« Soyez résolus de ne servir plus( le président de la République ou le parti politique au pouvoir, mais de servir plutôt les intérêts du peuple, c’est moi qui souligne ), et vous voilà libres ». Étienne de la Boétie.
Après le tumulte provoqué au sein de la justice sénégalaise à la suite de la déclaration publique sans équivoque du député Cheikh Bamba Dièye sur la corruption présumée des juges Malick Lamotte et Demba Kandji et qui lui a valu une convocation à la DIC voire mieux d’un levée de boucliers à la fois du président de l’Union des magistrats du Sénégal, monsieur Souleymane Téliko pour dénoncer vivement ces propos outrageants et en appeler à une sanction sévère voire exemplaire à la mesure de cet affront visant l’ensemble du corps de la magistrature sénégalaise, et du ministre de la justice, monsieur Ismaïla Madior Fall qui au passage qualifie ces propos d’irresponsables et glisse même sur le terrain politique en l’apostrophant sur sa très faible représentativité au niveau de l’échiquier politique national comme si pour pouvoir donner son point de vue sur la situation du pays, tout citoyen devrait au préalable se prévaloir d’une certaine assise auprès de la société sénégalaise, le président de l’Union des magistrats du Sénégal, monsieur Souleymane Teliko revient à la charge à l'occasion du colloque de l’UMS du samedi 4 Août 2018pour nous fournir les clés de lecture en demi-teinte de la situation actuelle de la justice sénégalaise.
Que dire également de cette drôle de conception de la démocratie du constitutionnaliste Ismaïla Madior Fall ! Ou souhaite t’il l’émergence d’une certaine démocratie de type censitaire afin de mieux museler toute voix discordante et qui heurte son patron, notre président apprenti –dictateur , monsieur Macky Sall ? Non, monsieur le ministre Ismaïla Madior Fall ! Il faut savoir raison garder !
Par ailleurs, il y a lieu de mettre en relief l’alliance de raison voire d’intérêts entre le pouvoir exécutif et l’Union des magistrats du Sénégal ( UMS ) et qui pousse cette dernière à sortir du bois dans un éternel baroud d’honneur à chaque fois que nos concitoyens fustigent voire se prononcent sur les manquements préjudiciables au bon fonctionnement de la justice. En effet, cette sainte alliance permet de mettre à nu le discours du magistrat Souleymane Téliko qui à bien des égards peut laisser penser voire supposer qu’il est progressiste ou « musclé » selon une certaine presse et allant dans le sens d’une véritable indépendance de la magistrature alors qu'il édulcore véritablement sous les traits du politiquement correct les failles voire les déséquilibres du pouvoir judiciaire sénégalais.
En analysant à la loupe le discours du magistrat Souleymane Téliko, il revient de manière succincte la lancinante question de la carrière des magistrats. C’est comme s’il n’y avait que ça de plus important à régler au préalable pour assurer un bon fonctionnement de la magistrature et de rétablir les fonctionnaires de la justice dans leurs droits et ce dans une totale transparence voire d’équité. Non sans rappeler au ministre de la justice, monsieur Ismaïla Madior Fall et ce malgré ses nombreux engagements mainte fois répétés depuis plus de six mois sur le dossier des magistrats hors hiérarchie, le gouvernement hésite à statuer sur ce dossier. Et pensez – vous sérieusement que le pouvoir exécutif hésite à ce point pour se conformer à la légalité ? Non monsieur Souleymane Téliko ! Le gouvernement du président Macky Sall ne s’empresse que pour la carrière de certains magistrats dociles voire estampillés sympathisants de la mouvance présidentielle Benno Bokk Yakaar et prêts à exécuter les volontés du président Macky Sall même les plus ignobles et en violation flagrante des lois et règlements de la République.
N’est – ce pas encore vous qui dénoncez dans votre discours : « les activités et déclarations politiques de certains de vos collègues en violation flagrante de votre statut ». Et après, devrons-nous nous autres citoyens nous contenter seulement de votre dénonciation qui par ailleurs n’a aucun effet coercitif sur les fautifs ? Dites – nous monsieur Souleymane Téliko, est – ce que les magistrats bénéficient d’une impunité de fait pour violer le statut du corps de la magistrature ou qu'est ce qui vous empêche de sévir contre les récalcitrants de la légalité juridique ? Dénoncer ces forfaitures est au demeurant un minimum syndical, mais c’est largement insuffisant pour des autorités judiciaires qui veulent propulser un véritable changement. Il faut montrer la voie et nettoyer l’écurie.
