L'Allemagne a haussé le ton jeudi en appelant l'Union européenne à prendre des "sanctions" contre les auteurs du coup d'Etat au Niger, un pays crucial pour l'approvisionnement du continent européen en uranium.
"Après la suspension de la coopération en matière de développement et de sécurité, nous voulons mettre en place dans l'UE des sanctions contre les putschistes", a écrit le ministère allemand des Affaires étrangères sur X (anciennement Twitter).
Actuellement en visite au Nigeria, la ministre allemande de la Coopération, Svenja Schulze, a mené "des discussions à Abuja pour voir comment soutenir, le mieux possible, les efforts de Cedeao", a encore indiqué le ministère.
"L'Allemagne soutient les efforts régionaux pour résoudre la crise au Niger. Notre objectif est de rétablir l'ordre constitutionnel", a dit le ministère.
L'organisation ouest-africaine a déjà pris des mesures de rétorsion contre les auteurs du coup d'Etat qui "affectent grandement l'approvisionnement du Niger en denrées alimentaires vitales et en fournitures médicales", a averti mercredi le Programme alimentaire mondial (PAM).
- "Implication" américaine continue -
Les appels à un règlement pacifique de cette crise se sont multipliés ces derniers jours, y compris parmi certains partenaires occidentaux comme les Etats-Unis qui ont annoncé mercredi qu'une nouvelle ambassadrice, Kathleen FitzGibbon, s'installerait bientôt à Niamey.
"Ce n'est pas le signe d'un changement de politique des Etats-Unis mais de leur implication continue" pour trouver une solution diplomatique, a toutefois précisé un porte-parole du Département d'Etat.
Parallèlement, le nouveau régime nigérien cherche aussi des alliés dans la région.
Mardi, le Premier ministre nommé par les militaires à Niamey, Ali Mahaman Lamine Zeine, s'est rendu à N'Djamena où il a été reçu par le président de transition tchadien Mahamat Idriss Deby Itno.
Pour la première fois, il a dit que son pays était "dans un processus de transition", sans toutefois en préciser sa durée avant d'éventuelles élections pour un retour à l'ordre constitutionnel.
Le Tchad avait annoncé la semaine dernière qu'il ne participerait à aucune intervention militaire aux côtés de la Cedeao, à laquelle il n'appartient pas. (AFP)