Dakar, la vitrine politique de la Françafric, va abriter le 02 février 2018 la 3e conférence de financement du Partenariat mondial de l’éducation (PME) qui consiste en une levée de fonds des pays du Nord pour la qualité de l’éducation primaire dans les pays en développement.
Avec un taux brut de préscolarisation de 16,8%, 1.500.000 enfants exclus du système éducatif, 6.874 abris provisoires, un déficit de 10.996 professeurs dans l’enseignement supérieur, la gangrène des grèves…le système éducatif sénégalais est un membre malade d’un corps malade qui s’appelle Sénégal. Le manque d’infrastructure est tel que 40.000 bacheliers ont été orientés, depuis 2012, dans les établissements privés d’enseignement supérieur auxquels l’Etat reste devoir 16 milliards de dettes cumulées. La 2e plus importante université du pays en termes de nombre d’étudiants s’appelle Université virtuelle du Sénégal.
Mais le Sénégal et les autres pays bénéficiaires des dons des pays impérialistes n’ont pas besoin de la charité de ceux qui en alliance avec nos dirigeants collabos sont responsables de l’incapacité de nos Etats mendiants à prendre en charge les besoins de nos peuples dans l’éducation et dans d’autres secteurs.
Comment ne pas penser aux politiques imposées par le Fonds monétaire international (FMI), ministère des finances de l’impérialisme collectif, dont fait partie la France, qui a dicté au Sénégal – sous les présidents Diouf et Wade - le Plan décennal de l’éducation et de la formation (Pdef) ? Ce Pdef est à l’origine des enseignants sans formation et sans motivation et dont l’impact sur la qualité de notre éducation se lit sous nos yeux. 70% de taux d’échec au baccalauréat ces trois dernières années, éducation en crise avec des grèves cycliques…
Où nos Etats trouveront-ils les moyens suffisants si l’uranium du Niger, l’or du Mali, les ressources minières dont regorgent nos pays sont pillées notamment par les Areva, Total et les autres ? Avec de pareilles politiques, tout enfant non scolarisé a été sacrifié par la sainte alliance des impérialistes et de nos dirigeants qui leur obéissent au doigt et à l’œil. Inutile d’être devin pour savoir que celles et ceux qui prennent à l’assaut l’Europe Forteresse proviennent aussi de ces 70% de taux d’échecs comme des 20% de sénégalais victimes d’insécurité alimentaire en 2016.
Comment ne pas comparer les 77 milliards de francs CFA que le Sénégal a reçus de 2007 à 2014 du Partenariat mondial pour l’éducation aux 75 milliards de francs CFA que l’Accord de Partenariat Economique (APE) entre l’Union européenne et l’Afrique de l’Ouest – s’il est appliqué - va faire perdre chaque année au Sénégal ? 240 milliards de francs CFA par an à partir de la 20e année. APE qui va en plus causer la fermeture de nos entreprises, l’augmentation du chômage et l’appauvrissement des paysans.
Nos organisations profitent de cette hypocrite Conférence du Partenariat mondial pour l’éducation pour dire que ce sont les politiques de domination de nos pays et d’exploitation de nos peuples qui créent les situations tragiques dans le secteur de l’éducation, comme dans les autres, que les pompiers-pyromanes à la tête de nos Etats et de la France prétendent régler.
Voilà pourquoi pour nous, il n’est ni question d’accueillir Emmanuel Macron qui ne fait que poursuivre cette politique de pillage ni de lui demander l’intermédiation de l’Etat français prédateur auprès de nos présidents qui sont ses complices. Ce que nous avons à lui dire tient en deux mots : FRANCE DEGAGE !
Ce franc CFA néocolonial qui exerce une répression financière avec très peu de crédit et à court terme, qui encourage les importations et renchérit nos exportations contribue au taux de mortalité de 64% de nos PME. Cela explique pourquoi aux 269.000 jeunes qui arrivent chaque année sur le marché sénégalais de l’emploi il n’est proposé que 30.000 emplois. C’est pour contribuer à arracher notre souveraineté monétaire que nos organisations ont lancé la campagne FRANCE DEGAGE ! pour exiger le Frexit (France Exit).
Contribuant ainsi à créer la misère et le désespoir notamment dans les pays africains de la zone franc, l’Etat français est très mal placé pour ériger le propos selon lequel « la France ne peut pas accueillir toute la misère du monde. » en politique migratoire. Ce que le Front National théorise, les présidents français l’appliquent.
Il ne faut alors pas s’étonner que de plus en plus de Français, par exemple, préfèrent l’originale xénophobe aux photocopies qui ont jusqu’ici dirigé la France. Et aucun mot n’est assez fort pour qualifier nos présidents collabos qui ne sont obnubilés que par leur réélection. Ce faisant ils laissent intacte, par leurs options meurtrières et leur couardise, la structure néocoloniale de nos pays qui assassine à petit feu nos peuples. Ils la renforcent même.
