Photo: Le Figaro
Par Momar DIENG
C’est à la veille du Forum Economique Mondial de Davos que l’ONG OXFAM a rendu public aujourd’hui un nouveau rapport intitulé «Partager la richesse avec celles et ceux qui la créent.» En s’appuyant sur les investigations du Crédit Suisse documentées dans le «Global Wealth Databook» en date de novembre 2017, Oxfam révèle que 82% des richesses mondiales créées au cours de l’année écoulée ont fini dans les poches du 1% des personnes les plus riches de la population mondiale. En d’autres termes, «les 3,7 milliards de personnes qui forment la moitié la plus pauvre de la planète n’en ont rien vu.»
Dans le détail, le rapport d’Oxfam identifie les mécanismes par lesquels naissent ces inégalités. Premier exemple en pays sous développé: le PDG d’un des cinq premiers groupes mondiaux du secteur de la mode a besoin de quatre jours pour empocher des revenus qu’une ouvrière d’une usine de confection située au Bengladesh peut espérer gagner durant toute sa vie. Deuxième exemple en pays développé: un PDG d’une grande entreprise américaine gagne en une journée de travail l’équivalent des revenus cumulés d’un ouvrier de base pendant 365 jours.
Explosion des inégalités dans le monde
Pour Oxfam, l’approfondissement de ces inégalités est imputable à plusieurs facteurs dont «l’érosion des droits des travailleurs» face à la montée en puissance des législations de plus en plus poreuses aux desiderata des multinationales, «l’influence des entreprises sur les politiques publiques», et «la constante volonté (de ces mêmes entreprises) de réduire au minimum les coûts pour maximiser les dividendes des actionnaires.»
A cet égard, relève-t-on dans le document que Tribune s’est procuré, une rémunération décente des 2,5 millions d’ouvrières/d’ouvriers qui font tourner les machines de l’industrie textile d’un pays comme le Vietnam imposerait une redistribution à leur profit de «un tiers des sommes versées en 2016 aux actionnaires par les cinq plus grands acteurs du secteur de la mode.» Soit une manne de 2,2 milliards de dollars.
Dans ce registre des inégalités mondiales en matière de revenus, les «le patrimoine des milliardaires a augmenté en moyenne de 13% par an depuis 2010, soit six fois plus vite que la rémunération des travailleuses et travailleurs qui n’a progressé que de 2% par an en moyenne», constate la même source. Ce qui semble donner raison à la directrice générale d’Oxfam international.
D’après Winnie Byanyima dont les propos sont rapportés dans le rapport susmentionné, «le boom des milliardaires n’est pas le signe d’une économie florissante, mais le symptôme d’un système économique défaillant.» La logique capitaliste est infernale, selon Mme Byanyima car «les personnes qui fabriquent nos vêtements, assemblent nos téléphones et cultivent notre nourriture sont exploitées pour assurer un approvisionnement continu de produits bon marché et grossir les profits des multinationales et de leurs investisseurs milliardaires. »
Un impôt mondial de 1,5 sur la fortune de chaque milliardaire
Des inégalités, d’un autre genre, se retrouvent également dans les écarts de revenus entre hommes et femmes. Celles-ci, «partout dans le monde, gagnent systématiquement moins que» ceux-ci en occupant à la fois «les types d’emplois les moins rémunérés et les plus précaires.» Minoritaires, elles le sont partout, jusque dans le nombre de milliardaires recensés avec les 9/10e qui sont des hommes.
A l’instar des mouvements altermondialistes qui s’activent dans ce créneau de l’exploitation des travailleurs par les multinationales et leurs démembrements, Oxfam International soutient que l’action des gouvernements et des Etats est indispensable afin que les profits générés par les activités des hommes et des femmes à travers le monde profitent à tous de manière équitable. Sous cet angle, plusieurs mesures sont encouragées: l’institution d’un salaire minimum dit vital, l’encadrement limitatif des rémunérations perçues par les actionnaires et cadres supérieurs des entreprises, le renforcement des mesures anti-fraude et anti-évasion fiscales.
Mesure stratégique, l’élimination des écarts de salaire entre hommes et femmes devrait bénéficier d’une attention particulière car, avertit Oxfam, au rythme actuel, 217 ans seront nécessaires pour «parvenir à l’égalité de rémunération et des chances professionnelles entre les femmes et les hommes.» Entre des services publics démunis en matière de santé et d’éducation, le rapport préconise un impôt mondial de 1,5% sur la fortune des milliardaires afin de «permettre de scolariser tous les enfants» à travers le monde.