Que dire également de « l’adoption de cette loi rétrograde et discriminatoire de prolongation de l’âge de la retraite », si ce n’est une énième volonté sordide du président Macky Sall de maintenir dans le système pernicieux de partage des privilèges certains magistrats qui prêtent le flanc aux honneurs voire aux positions dans la République ? Qui plus est, vos propos « peur de perdre les privilèges attachés à un système dont ils ont appris à profiter » sont lourds de sens et pointent du doigt la responsabilité de certains magistrats dans la situation de surplace qui prévaut au sein de la magistrature. La mission du magistrat n’est point de servir un régime politique, mais de dire le droit avec lucidité, courage et un sens aigu de la responsabilité en tant que garant de l’ordre voire de la sécurité de nos compatriotes.
Dites – nous monsieur Souleymane Téliko, comment nomme- t-on un fonctionnaire de justice ou tout agent de l’Etat qui a appris à profiter des privilèges attachés à un système ? Qui dit profiter, ouvre en même temps un vaste champ de renoncements voire de compromissions. Pourquoi donc s’insurger des propos outrageants du député Cheikh Bamba Dièye, alors que votre réquisitoire même voilé renseigne à suffisance sur le manque d’orthodoxie de certains magistrats dans l’exercice de leurs fonctions ? Tout est dans le non dit.
Pourquoi également les magistrats incriminés gardent le silence sur ces graves accusations de corruption et ne défendent pas eux-mêmes leur honorabilité en poursuivant le député Cheikh Bamba Dièye pour diffamation et outrage à un magistrat.
Votre réquisitoire sur les dysfonctionnements du système judiciaire sénégalais est certes éloquent, mais vous vous gardez d’en tirer toutes les conséquences. En effet, nous avons du mal à saisir la quintessence de certains passages de votre discours : « N’oublions jamais que le sens profond de ses réformes n’est pas tant de modifier les textes mais de restituer aux magistrats la place et la dignité qui sont les leur dans un Etat de droit ».
Non là monsieur Souleymane Téliko, pour nous autres justiciables sénégalais, votre discours nous laisse sur nous faim parce qu’il est impensable aujourd’hui vu le degré de suspicion généralisée qui fragilise l’institution judiciaire de vouloir séance tenante le respect de la dignité dû aux magistrats dans un Etat de droit et de n’accorder que peu d’importance à une modification substantielle des textes afin de rompre le cordon ombilical qui relie le pouvoir exécutif et le parquet ? N’est– ce pas contradiction de proclamer partout la nécessité d’une véritable réforme de la justice tout en protégeant le système qui entretient et alimente de manière insidieuse voire de manière irréfutable les failles ou à tout le moins les incohérences au sein du pouvoir judiciaire sénégalais ? Ou encore : « un pouvoir avec lequel nous sommes condamnés à cheminer ensemble », ne peut nullement signifier dans un Etat de droit l’asservissement de la justice au pouvoir exécutif. Vous feignez d’ignorer que la justice dans son ensemble n’est pas sous les ordres du président de la République. La justice est au demeurant une autorité souveraine chargée de faire respecter les lois et règlements de la République à l’ensemble du corps social sénégalais. Le président de la République n’y échappe pas.
Si des magistrats du siège comme ceux du parquet refusent de statuer sur les dossiers conformément aux dispositions légales, c’est parce qu’ils ont renoncé à se conformer à leur serment de rendre la justice au nom du peuple et de manière juste voire équitable, pour finalement épouser d’autres considérations qui ne doivent absolument pas intervenir dans un procès. N’est – ce pas encore vous qui pointez du doigt que: « Les postures et positions de certains d’entre nous contribuent à conforter dans l’esprit de nos concitoyens le sentiment d’une justice à deux vitesses et aux ordres ». Ainsi, vous dénoncez en filigrane le comportement de certains magistrats qui n’honore pas la justice et qui est à mille lieues de l’attitude républicaine que nos compatriotes ont le droit d’attendre du corps de la magistrature.
Une justice à deux vitesses et aux ordres n’est - elle pas inféodée au pouvoir exécutif et ne favorise-t-elle pas la corruption en son sein pour certains de ses membres les moins enclins au respect de leur serment voire à la vertu ? Le député Cheikh Bamba Dièye ne dit pas autre chose si ce n’est le fait de traiter nommément les magistrats Malick Lamotte et Demba Kandji de corrompus. En réalité, malgré un certain habillage, tout laisse paraître dans votre discours l’existence de la corruption au sein de la magistrature. Mais cela relève du sacrilège pour nous autres citoyens de le dire sans ambages. C’est sans aucun doute l’audace du député Cheikh Bamba Dièye qui heurte la conscience de l’Union des magistrats du Sénégal (UMS). Pourtant, cette audace n’est pas fortuite. Il n’est tout compte fait que la conséquence de la servitude d’une certaine justice à épouser les stratégies politiciennes de la mouvance présidentielle Benno Bokk Yakaar en vue de combattre ses éventuels adversaires politiques.
