Nana Akufo-Addo : « La démocratie offre plus d’opportunités que les régimes militaires »

Lundi 7 Octobre 2024

Nana Akufo-Addo, 80 ans, le président du Ghana, s’est rendu en France les 4 et 5 octobre à l’occasion du Sommet de la francophonie. Engagé dans une politique de rapprochement avec ses voisins francophones, son pays (anglophone), observateur depuis 2006, est devenu membre de plein droit de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) cette année. 

 

Le Monde: L’élection présidentielle au Ghana a lieu le 7 décembre. A son issue, vous allez rendre votre tablier après deux mandats à la tête du pays. Savez-vous de quoi votre avenir personnel sera fait ? 

 

Akufo-Addo: On verra… J’ai le temps (rires). Ma priorité, c’est la transition au Ghana, et je suis certain qu’elle sera pacifique. J’espère que mon actuel vice-président, Mahamudu Bawumia, sera mon successeur. C’est un bon candidat avec de bons messages pour les Ghanéens. 

 

Votre successeur aura à gérer la crise avec les pays du Sahel sous transition militaire. L’Alliance des Etats du Sahel (AES), qui regroupe le Mali, le Burkina Fao et le Niger, représente-t-elle selon vous un danger en Afrique de l’Ouest ? 

 

L’AES déstabilise notre région, il n’y a aucun doute là-dessus. La Cedeao [Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest], qui rassemble des pays démocratiques, a perdu quatre de ses membres – la Guinée a été suspendue après le coup d’Etat de septembre 2021 mais n’a pas rejoint l’AES –, qui ont choisi de prendre une autre voie. Je ne vois pas comment cela peut les mener vers une solution positive. Le chemin de la consolidation démocratique offre beaucoup plus d’opportunités, à la fois pour la stabilité de leur nation et pour leur développement économique. 

 

La Cedeao a d’abord menacé les juntes au Sahel d’intervention militaire puis a joué la carte de la négociation. Aucune n’a abouti. Comment pensez-vous que les pays de la région peuvent trouver un terrain d’entente avec ces régimes ? 

 

On doit continuer à dialoguer. Des ponts existent. Il y a des contacts de personne à personne. Nous devons poursuivre ces efforts. Nous ne pouvons pas abandonner. [Le Monde]

 
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