Nouvelles tensions : La Russie avertit les Occidentaux sur l’Ukraine

Vendredi 2 Avril 2021

Le président russe Vladimir Poutine
Le redéploiement de troupes russes inquiète Américains et Ukrainiens. La Russie met en garde les Occidentaux contre toute ingérence militaire en Ukraine.
 
La Russie, accusée de masser des troupes à la frontière ukrainienne, a mis en garde les Occidentaux vendredi contre toute ingérence militaire et averti Kiev de s’abstenir des «provocations», tout en assurant ne pas vouloir de conflit.
 
Des responsables ukrainiens et américains se sont inquiétés ces derniers jours de mouvements de milliers de troupes russes à la frontière russo-ukrainienne, sur fond de regain de tensions dans le conflit entre forces de Kiev et séparatistes prorusses, début en 2014.
 
Cette situation met à l’épreuve la présidence de Joe Biden alors que les relations avec la Russie sont au plus bas, Moscou ayant rappelé son ambassadeur à Washington après que le président américain a qualifié son homologue Vladimir Poutine de «tueur».
 
Washington a assuré Kiev de son soutien en cas d’agression russe et mis en garde Moscou contre «tout acte agressif».
 
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a rétorqué vendredi que Moscou prendrait «toutes les mesures nécessaires» en cas d’ingérence militaire occidentale en Ukraine, une ex-république soviétique considérée par la Russie comme faisant partie de sa sphère d’influence stratégique.
 
Il a ensuite affirmé que «la Russie ne menace personne et n’a jamais menacé personne», mettant l’escalade des tensions sur le dos des «provocations répétées des forces armées ukrainiennes» contre les séparatistes.
 
«Prudence», dit Moscou
 
Plus tôt vendredi, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Andreï Roudenko, a lui aussi assuré que Moscou ne veut pas d’un conflit armé avec Kiev, estimant que les inquiétudes ukrainiennes étaient une «falsification» d’information destinée à «détourner l’intention des problèmes internes» que connaît le pays.
 
Andreï Roudenko a averti l’Ukraine de «faire preuve de prudence» et de «s’abstenir de mesures qui provoqueraient un conflit».
 
Le Kremlin avait déjà assuré jeudi que la Russie déplaçait ses troupes comme elle l’entendait sur son territoire, tout en appelant que Kiev et les Occidentaux à ne pas «s’inquiéter».
 
Washington s’était dit «préoccupé» par les «récentes escalades d’actes agressifs et provocateurs» de la Russie. Et Kiev a assuré que Moscou prépare «l’entrée» de ses «forces armées régulières» dans les territoires séparatistes.
 
La France, qui a un rôle de médiateur, a dit pour sa part vendredi ne pas croire à une escalade des tensions, tout en restant «très prudente».
 
Escalade des tensions
 
Malgré ses dénégations, la Russie est largement considérée comme le soutien financier et militaire des séparatistes et accusée par Kiev d’avoir fait combattre ses troupes régulières au cours du conflit.
 
Cette guerre, qui a fait plus de 13.000 morts, a commencé en 2014 après l’arrivée au pouvoir à Kiev de pro-occidentaux, qui avait été suivie de l’annexion de la Crimée par Moscou.
 
Après une trêve record durant la deuxième moitié de 2020, la guerre dans l’est de l’Ukraine entre forces de Kiev et séparatistes prorusses a vu depuis janvier une multiplication des heurts. Les deux camps s’imputent la responsabilité de l’escalade.
 
Malgré des accords de paix signés en 2015 à Minsk et plusieurs rencontres entre les dirigeants russe et ukrainien sous parrainage allemand et français, le règlement politique du conflit est au point mort.
Vingt soldats ukrainiens ont été tués et 57 blessés depuis le début de l’année.
 
Les tensions des derniers jours ont fait l’objet de discussions multiples entre hauts responsables militaires américains et ukrainiens, entre les Etats-Unis et leurs alliés de l’Otan et entre les états majors de Moscou et Washington.
 
Les forces américaines en Europe ont été placées cette semaine en phase de surveillance renforcée contre une «crise imminente potentielle». (ATS)
 
 
 
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