A partir de ce moment, « Ces attaques traduisent aussi une inquiétante et progressive rupture de confiance entre la justice et les citoyens au nom de qui, elle est rendue », n’est ce pas monsieur Souleymane Téliko, président de l’Union des magistrats du Sénégal (UMS ) ?
Par ailleurs, peut – on mettre « ces dérapages sur le compte d’une passion mal maîtrisée » afin de pouvoir écarter d’emblée leur objectivité ? Qui dit passion déplore un manque de rigueur dans l’appréciation des faits qui peut induire en erreur les moins avertis. Les dénonciations verbales voire les critiques acerbes de nos compatriotes sur le fonctionnement de la justice ne peuvent pas être analysées sous l’angle d’une « passion mal maîtrisée ». C’est se méprendre sur le pouvoir d’analyse de nos compatriotes qui ne sont pas au demeurant des demeurés et qui peuvent en l’absence même d’une culture juridique appréhender le déroulement d’un dossier judiciaire voire ses ramifications politiques. Au plus, il ne faut pas être un exégète en droit pour comprendre l’immixtion du pouvoir exécutif dans le traitement de certains dossiers judiciaires. En dépit même « d’une passion mal maîtrisée », que faites vous du ressenti de nos compatriotes. N’est – il pas plus ravageur que n’importe quel outil conceptuel pour aborder la problématique de la justice sénégalaise ? Leur regard et leur méfiance en disent long sur le manque de confiance qu’ils ont du pouvoir judiciaire.
Et ce désaveu de la magistrature est loin de connaître son épilogue tant que certains magistrats continuent à adopter des postures partisanes qui frisent l’indécence, le mépris voire l’irresponsabilité et ce au sein même des tribunaux.
Le seul moyen de mettre un terme à ces dérives inouïes relève de la responsabilité de l’ensemble du corps de la magistrature. Les condamnations et les poursuites judiciaires peuvent tout au plus susciter de la peur auprès de nos compatriotes, mais ne peuvent enlever en rien les nombreux griefs de dysfonctionnement de la justice sénégalaise. Pour cela, ce que vous préconisez « apprendre à nous conformer davantage à notre serment » pour faire cesser ce flot d’attaques contre la magistrature, n’est pas une solution mais un échappatoire voire un refuge pour les fonctionnaires de justice qui renoncent en toute conscience de dire le droit.
Et pour ces magistrats qui piétinent les règles de droit voire les lois et règlements de la République par faiblesse coupable ou par servitude volontaire en complicité avec le pouvoir exécutif, quelles sont les garanties juridiques dont disposent nos compatriotes pour sanctionner de manière ferme les auteurs de tels manquements ou de telles compromissions ? Les magistrats ne sont pas et ne doivent pas en aucune manière être au dessus des lois et règlements de la République. Et qui va les sanctionner en cas de faute grave et violation manifeste des droits de nos compatriotes ? La Chancellerie et c’est le meilleur moyen d’ouvrir la boîte de pandore pour mieux asservir les magistrats. D’où l’urgence de modifier de manière substantielle le fonctionnement de la magistrature en rompant le cordon ombilical qui relit le parquet au président de la République.
Au-delà de la réforme de la justice sénégalaise, le magistrat pris de manière individuelle voire isolée doit impérativement refuser de prêter le flanc aux caprices et aux volontés mesquines du président de la République ou de toute autre autorité du pays de la Teranga pour violer les droits de nos concitoyens et fouler au pied les règles de droit garantissant un procès juste et équitable. En plus d’une application non équivoque de la règle de droit, le magistrat sénégalais doit se montrer digne car la dignité d’un homme n'a pas de prix.
Un magistrat juste ne doit pas se soucier de l’évolution de sa carrière et il ne doit pas donner l’occasion au président de la République ou à ses affidés d’avoir une quelconque emprise sur sa conscience. Dès que les autorités de la République soupçonnent chez un magistrat son désir immodéré à gravir le plus rapidement les échelons, elles se pressent pour assurer sa promotion afin de mieux le contrôler et de lui montrer la voie à suivre, le prix de son renoncement à la liberté voire de sa dignité.
Tant que vous n’extirpez pas le fléau (la corruption ) qui gangrène la magistrature et tant que vous ne vous désolidarisez pas avec les magistrats qui manipulent la justice pour des desseins avoués de servir pour toujours contre vents et marées les autorités publiques de la République ou certains milieux affairistes politico-maraboutique en renonçant à la vertu pour des privilèges et acquis, le mal de la justice sénégalaise ne fera que s’empirer.
