Ousmane Sonko : « Il y aura un chaos indescriptible au Sénégal si Macky Sall empêchait ma candidature par des combines judiciaires » (ITV sur F24)

Jeudi 6 Juillet 2023

 
Dans un entretien exclusif accordé à la chaîne France24, l’opposant sénégalais Ousmane Sonko qui dit être « totalement éligible » a lancé un avertissement ferme au président Macky Sall qu’il soupçonne très fortement de vouloir empêcher sa candidature à l’élection présidentielle du 25 février 2024. « Le chaos serait indescriptible », a-t-il menacé. 
 
L’avertissement ne devrait pas laisser les autorités sénégalaises indifférentes. Dans un entretien exclusif accordé à la chaîne de télévision France24, Ousmane Sonko a soutenu l’impossibilité d’une élection présidentielle au Sénégal le 25 février 2024 si on l’empêchait d’y prendre part d’une manière ou d’une autre.
 
« Je puis vous assurer qu’il n’y aura pas d’élection dans ce pays si Macky Sall empêchait ma candidature par des combines judiciaires ou alors ce sera un chaos indescriptibles », a lâché le leader de l’opposition sénégalaise.
 
L'opposant assure à France 24 que Macky Sall « a dit à certains qu'il empêchera vaille que vaille sa candidature ». La violence dont il est la victime « ne s'est jamais exercée avant », ajoute-t-il.
 
Il a été interrogé depuis son domicile de la Cité Keur Gorgui à Dakar où il est assigné suite à sa condamnation début juin à deux ans de prison pour "corruption de la jeunesse".
 
« Je ne suis pas assigné à résidence (…) mais arbitrairement détenu (…) en dehors de toute décision de justice ou administrative », rectifie Ousmane Sonko.
 
Dans son discours à la Nation lundi 3 juillet, le président Macky Sall  a mis fin à un long suspense en renonçant à se représenter pour un nouveau mandat. Pour Ousmane Sonko, Macky Sall n'a pas pris cette décision parce qu’il est un démocrate, mais du fait de la pression de son peuple, et de la pression internationale.
 
« Un président sortant s’est vu féliciter par une partie du monde simplement pour avoir respecté la Constitution de son pays », souligne Ousmane Sonko, regrettant une « infantilisation de l'Afrique ». Par dérision, il a appelé la communauté internationale à féliciter Emmanuel Macron lorsqu’il arrivera au terme de son second mandat en 2027.
 
« Dictature »
 
Ousmane Sonko compare les années Macky Sall à une « dictature ». Comment appeler autrement un pays où le président « recrute des milices privées et leur permet d’ouvrir le feu sur des manifestants non armés ? », interroge l'opposant.
 
Après la condamnation d'Ousmane Sonko, le Sénégal a traversé en juin un déchaînement de violence ayant fait plusieurs morts.
 
« Jusqu’à présent, les Sénégalais ne s’étaient pas soulevés contre le troisième mandat de Macky Sall, mais contre la persécution d’un opposant qui s’appelle Ousmane Sonko », affirme le président du parti Pastef.
 
L'annonce par Macky Sall de sa non-candidature a d'ailleurs laissé les Sénégalais « presque indifférents », ajoute-t-il.
 
« Prêt à pardonner »
 
Ousmane Sonko apparaît plus que jamais menacé par sa condamnation dans une affaire de mœurs. « Je suis encore totalement éligible », affirme-t-il toutefois.
 
Même s’il affirme n’avoir aucun contact officiel ou officieux avec le président, il affirme « être prêt à pardonner », et même à « oublier ». Il souhaite à Macky Sall de « terminer ce mandat en beauté » et de « partir dans la sérénité ».
 
La majorité des 17 millions de Sénégalais veut « ma » candidature, estime-t-il. Et « si on va aux élections, je serai déclaré vainqueur au premier tour », conclut le président du Pastef. (IMPACT.SN avec France24)
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