Place aux décisions politiques : les pourparlers entre les grandes puissances et l’Iran pour sauver l’accord sur le nucléaire iranien semblent entrer dans la dernière ligne droite, la France estimant que la négociation « peut aboutir ».
Les diplomates, réunis sans interruption depuis plusieurs semaines à Vienne, se sont séparés vendredi pour une pause.
« Les participants retournent dans leurs capitales pour des consultations et des instructions en vue d’un retour la semaine prochaine. Des décisions politiques s’imposent maintenant. » (Le coordinateur de l’Union européenne Enrique Mora)
Fait notable, les États-Unis, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont réagi d’une même voix.
« Janvier a été la période la plus intense dans ces discussions jusqu’ici », ont dit les Européens d’un côté, les Américains de l’autre, dans des déclarations identiques. « Tout le monde sait que nous arrivons dans la phase finale, ce qui nécessite des décisions politiques », ont-ils ajouté.
Même les Russes sont d’accord
Le représentant permanent de la Russie auprès des organisations internationales à Vienne, Mikhaïl Oulianov, a délivré un message similaire sur Twitter, jugeant lui aussi le processus à « un stade avancé nécessitant des décisions politiques ».
Pour Naysan Rafati, de l’organisation de prévention des conflits International Crisis Group, « étant donné le sentiment d’urgence relevé notamment par les puissances occidentales, la prochaine session pourrait être celle où ça passe ou ça casse ».
L’accord, conclu entre l’Iran d’une part et l’Allemagne, la Chine, les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et la Russie d’autre part, offrait à la République islamique un allègement drastique des sanctions internationales en échange d’une limitation tout aussi draconienne de son programme nucléaire.
Mais en 2018, sous la présidence de Donald Trump qui le jugeait insuffisant, Washington a claqué la porte et rétabli les sanctions économiques contre Téhéran qui, en riposte, s’est progressivement affranchi des restrictions imposées à ses activités nucléaires.
L’arrivée à la Maison-Blanche de Joe Biden, favorable à l’accord conclu lorsqu’il était vice-président de Barack Obama, a permis de relancer les discussions.
Des discussions directes ?
Les pourparlers se sont ouverts en avril à Vienne et ont repris fin novembre après une suspension de cinq mois, pour mettre en œuvre un « retour mutuel » dans le texte de 2015.
Les Américains y participent de manière indirecte sans jamais avoir rencontré jusqu’ici les Iraniens. L’Union européenne et les autres parties jouent les médiateurs.
Lundi, l’Iran a pour la première fois envisagé de négocier directement avec les États-Unis, qui ont aussitôt dit être prêts à ces discussions « urgentes ».
« À notre connaissance, l’Iran n’a pas encore accepté », a toutefois rapporté jeudi à la presse Ned Price, porte-parole du département d’État américain.
Washington insiste sur le fait que le temps presse au vu de la montée en puissance en parallèle du programme nucléaire de Téhéran.
Des obstacles demeurent, notamment sur la question des garanties demandées par Téhéran aux États-Unis, pour s’assurer de la levée effective et surtout durable des sanctions et éviter une nouvelle crise.
Signes positifs
« Néanmoins il y a quelques indications que la négociation peut aboutir », a estimé vendredi la présidence française, en indiquant qu’il fallait « encore clarifier, obtenir des engagements de chacune des parties » sur plusieurs points.
Le président français Emmanuel Macron pourrait s’entretenir avec son homologue iranien Ebrahim Raïssi dans les prochains jours, selon l’Élysée.
Téhéran avait également fait état en début de semaine de « progrès allant dans la bonne direction » même s’« il reste des questions importantes en suspens » qui nécessitent des « décisions politiques » des États-Unis.
De son côté, Washington se refuse à faire des pronostics.
« Nous nous rapprochons d’un possible accord mais je ne peux pas dire quelle est la probabilité » d’un dénouement positif, a déclaré jeudi Brett McGurk, émissaire de la Maison-Blanche pour le Moyen-Orient.