En plus de continuer à nous battre contre nos propres dirigeants, coresponsables car collabos, pour la transformation structurelle des relations entre nos pays et le reste du monde, il est important aussi de pointer du doigt la responsabilité impérialiste de certains pays dont la France. C’est ainsi qu’il faut comprendre notre appel à une manifestation pacifique devant l’ambassade de la France à Dakar le 1er février 2018.
La lettre d’information adressée au préfet du département de Dakar a été déposée et enregistrée sous le numéro 0241 du 23 janvier 2018 et l’enquête de police effectuée au commissariat du Plateau le jeudi 25 janvier. Hier 29 janvier, à sa demande, nous avons rencontré le préfet du département de Dakar. Il nous a parlé de l’arrêté démocraticide Ousmane Ngom qui interdit les manifestations dans le « périmètre de sécurité » où se trouve l’ambassade de France au Sénégal.
Si les partisans du frère du président de la république ont pu exprimer leur désaccord devant le palais présidentiel sans être réprimés quand il a été annoncé qu’il ne dirigerait pas la liste du camp présidentiel à Guédiawaye lors des dernières élections législatives, les résistants monétaires devraient pouvoir être encadrés lors de leur manifestation pacifique devant l’ambassade de France.
Nous exigeons des présidents des pays africains de la zone franc et de la France, que la FRANCE DEGAGE ! du franc CFA en sortant des conseils d’administration de nos banques centrales, par le rapatriement de nos réserves de change détenues par le trésor français…Aujourd’hui plus que jamais est aussi d’actualité la revendication « Armées françaises allez-vous en ! Allez-vous en de chez nous ! ».
Nous réitérons également notre désaccord énergique avec les APE - y compris les APE intérimaires entre l’UE et la Côte d’ivoire et le Ghana - qui vont aggraver la situation de nos peuples.
La prospérité se rencontre sur la lutte de libération nationale. Les exemples des États-Unis, de la Chine, de l’Inde, du Vietnam nous montrent qu’il a fallu qu’ils sortent de la colonisation pour devenir prospères. Nous devons parachever notre décolonisation en mettant notamment fin à notre colonisation monétaire, à l’accaparement de nos ressources minières, aux APE…
Fait à Dakar, le 30 janvier 2018
Signataires :
Cercle des étudiants panafricains de St-Louis - Front anti APE anti CFA - Jow sunu gaal - Ligue Panafricaine Umoja/Sénégal - Mouvement des Jeunes Leaders Panafricains(Bénin) - Mouvement panafricain de rejet du franc CFA/Sénégal - Mouvement panafricain de Thiès - Nittu Deug – Petroteam Monde - Réseau panafricain Espoir d’Afrique - Urgences Panafricanistes/Sénégal
Avec un taux brut de préscolarisation de 16,8%, 1.500.000 enfants exclus du système éducatif, 6.874 abris provisoires, un déficit de 10.996 professeurs dans l’enseignement supérieur, la gangrène des grèves…le système éducatif sénégalais est un membre malade d’un corps malade qui s’appelle Sénégal. Le manque d’infrastructure est tel que 40.000 bacheliers ont été orientés, depuis 2012, dans les établissements privés d’enseignement supérieur auxquels l’Etat reste devoir 16 milliards de dettes cumulées. La 2e plus importante université du pays en termes de nombre d’étudiants s’appelle Université virtuelle du Sénégal.
Mais le Sénégal et les autres pays bénéficiaires des dons des pays impérialistes n’ont pas besoin de la charité de ceux qui en alliance avec nos dirigeants collabos sont responsables de l’incapacité de nos Etats mendiants à prendre en charge les besoins de nos peuples dans l’éducation et dans d’autres secteurs.
Comment ne pas penser aux politiques imposées par le Fonds monétaire international (FMI), ministère des finances de l’impérialisme collectif, dont fait partie la France, qui a dicté au Sénégal – sous les présidents Diouf et Wade - le Plan décennal de l’éducation et de la formation (Pdef) ? Ce Pdef est à l’origine des enseignants sans formation et sans motivation et dont l’impact sur la qualité de notre éducation se lit sous nos yeux. 70% de taux d’échec au baccalauréat ces trois dernières années, éducation en crise avec des grèves cycliques…
Où nos Etats trouveront-ils les moyens suffisants si l’uranium du Niger, l’or du Mali, les ressources minières dont regorgent nos pays sont pillées notamment par les Areva, Total et les autres ? Avec de pareilles politiques, tout enfant non scolarisé a été sacrifié par la sainte alliance des impérialistes et de nos dirigeants qui leur obéissent au doigt et à l’œil. Inutile d’être devin pour savoir que celles et ceux qui prennent à l’assaut l’Europe Forteresse proviennent aussi de ces 70% de taux d’échecs comme des 20% de sénégalais victimes d’insécurité alimentaire en 2016.