Vos recommandations de sanctions sévères et exemplaires à l’encontre de nos compatriotes qui s’évertueraient à lancer des critiques acerbes voire des attaques personnelles au corps de la magistrature, ne peuvent pas changer leur image dévalorisante sur le fonctionnement actuel de la justice sénégalaise. Jamais dans l’histoire de notre jeune République, la magistrature n’a fait l’objet de rejet de cette ampleur ni autant houspillée. Et cela doit nous pousser tous à plus de responsabilité et du sens de l’honneur.
La restauration de nos principes républicains remis en cause par notre président apprenti – dictateur Macky passera inéluctablement par le courage et la dignité des magistrats chargés par la Constitution du pays de faire appliquer dans la droiture et en toute équité les lois et règlements de la République.
Un magistrat n’a pas à se soumettre à une quelconque autorité dans la République. En vérité, le magistrat qui viole son serment et bafoue en connaissance de cause les règles de droit pour se conformer à la volonté sournoise du président de la République ne mérite pas du tout le respect de nos compatriotes parce qu’il a desservi ma mission de rendre simplement la justice en respectant les normes juridiques en vigueur.
Ressaisissez-vous si ce n'est pas trop tard. Il est du devoir des magistrats honnêtes voire scrupuleux au respect des lois et règlements de la République de mener le combat afin de changer le cours de l’histoire en refusant d’être les bras armés de la dynastie Faye-Sall pour asservir le peuple sénégalais en s’armant de courage mieux d’opiniâtreté pour défendre leur honneur, aujourd’hui vilipendé et remis en cause par beaucoup de nos compatriotes.
Même si c’est un seul compatriote sénégalais qui remet en cause l’impartialité des magistrats en raison de la violation de ses droits et toute impunité, nous autres citoyens devons avoir peur pour notre liberté et pour notre sécurité. Personne dans ce pays ne doit accepter par lâcheté de se soumettre au pouvoir tyrannique du président Macky Sall avec la complicité d’une certaine magistrature aux ordres.
Renoncer au combat compatriote pour la restauration de nos valeurs voire de nos principes républicains, c'est renoncer à sa dignité d’homme. Et un homme qui renonce à défendre son honneur est un lâche qui de surcroît est prêt à se vendre même à un vil prix pour jouir des délices de sa trahison voire de ses compromissions avec les bourreaux sans foi ni loi de notre société.
Le député Cheikh Bamba Dièye ne mérite pas d’être l’agneau du sacrifice comme ce fut le cas avec le maire de Mermoz Sacré-Cœur, monsieur Barthélémy Diaz pour renvoyer l’ascenseur à la magistrature et dans une volonté sordide de réduire drastiquement nos libertés publiques. Le climat de terreur du régime hétéroclite Benno notre Bokk Yakaar de Macky Sall qui continue de manière insidieuse à s’installer dans le champ politique ne peut se maintenir qu’avec le renoncement de nos compatriotes à défendre nos droits et libertés.
Un tyran n’a de pouvoir sur le peuple que ce que seulement ce dernier lui concède. Quel pays d’hommes sommes nous pour accepter que le président Macky Sall fasse ce qu’il veut dans ce pays en toute illégalité et que beaucoup de nos compatriotes se complaisent dans une certaine lâcheté pour constater de manière récurrente ses nombreuses forfaitures sans prendre la mesure de ses provocations en vue de s’armer de courage pour s’organiser et combattre son régime de terreur en mobilisant toutes les forces vives de la nation éprises de justice en vue de sauver notre République aux abois, par la faute d'un seul homme notre président par défaut Macky Sall et incapable de faire face à ses responsabilités de Chef d’Etat. N’est – ce pas le ministre Souleymane Jules Diop, ancien chroniqueur de l’émission Deug Deug qui nous disait que si l'ancien Premier ministre Macky Sall ne nourrisse d’ambition jusqu’à créer un parti politique c’est la faute du président maître Abdoulaye Wade d’avoir mis dans sa tête cette ambition pour un homme qui durant toute sa carrière à Petrosen s’est jamais imaginé autre chose que chef de service ?
Et c'est cet homme là avec la complicité d’une justice aux ordres au sein de la magistrature qui nous méprise, bafoue nos droits et libertés et veut coûte que coûte se maintenir au pouvoir en écartant du processus électoral des adversaires politiques. Et on continue à se comporter comme des irresponsables comme si un danger imminent ne guette pas le pays de la Teranga à la veille d’une élection présidentielle conflictuelle à tous points de vue.
