Niger: la réunion annoncée des chefs militaires de la Cedeao reportée pour «des raisons techniques»

Samedi 12 Aout 2023

Le général Mbaye Cissé, chef d'état-major de l'armée sénégalaise

Les pays d'Afrique de l'Ouest ont reporté une réunion clé prévue samedi sur le déploiement d'une force d'intervention pour rétablir le président Mohamed Bazoum séquestré et renversé par un coup d'Etat au Niger, où une manifestation en faveur des militaires au pouvoir a réuni des milliers de partisans.
 
Cette réunion, initialement prévue samedi à Accra, a été repoussée sine die pour "des raisons techniques", selon des sources militaires régionales.
 
Les chefs d'état-major de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) devaient faire part à leurs dirigeants "des meilleures options" pour donner suite à leur décision d'activer et de déployer sa "force en attente".
 
Cette réunion devait se tenir deux jours après un sommet de la Cedeao à Abuja qui a autorisé une possible intervention militaire pour rétablir l'ordre constitutionnel au Niger.
 
Le calendrier et les modalités d'une éventuelle intervention militaire ouest-africaine n'ont pas été dévoilés. Mais selon le président ivoirien Alassane Ouattara, dont le pays contribuera à cette force, elle devrait pouvoir intervenir "dans les plus brefs délais".
 
"L'option militaire envisagée sérieusement par la Cedeao n'est pas une guerre contre le Niger et son peuple, mais une opération de police contre le preneur d'otages et ses complices", a réagi sur X (ex-Twitter) samedi le ministre des Affaires étrangères nigérien reconnu par les pays de la Cedeao et par la France, Hassoumi Massaoudou.
 
Parallèlement, un rassemblement près de la base française à Niamey a réuni vendredi des milliers de partisans des militaires ayant pris le pouvoir. "A bas la France, à bas la Cedeao", ont scandé les manifestants dans le calme.
 
Ils ont brandi des drapeaux russes et nigériens et crié leur soutien aux militaires au pouvoir, en particulier à leur chef, le général Abdourahamane Tiani.
 
Les militaires nigériens ont pris la France, ex-puissance coloniale, pour cible privilégiée, l'accusant d'être à l'origine de la décision de la Cedeao.
 
La France, alliée du Niger avant le coup d'Etat et soutien indéfectible du président renversé, y compte quelque 1.500 hommes engagés avec l'armée nigérienne dans la lutte contre les groupes jihadistes au Sahel.
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