Nouveau record de production de cocaïne en Colombie en 2023

Dimanche 20 Octobre 2024

Des quantités de cocaïne saisies par l'armée colombienne en janvier 2024

La production de cocaïne a augmenté de 53% en 2023 en Colombie pour atteindre 2664 tonnes, un nouveau record historique.

 

La production de cocaïne a littéralement explosé en 2023 en Colombie, atteignant un nouveau record historique avec une augmentation de 53%, selon un rapport conjoint du gouvernement colombien et de l’agence de l’ONU contre les drogues (ONUDC).

 

La production de chlorhydrate de cocaïne a atteint l’année passé 2664 tonnes, soit une augmentation de 53%, selon ce rapport, rendu public vendredi à Bogota. Les zones cultivées de coca, culture à la base de la cocaïne dont la Colombie est le premier producteur mondial, sont également en augmentation de 10%, s’étendant dorénavant sur 253’000 hectares du territoire colombien

 

«Contrairement à l’augmentation observée entre 2021 et 2022, qui était fortement concentrée dans le département de Putumayo, (sud-ouest, frontalier de l’Équateur), la croissance est cette fois plus généralisée», indique le rapport.

 

«Zones d’expansion»

 

«Elle concerne seize des 19 départements» où la présence de coca est signalée. Le Cauca (sud-ouest) et le Nariño (sud-ouest), deux régions où l’on observe une forte présence des groupes armés, «ont été les plus touchés».

 

Quatre régions ont des surfaces de culture de coca supérieures à 30’000 hectares : le Cauca, le Nariño, le Putumayo, et le Nord de Santander (nord-est, frontalier du Venezuela). Le rapport s’intéresse en particulier à quinze enclaves de production, concentrant 39% de la zone de culture de coca sur seulement 14% du territoire.

 

Il s’alarme par ailleurs des «zones d’expansion, zones où les cultures de coca ne sont présentes que depuis trois ans», et qui sont localisées à 40% dans la région du Pacifique, l’une des plus pauvres et des plus isolées du pays.

 

«Il est important de noter que dans différentes régions, les prix des dérivés de la feuille de coca (pâte de coca et cocaïne base) atteignent des niveaux historiquement bas», alors que dans d’autres régions «il n’y a pas de marché du fait de l’absence d’acheteurs».

 

Associée aux groupes armés

 

«Malgré cela, la grande majorité des cultures de coca continuent d’être récoltées» et ces restrictions du marché ont conduit à la constitution de stocks de pâte de cocaïne et de la cocaïne base», parfois utilisé «comme un moyen d’échange commercial dans certaines régions».

 

«La culture de la coca et la production de cocaïne continuent d’être une menace pour la conservation de l’environnement, de la biodiversité biologique et culturelle», selon le même rapport, alors que s’ouvre lundi à Cali (sud-ouest) la COP16, grand forum mondial sur la biodiversité. Cette production est localisée à 4% dans les parcs nationaux, 10% dans les réserves indigènes, à 14% dans les réserves forestières et à 20% sur les terres des communautés noires.

 

Les zones les plus cultivées de coca sont occupées à 98% par au moins un groupe armé. Dans certaines villes proches des zones de production, l’économie illicite de la cocaïne représente plus de 42% de l’économie locale.

 

Hausse du marché de la cocaïne

 

Les groupes armés impliqués dans le narcotrafic, tels que l’ELN (Armée de libération nationale), les dissidents des FARC marxistes ou encore les paramilitaires «restent liés à la criminalité transnationale organisée, qui se concentre sur la production et le trafic de cocaïne».

 

Certaines régions de production se sont ainsi converties «en points stratégiques pour les activités illégales», avec une «intensification du trafic, de l’exploitation minière illégale et la traite des êtres humains», de même qu’une «grande disponibilité des financements et une spécialisation de la production».

 

Ces chiffres alarmants s’inscrivent dans un contexte international de forte de hausse du marché de la cocaïne, tant l’offre comme la demande, souligne ce document, qui évalue la consommation internationale à la hausse de 20% depuis dix ans. [AFP]

 
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