En ces moments de tension sociale, de turbulence, l’heure est grave et l’Union des magistrats sénégalais par la voix de son président monsieur Souleymane Teliko ne doit pas rater le train de l’histoire en prenant la défense exclusive des intérêts du peuple et non continuer à se soumettre aux desiderata du président Macky Sall en vue de protéger leurs privilèges et autres acquis au moment où beaucoup de nos compatriotes vivent dans un désarroi total. Toute autre attitude serait puérile et porterait une grave atteinte à votre honorabilité.
massambandiaye2012@gmail.com
Après le tumulte provoqué au sein de la justice sénégalaise à la suite de la déclaration publique sans équivoque du député Cheikh Bamba Dièye sur la corruption présumée des juges Malick Lamotte et Demba Kandji et qui lui a valu une convocation à la DIC voire mieux d’un levée de boucliers à la fois du président de l’Union des magistrats du Sénégal, monsieur Souleymane Téliko pour dénoncer vivement ces propos outrageants et en appeler à une sanction sévère voire exemplaire à la mesure de cet affront visant l’ensemble du corps de la magistrature sénégalaise, et du ministre de la justice, monsieur Ismaïla Madior Fall qui au passage qualifie ces propos d’irresponsables et glisse même sur le terrain politique en l’apostrophant sur sa très faible représentativité au niveau de l’échiquier politique national comme si pour pouvoir donner son point de vue sur la situation du pays, tout citoyen devrait au préalable se prévaloir d’une certaine assise auprès de la société sénégalaise, le président de l’Union des magistrats du Sénégal, monsieur Souleymane Teliko revient à la charge à l'occasion du colloque de l’UMS du samedi 4 Août 2018pour nous fournir les clés de lecture en demi-teinte de la situation actuelle de la justice sénégalaise.
Que dire également de cette drôle de conception de la démocratie du constitutionnaliste Ismaïla Madior Fall ! Ou souhaite t’il l’émergence d’une certaine démocratie de type censitaire afin de mieux museler toute voix discordante et qui heurte son patron, notre président apprenti –dictateur , monsieur Macky Sall ? Non, monsieur le ministre Ismaïla Madior Fall ! Il faut savoir raison garder !
Par ailleurs, il y a lieu de mettre en relief l’alliance de raison voire d’intérêts entre le pouvoir exécutif et l’Union des magistrats du Sénégal ( UMS ) et qui pousse cette dernière à sortir du bois dans un éternel baroud d’honneur à chaque fois que nos concitoyens fustigent voire se prononcent sur les manquements préjudiciables au bon fonctionnement de la justice. En effet, cette sainte alliance permet de mettre à nu le discours du magistrat Souleymane Téliko qui à bien des égards peut laisser penser voire supposer qu’il est progressiste ou « musclé » selon une certaine presse et allant dans le sens d’une véritable indépendance de la magistrature alors qu'il édulcore véritablement sous les traits du politiquement correct les failles voire les déséquilibres du pouvoir judiciaire sénégalais.
En analysant à la loupe le discours du magistrat Souleymane Téliko, il revient de manière succincte la lancinante question de la carrière des magistrats. C’est comme s’il n’y avait que ça de plus important à régler au préalable pour assurer un bon fonctionnement de la magistrature et de rétablir les fonctionnaires de la justice dans leurs droits et ce dans une totale transparence voire d’équité. Non sans rappeler au ministre de la justice, monsieur Ismaïla Madior Fall et ce malgré ses nombreux engagements mainte fois répétés depuis plus de six mois sur le dossier des magistrats hors hiérarchie, le gouvernement hésite à statuer sur ce dossier. Et pensez – vous sérieusement que le pouvoir exécutif hésite à ce point pour se conformer à la légalité ? Non monsieur Souleymane Téliko ! Le gouvernement du président Macky Sall ne s’empresse que pour la carrière de certains magistrats dociles voire estampillés sympathisants de la mouvance présidentielle Benno Bokk Yakaar et prêts à exécuter les volontés du président Macky Sall même les plus ignobles et en violation flagrante des lois et règlements de la République.
N’est – ce pas encore vous qui dénoncez dans votre discours : « les activités et déclarations politiques de certains de vos collègues en violation flagrante de votre statut ». Et après, devrons-nous nous autres citoyens nous contenter seulement de votre dénonciation qui par ailleurs n’a aucun effet coercitif sur les fautifs ? Dites – nous monsieur Souleymane Téliko, est – ce que les magistrats bénéficient d’une impunité de fait pour violer le statut du corps de la magistrature ou qu'est ce qui vous empêche de sévir contre les récalcitrants de la légalité juridique ? Dénoncer ces forfaitures est au demeurant un minimum syndical, mais c’est largement insuffisant pour des autorités judiciaires qui veulent propulser un véritable changement. Il faut montrer la voie et nettoyer l’écurie.
