Lors de sa « prise de parole » sur l’affaire l’opposant aux populations de Ndingler, l’homme d’affaires Babacar Ngom s’est prévalu de sa nouvelle posture de propriétaire exclusif et légal de terres qui seraient même situées dans le périmètre d’une localité voisine de…Ndingler. Là n’est pas la question fondamentale que cette polémique pose. A partir du moment où il y a litige sur une question aussi sensible que l’attribution de surfaces cultivables à des puissances d’argent, il devient urgent que l’Etat prenne la situation en main.
Les « arguments justificatifs » de sa propriété sur les terres « volées » aux populations de cette localité située en pays sérère ne font pas du fondateur de Sedima un propriétaire légitime. L’histoire a documenté des centaines ou milliers de cas où des personnes physiques et/ou morales, sénégalaises et étrangères, ont acquis « légalement » de grands espaces en milieu rural mais que la justice a fini par renvoyer dans les cordes pour vices ou violations volontaires de procédures à un moment ou à un autre du circuit administratif. Est-il dans ce registre ? Rien n’est moins sûr !
Son empressement à avaliser auprès des autorités une stratégie du fait accompli, son choix curieux (suggéré par l’Etat ?) de rémunérer la force publique de la gendarmerie nationale pour assurer la sécurité des lieux (8 millions de francs CFA toutes les deux semaines, selon lui), sa manœuvre consistant à identifier et à « communiquer » avec une presse et des journalistes a priori favorables à sa cause, discréditent une bonne partie de son argumentaire-propriétaire. Pourquoi refuser le contradictoire et la diversité des propos devant l’opinion publique si l’on est sûr et certain de son bon droit ?
Trafic d’influence ?
Pour sortir de cet enfer terrien, il n’y a que l’Etat pour le faire. Ce n’est pas à Babacar Ngom de décréter la fin de cette affaire même s’il a accumulé assez d’argent (et d’influence) pour perpétuer la présence des gendarmes dans ce territoire disputé. Il faut que l’Etat intervienne. Mais l’Etat est-il neutre dans ce dossier ? Ce n’est pas évident.
A cet égard, les propos tenus par M. Ngom sont interprétables comme un avertissement à ceux qui sont tentés de lui barrer les chemins de la « spoliation » en bonne et due forme. Lorsqu’il rappelle, hors contexte, que sa fille Anta Babacar Ngom, héritière gestionnaire de l’entreprise familiale, a soutenu le candidat Macky Sall à l’élection présidentielle de 2012, n’est-il pas dans le trafic d’influence actif et le chantage contre l’Etat et ses démembrements ? Ne voudrait-il pas rappeler au chef de l’Etat, publiquement, qu’il attend de lui un retour d’ascenseur qu’il ne voit pas venir ?
Les pratiques d’accaparement de terres ont fait assez de malheurs à travers le monde. A Mbane, au nord du pays, le Sénégal a échappé à de grosses tribulations lorsque le régime d’Abdoulaye Wade a multiplié les octrois de milliers d’hectares pour sa clientèle politicienne et pour des businessmen étrangers au mépris du droit essentiel des populations autochtones à disposer d’instruments de survie dans leur environnement immédiat.
Des millions d’hommes et de femmes savent cultiver la terre et en tirer leur subsistance, ce qu’ils font depuis Mathusalem d’ailleurs. Ce n’est donc pas leur rendre service que de les transformer en ouvriers agricoles en favorisant l’accaparement illégitime des terres par des entrepreneurs capitalistes lancés, comme des TGV détraqués, dans la recherche effrénée de perspectives et profits par tous les moyens. Que le pouvoir et ses démembrements opérationnels donnent enfin aux populations rurales les moyens de construire leur indépendance alimentaire à travers le soutien aux structures familiales du secteur primaire (agriculture, élevage, pêche, etc.)
Il ne serait pas de trop, déjà, de mettre en place une commission d’enquête indépendante de haut niveau qui regrouperait diverses compétences issues de l’Etat, des ONG intervenant dans le monde rural, des collectivités locales impliquées, du monde universitaire spécialisées sur les questions foncières, des mouvements paysans… L’objectif serait alors de déterminer dans quelles conditions (licites ou illicites) Babacar Ngom a pu décrocher 220 ha de terres au détriment des populations de Ndingler.
