Comme dit Hegel, «comprendre avant d’agir». La base de légitimation politique et historique du Macky de 2012 face à Wade, c’est son engagement de rupture avec les traditions de la gouvernance néo-patrimoniale d’Abdoulaye Wade. S’il va dans le Pds, sa base électorale ne le suivra pas dans cette affaire là. Il n’y aura pas d’automaticité ! C’est comprendre qu’il est lui-même en train de préparer sa propre défaite.
On ne gouverne pas contre son peuple, on ne gouverne pas contre son électorat. L’histoire est pleine d’exemples là-dessus. C’est un basculement vers toutes sortes de violences possibles dans un tel contexte.
Il faut détacher les jeux d’acteurs politiques de l’histoire (car) c’est l’histoire qui est englobante, qui transcende les liens entre les générations d’hier, d’aujourd’hui et de demain. C’est sur l’histoire qu’il faut aller chercher ses propres défis, et non sur le jeu des acteurs, sur des petits calculs d’épiciers politiques, sur des probables pistes et possibilités de réélection pour les législatives.
Le même peuple qui lui a donné une majorité présidentielle, une majorité parlementaire et une majorité dans la gouvernance locale, peut le refaire. Les 62% de l’électorat qui n’ont pas voté au référendum peuvent se réveiller tout d’un coup, dépités, fâchés par une renonciation de ce type et retrouver l’engouement de ce qu’ils savent faire le mieux depuis Abdou Diouf : punir.
Je ne crois pas que ce replacement des engagements de Macky Sall du côté des libéraux puisse le servir dans sa tentative d’affermir ses liens avec sa majorité originelle. L’histoire demande à Macky Sall de changer le pays, de changer de paradigmes de gouvernance, de nourrir l’espoir de plusieurs générations, que le potentiel de richesses qui s’affirme dans le pétrole, le gaz, soit une manne réorientée vers les attentes des populations. Le peuple ne le suivra pas s’il ne prend pas cette direction.
Sur la scène politique, beaucoup d’acteurs ont été en position de responsabilité, les Sénégalais savent ce qu’ils ont donné et ce qu’ils n’ont pas pu donner. (…) L’enjeu d’avant 2012 qui avait conditionné la tenue des Assises nationales sur le besoin de renouveau de la superstructure est toujours là.
Il se peut que cette situation réveille un intérêt dans le bassin de ceux qui avaient fait les Assises. Il se peut, avec les candidatures indépendantes, qu’on ait un bouillonnement de propositions et de listes qui vont sortir, et qu’une énorme coalition en émerge.
(Date de l'entretien: juin-juillet 2016)
On ne gouverne pas contre son peuple, on ne gouverne pas contre son électorat. L’histoire est pleine d’exemples là-dessus. C’est un basculement vers toutes sortes de violences possibles dans un tel contexte.
Il faut détacher les jeux d’acteurs politiques de l’histoire (car) c’est l’histoire qui est englobante, qui transcende les liens entre les générations d’hier, d’aujourd’hui et de demain. C’est sur l’histoire qu’il faut aller chercher ses propres défis, et non sur le jeu des acteurs, sur des petits calculs d’épiciers politiques, sur des probables pistes et possibilités de réélection pour les législatives.
Le même peuple qui lui a donné une majorité présidentielle, une majorité parlementaire et une majorité dans la gouvernance locale, peut le refaire. Les 62% de l’électorat qui n’ont pas voté au référendum peuvent se réveiller tout d’un coup, dépités, fâchés par une renonciation de ce type et retrouver l’engouement de ce qu’ils savent faire le mieux depuis Abdou Diouf : punir.
Je ne crois pas que ce replacement des engagements de Macky Sall du côté des libéraux puisse le servir dans sa tentative d’affermir ses liens avec sa majorité originelle. L’histoire demande à Macky Sall de changer le pays, de changer de paradigmes de gouvernance, de nourrir l’espoir de plusieurs générations, que le potentiel de richesses qui s’affirme dans le pétrole, le gaz, soit une manne réorientée vers les attentes des populations. Le peuple ne le suivra pas s’il ne prend pas cette direction.
Sur la scène politique, beaucoup d’acteurs ont été en position de responsabilité, les Sénégalais savent ce qu’ils ont donné et ce qu’ils n’ont pas pu donner. (…) L’enjeu d’avant 2012 qui avait conditionné la tenue des Assises nationales sur le besoin de renouveau de la superstructure est toujours là.
Il se peut que cette situation réveille un intérêt dans le bassin de ceux qui avaient fait les Assises. Il se peut, avec les candidatures indépendantes, qu’on ait un bouillonnement de propositions et de listes qui vont sortir, et qu’une énorme coalition en émerge.
(Date de l'entretien: juin-juillet 2016)