Que dire également de « l’adoption de cette loi rétrograde et discriminatoire de prolongation de l’âge de la retraite », si ce n’est une énième volonté sordide du président Macky Sall de maintenir dans le système pernicieux de partage des privilèges certains magistrats qui prêtent le flanc aux honneurs voire aux positions dans la République ? Qui plus est, vos propos « peur de perdre les privilèges attachés à un système dont ils ont appris à profiter » sont lourds de sens et pointent du doigt la responsabilité de certains magistrats dans la situation de surplace qui prévaut au sein de la magistrature. La mission du magistrat n’est point de servir un régime politique, mais de dire le droit avec lucidité, courage et un sens aigu de la responsabilité en tant que garant de l’ordre voire de la sécurité de nos compatriotes.
Dites – nous monsieur Souleymane Téliko, comment nomme- t-on un fonctionnaire de justice ou tout agent de l’Etat qui a appris à profiter des privilèges attachés à un système ? Qui dit profiter, ouvre en même temps un vaste champ de renoncements voire de compromissions. Pourquoi donc s’insurger des propos outrageants du député Cheikh Bamba Dièye, alors que votre réquisitoire même voilé renseigne à suffisance sur le manque d’orthodoxie de certains magistrats dans l’exercice de leurs fonctions ? Tout est dans le non dit.
Pourquoi également les magistrats incriminés gardent le silence sur ces graves accusations de corruption et ne défendent pas eux-mêmes leur honorabilité en poursuivant le député Cheikh Bamba Dièye pour diffamation et outrage à un magistrat.
Votre réquisitoire sur les dysfonctionnements du système judiciaire sénégalais est certes éloquent, mais vous vous gardez d’en tirer toutes les conséquences. En effet, nous avons du mal à saisir la quintessence de certains passages de votre discours : « N’oublions jamais que le sens profond de ses réformes n’est pas tant de modifier les textes mais de restituer aux magistrats la place et la dignité qui sont les leur dans un Etat de droit ».
Non là monsieur Souleymane Téliko, pour nous autres justiciables sénégalais, votre discours nous laisse sur nous faim parce qu’il est impensable aujourd’hui vu le degré de suspicion généralisée qui fragilise l’institution judiciaire de vouloir séance tenante le respect de la dignité dû aux magistrats dans un Etat de droit et de n’accorder que peu d’importance à une modification substantielle des textes afin de rompre le cordon ombilical qui relie le pouvoir exécutif et le parquet ? N’est– ce pas contradiction de proclamer partout la nécessité d’une véritable réforme de la justice tout en protégeant le système qui entretient et alimente de manière insidieuse voire de manière irréfutable les failles ou à tout le moins les incohérences au sein du pouvoir judiciaire sénégalais ? Ou encore : « un pouvoir avec lequel nous sommes condamnés à cheminer ensemble », ne peut nullement signifier dans un Etat de droit l’asservissement de la justice au pouvoir exécutif. Vous feignez d’ignorer que la justice dans son ensemble n’est pas sous les ordres du président de la République. La justice est au demeurant une autorité souveraine chargée de faire respecter les lois et règlements de la République à l’ensemble du corps social sénégalais. Le président de la République n’y échappe pas.
Si des magistrats du siège comme ceux du parquet refusent de statuer sur les dossiers conformément aux dispositions légales, c’est parce qu’ils ont renoncé à se conformer à leur serment de rendre la justice au nom du peuple et de manière juste voire équitable, pour finalement épouser d’autres considérations qui ne doivent absolument pas intervenir dans un procès. N’est – ce pas encore vous qui pointez du doigt que: « Les postures et positions de certains d’entre nous contribuent à conforter dans l’esprit de nos concitoyens le sentiment d’une justice à deux vitesses et aux ordres ». Ainsi, vous dénoncez en filigrane le comportement de certains magistrats qui n’honore pas la justice et qui est à mille lieues de l’attitude républicaine que nos compatriotes ont le droit d’attendre du corps de la magistrature.
Une justice à deux vitesses et aux ordres n’est - elle pas inféodée au pouvoir exécutif et ne favorise-t-elle pas la corruption en son sein pour certains de ses membres les moins enclins au respect de leur serment voire à la vertu ? Le député Cheikh Bamba Dièye ne dit pas autre chose si ce n’est le fait de traiter nommément les magistrats Malick Lamotte et Demba Kandji de corrompus. En réalité, malgré un certain habillage, tout laisse paraître dans votre discours l’existence de la corruption au sein de la magistrature. Mais cela relève du sacrilège pour nous autres citoyens de le dire sans ambages. C’est sans aucun doute l’audace du député Cheikh Bamba Dièye qui heurte la conscience de l’Union des magistrats du Sénégal (UMS). Pourtant, cette audace n’est pas fortuite. Il n’est tout compte fait que la conséquence de la servitude d’une certaine justice à épouser les stratégies politiciennes de la mouvance présidentielle Benno Bokk Yakaar en vue de combattre ses éventuels adversaires politiques.
