NIGER - Les Etats-Unis dépêchent trois hauts responsables à Niamey pour consolider leur présence militaire

Mercredi 13 Mars 2024

Le général Michael Langley, commandant de la force Africom

Les Etats-Unis ne lâchent pas le Niger. Molly Phee, secrétaire d’Etat adjointe aux affaires africaines, Celeste Wallander, secrétaire d’Etat adjointe aux Affaires de sécurité internationale, ainsi que le commandant de Africom, le général Michael Langley sont à Niamey les 12 et 13 mars. Selon une note du Département d’Etat consultée par IMPACT.SN, les deux diplomates et le militaire doivent poursuivre « les discussions entamées en août » avec les autorités nigériennes. 

 

Ces pourparlers concernent deux points précis : le retour du Niger dans le giron démocratique et le sort du partenariat entre Niamey et Washington « en matière de sécurité et de développement. »

 

Les relations entre les deux pays se sont tendues après le coup d’Etat militaire contre le régime de Mohamed Bazoum en juillet 2023 et l’arrivée au pouvoir d’une junte, le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (Cnsp) dirigé par le général Abdarahame Tiani, chef de la garde presidentielle. 

 

Après avoir suspendu plusieurs pans de la coopération bilatérale, les Usa ont néanmoins maintenu des liens diplomatiques avec le Niger pour éviter une rupture totale. La raison essentielle de cette prudence était leur souhait ardent de conserver une importante base militaire située dans la région d’Agadez (nord). Un dégel à petits pas dicté par une prise en compte pragmatique d’« intérêts communs » ont abouti a une reprise partielle des activités militaires américaines dans les zones de présence djihadiste et terroriste.

 

Le différend « démocratique » entre les deux pays sera, par contre, plus difficile sinon impossible à résoudre. Avec le Mali et le Burkina Faso, le Niger s’est lancé dans la création de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), une organisation politique de « rupture » dont les orientations ne cadrent plus avec l’existant politique en vigueur dans cette partie du Sahel. 

 

Ces trois Etats, tous sous régime militaire, ont fait une déclaration commune pour annoncer leur retrait immédiat et sans délai de la Cedeao, le bloc d’intégration ouest-africain auquel ils appartiennent depuis sa création en 1975. A travers différents actes, ils envisagent de fonder un tissu communautaire dont l’un des pôles déterminants sera la lutte anti-djihadistes et la neutralisation des « bandes terroristes » qui les déstabilisent depuis plusieurs années, sans l’aide de la Cedeao, disent-ils.

Le 6 mars dernier à Niamey, le Niger, le Mali et le Burkina Faso ont annoncé la mise en place d’une « force conjointe » qui sera « opérationnelle dans les plus brefs délais pour prendre en compte les défis sécuritaires dans notre espace », avait indiqué dans un communiqué le général Moussa Salou Barmou, chef d’état-major des armées nigériennes.

 

Pour les Etats-Unis, une présence militaire permanente à Agadez est considérée comme une carte sécuritaire « vitale », d’autant plus que, après le Mali, le Burkina Faso et le Niger sont entrés en négociations avec la Russie. A cet égard, il est probable que l’autoritarisme du régime de Niamey ne soit plus un facteur de rupture.

 
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