C’est à la veille du Forum Economique Mondial de Davos que l’ONG OXFAM a rendu public aujourd’hui un nouveau rapport intitulé «Partager la richesse avec celles et ceux qui la créent.» En s’appuyant sur les investigations du Crédit Suisse documentées dans le «Global Wealth Databook» en date de novembre 2017, Oxfam révèle que 82% des richesses mondiales créées au cours de l’année écoulée ont fini dans les poches du 1% des personnes les plus riches de la population mondiale. En d’autres termes, «les 3,7 milliards de personnes qui forment la moitié la plus pauvre de la planète n’en ont rien vu.»
Dans le détail, le rapport d’Oxfam identifie les mécanismes par lesquels naissent ces inégalités. Premier exemple en pays sous développé: le PDG d’un des cinq premiers groupes mondiaux du secteur de la mode a besoin de quatre jours pour empocher des revenus qu’une ouvrière d’une usine de confection située au Bengladesh peut espérer gagner durant toute sa vie. Deuxième exemple en pays développé: un PDG d’une grande entreprise américaine gagne en une journée de travail l’équivalent des revenus cumulés d’un ouvrier de base pendant 365 jours.
Explosion des inégalités dans le monde
Pour Oxfam, l’approfondissement de ces inégalités est imputable à plusieurs facteurs dont «l’érosion des droits des travailleurs» face à la montée en puissance des législations de plus en plus poreuses aux desiderata des multinationales, «l’influence des entreprises sur les politiques publiques», et «la constante volonté (de ces mêmes entreprises) de réduire au minimum les coûts pour maximiser les dividendes des actionnaires.»
A cet égard, relève-t-on dans le document que Tribune s’est procuré, une rémunération décente des 2,5 millions d’ouvrières/d’ouvriers qui font tourner les machines de l’industrie textile d’un pays comme le Vietnam imposerait une redistribution à leur profit de «un tiers des sommes versées en 2016 aux actionnaires par les cinq plus grands acteurs du secteur de la mode.» Soit une manne de 2,2 milliards de dollars.
Dans ce registre des inégalités mondiales en matière de revenus, les «le patrimoine des milliardaires a augmenté en moyenne de 13% par an depuis 2010, soit six fois plus vite que la rémunération des travailleuses et travailleurs qui n’a progressé que de 2% par an en moyenne», constate la même source. Ce qui semble donner raison à la directrice générale d’Oxfam international.
D’après Winnie Byanyima dont les propos sont rapportés dans le rapport susmentionné, «le boom des milliardaires n’est pas le signe d’une économie florissante, mais le symptôme d’un système économique défaillant.» La logique capitaliste est infernale, selon Mme Byanyima car «les personnes qui fabriquent nos vêtements, assemblent nos téléphones et cultivent notre nourriture sont exploitées pour assurer un approvisionnement continu de produits bon marché et grossir les profits des multinationales et de leurs investisseurs milliardaires. »
Un impôt mondial de 1,5 sur la fortune de chaque milliardaire
Des inégalités, d’un autre genre, se retrouvent également dans les écarts de revenus entre hommes et femmes. Celles-ci, «partout dans le monde, gagnent systématiquement moins que» ceux-ci en occupant à la fois «les types d’emplois les moins rémunérés et les plus précaires.» Minoritaires, elles le sont partout, jusque dans le nombre de milliardaires recensés avec les 9/10e qui sont des hommes.
A l’instar des mouvements altermondialistes qui s’activent dans ce créneau de l’exploitation des travailleurs par les multinationales et leurs démembrements, Oxfam International soutient que l’action des gouvernements et des Etats est indispensable afin que les profits générés par les activités des hommes et des femmes à travers le monde profitent à tous de manière équitable. Sous cet angle, plusieurs mesures sont encouragées: l’institution d’un salaire minimum dit vital, l’encadrement limitatif des rémunérations perçues par les actionnaires et cadres supérieurs des entreprises, le renforcement des mesures anti-fraude et anti-évasion fiscales.
Mesure stratégique, l’élimination des écarts de salaire entre hommes et femmes devrait bénéficier d’une attention particulière car, avertit Oxfam, au rythme actuel, 217 ans seront nécessaires pour «parvenir à l’égalité de rémunération et des chances professionnelles entre les femmes et les hommes.» Entre des services publics démunis en matière de santé et d’éducation, le rapport préconise un impôt mondial de 1,5% sur la fortune des milliardaires afin de «permettre de scolariser tous les enfants» à travers le monde.