A partir de ce moment, « Ces attaques traduisent aussi une inquiétante et progressive rupture de confiance entre la justice et les citoyens au nom de qui, elle est rendue », n’est ce pas monsieur Souleymane Téliko, président de l’Union des magistrats du Sénégal (UMS ) ?
Par ailleurs, peut – on mettre « ces dérapages sur le compte d’une passion mal maîtrisée » afin de pouvoir écarter d’emblée leur objectivité ? Qui dit passion déplore un manque de rigueur dans l’appréciation des faits qui peut induire en erreur les moins avertis. Les dénonciations verbales voire les critiques acerbes de nos compatriotes sur le fonctionnement de la justice ne peuvent pas être analysées sous l’angle d’une « passion mal maîtrisée ». C’est se méprendre sur le pouvoir d’analyse de nos compatriotes qui ne sont pas au demeurant des demeurés et qui peuvent en l’absence même d’une culture juridique appréhender le déroulement d’un dossier judiciaire voire ses ramifications politiques. Au plus, il ne faut pas être un exégète en droit pour comprendre l’immixtion du pouvoir exécutif dans le traitement de certains dossiers judiciaires. En dépit même « d’une passion mal maîtrisée », que faites vous du ressenti de nos compatriotes. N’est – il pas plus ravageur que n’importe quel outil conceptuel pour aborder la problématique de la justice sénégalaise ? Leur regard et leur méfiance en disent long sur le manque de confiance qu’ils ont du pouvoir judiciaire.
Et ce désaveu de la magistrature est loin de connaître son épilogue tant que certains magistrats continuent à adopter des postures partisanes qui frisent l’indécence, le mépris voire l’irresponsabilité et ce au sein même des tribunaux.
Le seul moyen de mettre un terme à ces dérives inouïes relève de la responsabilité de l’ensemble du corps de la magistrature. Les condamnations et les poursuites judiciaires peuvent tout au plus susciter de la peur auprès de nos compatriotes, mais ne peuvent enlever en rien les nombreux griefs de dysfonctionnement de la justice sénégalaise. Pour cela, ce que vous préconisez « apprendre à nous conformer davantage à notre serment » pour faire cesser ce flot d’attaques contre la magistrature, n’est pas une solution mais un échappatoire voire un refuge pour les fonctionnaires de justice qui renoncent en toute conscience de dire le droit.
Et pour ces magistrats qui piétinent les règles de droit voire les lois et règlements de la République par faiblesse coupable ou par servitude volontaire en complicité avec le pouvoir exécutif, quelles sont les garanties juridiques dont disposent nos compatriotes pour sanctionner de manière ferme les auteurs de tels manquements ou de telles compromissions ? Les magistrats ne sont pas et ne doivent pas en aucune manière être au dessus des lois et règlements de la République. Et qui va les sanctionner en cas de faute grave et violation manifeste des droits de nos compatriotes ? La Chancellerie et c’est le meilleur moyen d’ouvrir la boîte de pandore pour mieux asservir les magistrats. D’où l’urgence de modifier de manière substantielle le fonctionnement de la magistrature en rompant le cordon ombilical qui relit le parquet au président de la République.
Au-delà de la réforme de la justice sénégalaise, le magistrat pris de manière individuelle voire isolée doit impérativement refuser de prêter le flanc aux caprices et aux volontés mesquines du président de la République ou de toute autre autorité du pays de la Teranga pour violer les droits de nos concitoyens et fouler au pied les règles de droit garantissant un procès juste et équitable. En plus d’une application non équivoque de la règle de droit, le magistrat sénégalais doit se montrer digne car la dignité d’un homme n'a pas de prix.
Un magistrat juste ne doit pas se soucier de l’évolution de sa carrière et il ne doit pas donner l’occasion au président de la République ou à ses affidés d’avoir une quelconque emprise sur sa conscience. Dès que les autorités de la République soupçonnent chez un magistrat son désir immodéré à gravir le plus rapidement les échelons, elles se pressent pour assurer sa promotion afin de mieux le contrôler et de lui montrer la voie à suivre, le prix de son renoncement à la liberté voire de sa dignité.
Tant que vous n’extirpez pas le fléau (la corruption ) qui gangrène la magistrature et tant que vous ne vous désolidarisez pas avec les magistrats qui manipulent la justice pour des desseins avoués de servir pour toujours contre vents et marées les autorités publiques de la République ou certains milieux affairistes politico-maraboutique en renonçant à la vertu pour des privilèges et acquis, le mal de la justice sénégalaise ne fera que s’empirer.
Vos recommandations de sanctions sévères et exemplaires à l’encontre de nos compatriotes qui s’évertueraient à lancer des critiques acerbes voire des attaques personnelles au corps de la magistrature, ne peuvent pas changer leur image dévalorisante sur le fonctionnement actuel de la justice sénégalaise. Jamais dans l’histoire de notre jeune République, la magistrature n’a fait l’objet de rejet de cette ampleur ni autant houspillée. Et cela doit nous pousser tous à plus de responsabilité et du sens de l’honneur.
