Le Pr Ismaila Madior Fall, ministre de la Justice du Sénégal
Le Sénégal était en examen ce 11 mai 2023 devant la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) à Banjul. Face au jury continental, le ministre de la Justice Ismaïla Madior Fall a balayé en touche les critiques dont notre pays est l’objet depuis plusieurs années. « Au Sénégal, en dehors de mars 2021, lorsqu’il y a des manifestations, il y a zéro mort », a soutenu le garde des Sceaux.
Bien auparavant dans la journée, Amnesty International Sénégal avait pourtant rappelé le chapelet de personnes tuées depuis 2021 suite à des manifestations publiques que les forces de défense et de sécurité (policiers et gendarmes) ont souvent violemment réprimées. En juin 2022, dans le contexte de la préparation des élections législatives, 3 personnes avaient été tuées, rappelle Amnesty Sénégal. Cette année, 2 autres ont perdu la vie.
Dans tous ces cas, les autorités sénégalaises n’ont jamais favorisé des enquêtes indépendantes. Elles se contentent souvent de publier des communiqués pour expliquer « les causes » de ces décès sans toujours les documenter. Dans les manifestations violentes de Ngor, le ministre de l’Intérieur a fait recourt à des probabilités pour caractériser la mort d’une jeune fille habitante de l’île.
En mars 2021, le président Macky Sall avait annoncé l’ouverture d’une enquête pour situer les responsabilités dans la mort violente des 14 personnes, un projet alors confirmé par l’actuel ministre des Forces armées Sidiki Kaba. Depuis, rien n’a bougé. (IMPACT.SN)