La jeunesse de Nouvelle-Calédonie, territoire français du Pacifique, mène une lutte pour la "libération nationale", a déclaré un syndicaliste du peuple indigène kanak.
L'archipel du Pacifique est en proie à des troubles civils depuis le 13 mai, lorsque le Parlement français a adopté un projet de loi visant la réforme des règles électorales, accordant le droit de vote aux résidents français sur le territoire depuis 10 ans.
Les habitants calédoniens craignent cependant que ces changements ne diluent le vote de la population autochtone kanak.
Le vice-président de l'Union des travailleurs kanak et des exploités (USTKE), Rock Haocas, a déclaré à Anadolu que la jeunesse française d'outre-mer menait une lutte pour la "libération nationale" et que la raison initiale des troubles était l'approbation des résultats du scrutin du troisième référendum sur l’indépendance organisé en 2021.
Les Kanaks ont critiqué le gouvernement français pour avoir organisé le référendum en pleine crise du COVID-19 et l’ont boycotté.
"On n'avait pas la possibilité de faire campagne normalement", a déclaré Haocas, ajoutant que "l'État français est passé en force pour valider le référendum avec 96 % de oui, sans la participation du peuple colonisé".
Il a souligné que le projet de réforme du Parlement visant à modifier le corps électoral et "donner la main à ceux qui sont pro-français et permettre en fait une certaine recolonisation du pays".
Conformément à l'Accord de Nouméa de 1998, ceux qui sont arrivés sur l'île après cette année n'avaient pas le droit de vote aux élections locales pour élire les membres du congrès.
Haocas a rappelé que la Nouvelle-Calédonie figurait sur la liste de l'ONU de 1986 comme territoire non autonome sous administration française, autrement dit, cela signifie qu’il s’agit d’un "pays à décoloniser", selon l’expression de Haocas.
Portant un keffieh palestinien autour du cou, Haocas a également exprimé sa solidarité avec le peuple palestinien en affirmant que la solidarité palestinienne est partie intégrante de l’USTKE, […] on m'a toujours fait des mobilisations. Et d'ailleurs, on a un drapeau qui a une ressemblance avec le drapeau palestinien. C'est un peuple millénaire aussi comme nous et qui lutte pour son accession à la pleine souveraineté […], on sera toujours solidaires jusqu'à ce qu’il soit libéré. [AA]