La restauration de nos principes républicains remis en cause par notre président apprenti – dictateur Macky passera inéluctablement par le courage et la dignité des magistrats chargés par la Constitution du pays de faire appliquer dans la droiture et en toute équité les lois et règlements de la République.
Un magistrat n’a pas à se soumettre à une quelconque autorité dans la République. En vérité, le magistrat qui viole son serment et bafoue en connaissance de cause les règles de droit pour se conformer à la volonté sournoise du président de la République ne mérite pas du tout le respect de nos compatriotes parce qu’il a desservi ma mission de rendre simplement la justice en respectant les normes juridiques en vigueur.
Ressaisissez-vous si ce n'est pas trop tard. Il est du devoir des magistrats honnêtes voire scrupuleux au respect des lois et règlements de la République de mener le combat afin de changer le cours de l’histoire en refusant d’être les bras armés de la dynastie Faye-Sall pour asservir le peuple sénégalais en s’armant de courage mieux d’opiniâtreté pour défendre leur honneur, aujourd’hui vilipendé et remis en cause par beaucoup de nos compatriotes.
Même si c’est un seul compatriote sénégalais qui remet en cause l’impartialité des magistrats en raison de la violation de ses droits et toute impunité, nous autres citoyens devons avoir peur pour notre liberté et pour notre sécurité. Personne dans ce pays ne doit accepter par lâcheté de se soumettre au pouvoir tyrannique du président Macky Sall avec la complicité d’une certaine magistrature aux ordres.
Renoncer au combat compatriote pour la restauration de nos valeurs voire de nos principes républicains, c'est renoncer à sa dignité d’homme. Et un homme qui renonce à défendre son honneur est un lâche qui de surcroît est prêt à se vendre même à un vil prix pour jouir des délices de sa trahison voire de ses compromissions avec les bourreaux sans foi ni loi de notre société.
Le député Cheikh Bamba Dièye ne mérite pas d’être l’agneau du sacrifice comme ce fut le cas avec le maire de Mermoz Sacré-Cœur, monsieur Barthélémy Diaz pour renvoyer l’ascenseur à la magistrature et dans une volonté sordide de réduire drastiquement nos libertés publiques. Le climat de terreur du régime hétéroclite Benno notre Bokk Yakaar de Macky Sall qui continue de manière insidieuse à s’installer dans le champ politique ne peut se maintenir qu’avec le renoncement de nos compatriotes à défendre nos droits et libertés.
Un tyran n’a de pouvoir sur le peuple que ce que seulement ce dernier lui concède. Quel pays d’hommes sommes nous pour accepter que le président Macky Sall fasse ce qu’il veut dans ce pays en toute illégalité et que beaucoup de nos compatriotes se complaisent dans une certaine lâcheté pour constater de manière récurrente ses nombreuses forfaitures sans prendre la mesure de ses provocations en vue de s’armer de courage pour s’organiser et combattre son régime de terreur en mobilisant toutes les forces vives de la nation éprises de justice en vue de sauver notre République aux abois, par la faute d'un seul homme notre président par défaut Macky Sall et incapable de faire face à ses responsabilités de Chef d’Etat. N’est – ce pas le ministre Souleymane Jules Diop, ancien chroniqueur de l’émission Deug Deug qui nous disait que si l'ancien Premier ministre Macky Sall ne nourrisse d’ambition jusqu’à créer un parti politique c’est la faute du président maître Abdoulaye Wade d’avoir mis dans sa tête cette ambition pour un homme qui durant toute sa carrière à Petrosen s’est jamais imaginé autre chose que chef de service ?
Et c'est cet homme là avec la complicité d’une justice aux ordres au sein de la magistrature qui nous méprise, bafoue nos droits et libertés et veut coûte que coûte se maintenir au pouvoir en écartant du processus électoral des adversaires politiques. Et on continue à se comporter comme des irresponsables comme si un danger imminent ne guette pas le pays de la Teranga à la veille d’une élection présidentielle conflictuelle à tous points de vue.
En ces moments de tension sociale, de turbulence, l’heure est grave et l’Union des magistrats sénégalais par la voix de son président monsieur Souleymane Teliko ne doit pas rater le train de l’histoire en prenant la défense exclusive des intérêts du peuple et non continuer à se soumettre aux desiderata du président Macky Sall en vue de protéger leurs privilèges et autres acquis au moment où beaucoup de nos compatriotes vivent dans un désarroi total. Toute autre attitude serait puérile et porterait une grave atteinte à votre honorabilité.
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