Motion de censure : "Faisons vivre le serment des députés NUPES pour la retraite à 60 ans", implore Mélenchon

Lundi 12 Juin 2023

Jean-Luc Mélenchon, le chef de La France Insoumise (LFI)
Elisabeth Borne est confrontée lundi 12 juin à une motion de censure dont l'adoption est peu probable, faute de soutien de la droite. L'ex-candidat à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon n'a pourtant pas renoncé : "Faisons vivre le serment des députés NUPES pour la retraite à 60 ans et pour la 6e République", a tweeté lundi l'ancien député. 

Les députés RN emmenés par Marine Le Pen ont annoncé qu'ils voteraient en revanche d'un bloc la motion Nupes.
 
Dans le prolongement de la bataille des retraites, la 17e motion de censure en un an contre le gouvernement sera examinée lundi 12 juin à l'Assemblée nationale.
 
La députée socialiste Valérie Rabault défendra, à partir de 16H00, cette nouvelle motion de censure de l'alliance de gauche Nupes, riposte après l'échec jeudi 8 juin d'une tentative d'abrogation de la retraite à 64 ans. 

La proposition de loi n'avait pu faire l'objet d'un vote à l'Assemblée nationale, ce qui signe un "coup de force antidémocratique", selon les tenants de la motion. Mais faute du soutien de la droite, il est très peu probable que la censure soit votée, en ce jour anniversaire du premier tour des élections législatives il y a un an.

L'ex-candidat à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon a tenté lundi 12 juin de motiver les troupes à gauche. "À l'heure où la Hollandie est de retour pour nous diviser, soyons unis. Faisons vivre le serment des députés NUPES pour la retraite à 60 ans et pour la 6e République", a tweeté l'ancien député.

Pour le président de la commission des Finances de l'Assemblée Eric Coquerel (LFI), il faut malgré tout "marquer le coup", des "lignes rouges" ayant été franchies même si "a priori on aura un résultat un peu moins bon que la dernière fois" en mars.
 
"Ça sert à exprimer notre colère, notre réprobation à l'égard d'un gouvernement et d'un président de la République qui a utilisé le pire de la cinquième République pour imposer une loi dont les Français ne veulent pas", a résumé sur France 2 lundi matin la députée Insoumise Clémentine Autain.

"Il n'y a pas de majorité alternative"

"On verra s’il y a une majorité alternative au Parlement", a affirmé la Première ministre Elisabeth Borne  dimanche 11 juin sur France 3, en notant que "régulièrement une partie des oppositions nous amène a redémontrer qu’il n'y a pas de majorité alternative".

Quand le gouvernement avait failli être renversé le 20 mars, 19 députés LR sur 61 avaient alors voté pour une motion du groupe centriste Liot (Libertés, Indépendants, Outre-mer, Territoires).La donne a changé, juge l'un d'eux, Aurélien Pradié, qui "ne pense pas" voter la motion lundi. "Elle est déconnectée du sujet, de la réforme des retraites".

Les députés Liot n'ont pas déposé de nouvelle motion de censure, "les conditions de succès" d'une telle initiative n'étant "pas réunies actuellement, notamment du fait de l'attitude d'une partie du groupe Les Républicains".

Les députés RN emmenés par Marine Le Pen voteront en revanche d'un bloc la motion Nupes, comme cela s'est déjà produit ces derniers mois: "Nous voulons que Mme Borne s'en aille avec sa réforme sous le bras".

En retour, Aurore Bergé, cheffe de file du groupe Renaissance (majorité présidentielle), brocarde "une alliance des contraires" qui veut faire tomber le gouvernement et "figer le pays". "Il n’y a pas de majorité [pour voter la censure, NDLR], ils le savent très bien, c'est un jeu de postures, un jeu de dupes", a raillé sur Public Sénat le député Renaissance Sylvain Maillard.

La possibilité d'un remaniement

Au cours de son entretien dimanche sur France 3, Elisabeth Borne n'a pas démenti qu'il puisse y avoir un changement d'équipe gouvernementale. "Ces questions s'évoquent avec le président de la République", a-t-elle dit. Elle espère avoir consolidé sa position à Matignon depuis son recours à l'article 49.3 en mars pour faire adopter la réforme des retraites, et une motion de censure passée dans la foulée à 9 voix de l'adoption.

Un cadre du parti présidentiel Renaissance évoquait lundi la possibilité d'un remaniement dans les quinze jours, alimentant la machine à rumeurs. "Ca en prend le chemin", a-t-il dit à l'AFP. Soit avant la date butoir du 14 juillet posée à Elisabeth Borne par Emmanuel Macron pour dérouler une feuille de route destinée à relancer l'action de l'exécutif. 

Le président de Renaissance Stéphane Séjourné a par ailleurs convié des parlementaires de la majorité le 21 juin pour évoquer le "contexte politique", selon deux sources au sein du parti.
Nombre de lectures : 278 fois