Sans exclure non plus le scénario d’une « rupture » des discussions si aucun compromis politique n’était trouvé dans les jours et semaines à venir. (AFP)
Les diplomates, réunis sans interruption depuis plusieurs semaines à Vienne, se sont séparés vendredi pour une pause.
« Les participants retournent dans leurs capitales pour des consultations et des instructions en vue d’un retour la semaine prochaine. Des décisions politiques s’imposent maintenant. » (Le coordinateur de l’Union européenne Enrique Mora)
Fait notable, les États-Unis, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont réagi d’une même voix.
« Janvier a été la période la plus intense dans ces discussions jusqu’ici », ont dit les Européens d’un côté, les Américains de l’autre, dans des déclarations identiques. « Tout le monde sait que nous arrivons dans la phase finale, ce qui nécessite des décisions politiques », ont-ils ajouté.
Même les Russes sont d’accord
Le représentant permanent de la Russie auprès des organisations internationales à Vienne, Mikhaïl Oulianov, a délivré un message similaire sur Twitter, jugeant lui aussi le processus à « un stade avancé nécessitant des décisions politiques ».
Pour Naysan Rafati, de l’organisation de prévention des conflits International Crisis Group, « étant donné le sentiment d’urgence relevé notamment par les puissances occidentales, la prochaine session pourrait être celle où ça passe ou ça casse ».
L’accord, conclu entre l’Iran d’une part et l’Allemagne, la Chine, les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et la Russie d’autre part, offrait à la République islamique un allègement drastique des sanctions internationales en échange d’une limitation tout aussi draconienne de son programme nucléaire.
Mais en 2018, sous la présidence de Donald Trump qui le jugeait insuffisant, Washington a claqué la porte et rétabli les sanctions économiques contre Téhéran qui, en riposte, s’est progressivement affranchi des restrictions imposées à ses activités nucléaires.
L’arrivée à la Maison-Blanche de Joe Biden, favorable à l’accord conclu lorsqu’il était vice-président de Barack Obama, a permis de relancer les discussions.
Des discussions directes ?
Les pourparlers se sont ouverts en avril à Vienne et ont repris fin novembre après une suspension de cinq mois, pour mettre en œuvre un « retour mutuel » dans le texte de 2015.
Les Américains y participent de manière indirecte sans jamais avoir rencontré jusqu’ici les Iraniens. L’Union européenne et les autres parties jouent les médiateurs.
Lundi, l’Iran a pour la première fois envisagé de négocier directement avec les États-Unis, qui ont aussitôt dit être prêts à ces discussions « urgentes ».
« À notre connaissance, l’Iran n’a pas encore accepté », a toutefois rapporté jeudi à la presse Ned Price, porte-parole du département d’État américain.
Washington insiste sur le fait que le temps presse au vu de la montée en puissance en parallèle du programme nucléaire de Téhéran.
Des obstacles demeurent, notamment sur la question des garanties demandées par Téhéran aux États-Unis, pour s’assurer de la levée effective et surtout durable des sanctions et éviter une nouvelle crise.
Signes positifs
« Néanmoins il y a quelques indications que la négociation peut aboutir », a estimé vendredi la présidence française, en indiquant qu’il fallait « encore clarifier, obtenir des engagements de chacune des parties » sur plusieurs points.
Le président français Emmanuel Macron pourrait s’entretenir avec son homologue iranien Ebrahim Raïssi dans les prochains jours, selon l’Élysée.
Téhéran avait également fait état en début de semaine de « progrès allant dans la bonne direction » même s’« il reste des questions importantes en suspens » qui nécessitent des « décisions politiques » des États-Unis.
De son côté, Washington se refuse à faire des pronostics.
« Nous nous rapprochons d’un possible accord mais je ne peux pas dire quelle est la probabilité » d’un dénouement positif, a déclaré jeudi Brett McGurk, émissaire de la Maison-Blanche pour le Moyen-Orient.
Sans exclure non plus le scénario d’une « rupture » des discussions si aucun compromis politique n’était trouvé dans les jours et semaines à venir. (AFP)