Du reste, l’histoire est curieuse. Bien des capitaines d’industries jurent de leur détermination à investir des dizaines de milliards de francs CFA dans des mégaprojets savamment vendus à des pouvoirs en place. Le fait est que, chez beaucoup d’entre eux, tout finit en « programme immobilier » sous forme de lopins de terre vendus au prix fort. Sous cet angle, l’Etat a-t-il la garantie que Babacar Ngom et la Sedima ne feraient pas idem ?
Les « arguments justificatifs » de sa propriété sur les terres « volées » aux populations de cette localité située en pays sérère ne font pas du fondateur de Sedima un propriétaire légitime. L’histoire a documenté des centaines ou milliers de cas où des personnes physiques et/ou morales, sénégalaises et étrangères, ont acquis « légalement » de grands espaces en milieu rural mais que la justice a fini par renvoyer dans les cordes pour vices ou violations volontaires de procédures à un moment ou à un autre du circuit administratif. Est-il dans ce registre ? Rien n’est moins sûr !
Son empressement à avaliser auprès des autorités une stratégie du fait accompli, son choix curieux (suggéré par l’Etat ?) de rémunérer la force publique de la gendarmerie nationale pour assurer la sécurité des lieux (8 millions de francs CFA toutes les deux semaines, selon lui), sa manœuvre consistant à identifier et à « communiquer » avec une presse et des journalistes a priori favorables à sa cause, discréditent une bonne partie de son argumentaire-propriétaire. Pourquoi refuser le contradictoire et la diversité des propos devant l’opinion publique si l’on est sûr et certain de son bon droit ?
Trafic d’influence ?
Pour sortir de cet enfer terrien, il n’y a que l’Etat pour le faire. Ce n’est pas à Babacar Ngom de décréter la fin de cette affaire même s’il a accumulé assez d’argent (et d’influence) pour perpétuer la présence des gendarmes dans ce territoire disputé. Il faut que l’Etat intervienne. Mais l’Etat est-il neutre dans ce dossier ? Ce n’est pas évident.
A cet égard, les propos tenus par M. Ngom sont interprétables comme un avertissement à ceux qui sont tentés de lui barrer les chemins de la « spoliation » en bonne et due forme. Lorsqu’il rappelle, hors contexte, que sa fille Anta Babacar Ngom, héritière gestionnaire de l’entreprise familiale, a soutenu le candidat Macky Sall à l’élection présidentielle de 2012, n’est-il pas dans le trafic d’influence actif et le chantage contre l’Etat et ses démembrements ? Ne voudrait-il pas rappeler au chef de l’Etat, publiquement, qu’il attend de lui un retour d’ascenseur qu’il ne voit pas venir ?
Les pratiques d’accaparement de terres ont fait assez de malheurs à travers le monde. A Mbane, au nord du pays, le Sénégal a échappé à de grosses tribulations lorsque le régime d’Abdoulaye Wade a multiplié les octrois de milliers d’hectares pour sa clientèle politicienne et pour des businessmen étrangers au mépris du droit essentiel des populations autochtones à disposer d’instruments de survie dans leur environnement immédiat.
Des millions d’hommes et de femmes savent cultiver la terre et en tirer leur subsistance, ce qu’ils font depuis Mathusalem d’ailleurs. Ce n’est donc pas leur rendre service que de les transformer en ouvriers agricoles en favorisant l’accaparement illégitime des terres par des entrepreneurs capitalistes lancés, comme des TGV détraqués, dans la recherche effrénée de perspectives et profits par tous les moyens. Que le pouvoir et ses démembrements opérationnels donnent enfin aux populations rurales les moyens de construire leur indépendance alimentaire à travers le soutien aux structures familiales du secteur primaire (agriculture, élevage, pêche, etc.)
Il ne serait pas de trop, déjà, de mettre en place une commission d’enquête indépendante de haut niveau qui regrouperait diverses compétences issues de l’Etat, des ONG intervenant dans le monde rural, des collectivités locales impliquées, du monde universitaire spécialisées sur les questions foncières, des mouvements paysans… L’objectif serait alors de déterminer dans quelles conditions (licites ou illicites) Babacar Ngom a pu décrocher 220 ha de terres au détriment des populations de Ndingler.
Du reste, l’histoire est curieuse. Bien des capitaines d’industries jurent de leur détermination à investir des dizaines de milliards de francs CFA dans des mégaprojets savamment vendus à des pouvoirs en place. Le fait est que, chez beaucoup d’entre eux, tout finit en « programme immobilier » sous forme de lopins de terre vendus au prix fort. Sous cet angle, l’Etat a-t-il la garantie que Babacar Ngom et la Sedima ne feraient pas idem ?