Comment ne pas comparer les 77 milliards de francs CFA que le Sénégal a reçus de 2007 à 2014 du Partenariat mondial pour l’éducation aux 75 milliards de francs CFA que l’Accord de Partenariat Economique (APE) entre l’Union européenne et l’Afrique de l’Ouest – s’il est appliqué - va faire perdre chaque année au Sénégal ? 240 milliards de francs CFA par an à partir de la 20e année. APE qui va en plus causer la fermeture de nos entreprises, l’augmentation du chômage et l’appauvrissement des paysans.
Nos organisations profitent de cette hypocrite Conférence du Partenariat mondial pour l’éducation pour dire que ce sont les politiques de domination de nos pays et d’exploitation de nos peuples qui créent les situations tragiques dans le secteur de l’éducation, comme dans les autres, que les pompiers-pyromanes à la tête de nos Etats et de la France prétendent régler.
Voilà pourquoi pour nous, il n’est ni question d’accueillir Emmanuel Macron qui ne fait que poursuivre cette politique de pillage ni de lui demander l’intermédiation de l’Etat français prédateur auprès de nos présidents qui sont ses complices. Ce que nous avons à lui dire tient en deux mots : FRANCE DEGAGE !
Ce franc CFA néocolonial qui exerce une répression financière avec très peu de crédit et à court terme, qui encourage les importations et renchérit nos exportations contribue au taux de mortalité de 64% de nos PME. Cela explique pourquoi aux 269.000 jeunes qui arrivent chaque année sur le marché sénégalais de l’emploi il n’est proposé que 30.000 emplois. C’est pour contribuer à arracher notre souveraineté monétaire que nos organisations ont lancé la campagne FRANCE DEGAGE ! pour exiger le Frexit (France Exit).
Contribuant ainsi à créer la misère et le désespoir notamment dans les pays africains de la zone franc, l’Etat français est très mal placé pour ériger le propos selon lequel « la France ne peut pas accueillir toute la misère du monde. » en politique migratoire. Ce que le Front National théorise, les présidents français l’appliquent.
Il ne faut alors pas s’étonner que de plus en plus de Français, par exemple, préfèrent l’originale xénophobe aux photocopies qui ont jusqu’ici dirigé la France. Et aucun mot n’est assez fort pour qualifier nos présidents collabos qui ne sont obnubilés que par leur réélection. Ce faisant ils laissent intacte, par leurs options meurtrières et leur couardise, la structure néocoloniale de nos pays qui assassine à petit feu nos peuples. Ils la renforcent même.
En plus de continuer à nous battre contre nos propres dirigeants, coresponsables car collabos, pour la transformation structurelle des relations entre nos pays et le reste du monde, il est important aussi de pointer du doigt la responsabilité impérialiste de certains pays dont la France. C’est ainsi qu’il faut comprendre notre appel à une manifestation pacifique devant l’ambassade de la France à Dakar le 1er février 2018.
La lettre d’information adressée au préfet du département de Dakar a été déposée et enregistrée sous le numéro 0241 du 23 janvier 2018 et l’enquête de police effectuée au commissariat du Plateau le jeudi 25 janvier. Hier 29 janvier, à sa demande, nous avons rencontré le préfet du département de Dakar. Il nous a parlé de l’arrêté démocraticide Ousmane Ngom qui interdit les manifestations dans le « périmètre de sécurité » où se trouve l’ambassade de France au Sénégal.
Si les partisans du frère du président de la république ont pu exprimer leur désaccord devant le palais présidentiel sans être réprimés quand il a été annoncé qu’il ne dirigerait pas la liste du camp présidentiel à Guédiawaye lors des dernières élections législatives, les résistants monétaires devraient pouvoir être encadrés lors de leur manifestation pacifique devant l’ambassade de France.
Nous exigeons des présidents des pays africains de la zone franc et de la France, que la FRANCE DEGAGE ! du franc CFA en sortant des conseils d’administration de nos banques centrales, par le rapatriement de nos réserves de change détenues par le trésor français…Aujourd’hui plus que jamais est aussi d’actualité la revendication « Armées françaises allez-vous en ! Allez-vous en de chez nous ! ».
Nous réitérons également notre désaccord énergique avec les APE - y compris les APE intérimaires entre l’UE et la Côte d’ivoire et le Ghana - qui vont aggraver la situation de nos peuples.
La prospérité se rencontre sur la lutte de libération nationale. Les exemples des États-Unis, de la Chine, de l’Inde, du Vietnam nous montrent qu’il a fallu qu’ils sortent de la colonisation pour devenir prospères. Nous devons parachever notre décolonisation en mettant notamment fin à notre colonisation monétaire, à l’accaparement de nos ressources minières, aux APE…
Fait à Dakar, le 30 janvier 2018
Signataires :
Cercle des étudiants panafricains de St-Louis - Front anti APE anti CFA - Jow sunu gaal - Ligue Panafricaine Umoja/Sénégal - Mouvement des Jeunes Leaders Panafricains(Bénin) - Mouvement panafricain de rejet du franc CFA/Sénégal - Mouvement panafricain de Thiès - Nittu Deug – Petroteam Monde - Réseau panafricain Espoir d’Afrique - Urgences Panafricanistes/Sénégal