« Une nouvelle et dernière expertise s’impose au regard des contradictions entre experts, notamment sur l’orifice d’entrée et la nature de l’arme. Un arbitrage doit nécessairement être fait afin que tout le monde soit définitivement édifié », a annoncé M. Diallo.
Idrissa Goudiaby (Ziguinchor) et Alexis Diatta (Bignona) ont trouvé la mort lors des manifestations interdites du 17 juin dernier.
Les deux jeunes hommes seraient morts par arme à feu, selon les premières informations qui ont circulé après leur décès. Mais le rapport d’expertise médico-légal concernant Idrissa Goudiaby avait évoqué « une mort violente par choc hémorragique suite à une plaie pénétrante du cou causée par une arme blanche contondante et tranchante comme une hache ou un sabre ».
La famille du défunt avait saisi le parquet de Ziguinchor pour une contre-expertise.
« La contre-expertise a conclu que les lésions présentées par Idrissa Goudiaby sont compatibles avec une mort violente par arme à feu avec orifice d’entrée (…) responsable du choc hémorragique et du décès. Une plaie causée par une arme à feu de gros calibre utilisée à distance, c’est dire ni à bout portant ni à bout touchant », a expliqué le procureur de la République.
Pour sa part, Me Amadou Diallo, avocat et conseil de la famille d’Idrissa Goudiaby, s’en tient à la contre-expertise qui impute la mort de son client à un tir de balle réel. « La famille va intenter des poursuites judiciaires après avoir reçu les résultats de cette contre-expertise. »
« Tout ce que la loi permet de poser en termes d’investigation pour que jaillisse la vérité, sera fait », avant la saisine éventuelle d’un juge d’instruction, a poursuivi le procureur Papa Ismaela Diallo
Les deux jeunes ont trouvé la mort à la suite d’une manifestation de la coalition de l’opposition Yewwi Askan wi, qui protestait contre l’invalidation de sa liste nationale pour les législatives 31 juillet par le Conseil constitutionnel.
« Nous tenons à rassurer l’opinion que dans l’affaire Idrissa Goudiaby, l’ouverture d’une information judiciaire avec la saisine d’un juge d’instruction est sérieusement envisagée, parce qu’aucun moyen légal ne sera négligé pour mettre la lumière sur cette affaire », a-t-il dit. (Avec APS)