PETRO-TIM - Aliou Sall est-il l’otage de Frank Timis ?

Mardi 18 Octobre 2016

L’annonce par lui-même de sa démission de Timis Corp Sénégal était attendue d’Aliou Sall avec l’intensification des polémiques sur l’affaire Petro-Tim. Il fallait juste trouver le bon scénario qui y préparerait l’opinion avant que le principal concerné mette en œuvre la « décision ». Ce qu’il fit sur sa page Facebook, la veille de la marche de l’opposition. Là aussi, une seconde mise en condition de l’opinion a été effectuée à travers quelques sites d’informations locaux.

L’homme qui a servi de déclencheur à cette tentative de repositionnement d’Aliou Sall n’est pas un inconnu : il s’appelle Pierre Goudiaby Atepa. Il en avait la légitimité car c’est lui qui a révélé à l’hebdomadaire Jeune Afrique être à l’origine des liens entre Frank Timis et Aliou Sall, en 2010. Alors, lorsqu’il a dit à l’émission «Questions directes» de notre confrère Alassane Samba Diop: « Aliou Sall doit démissionner des affaires de Frank Timis », il savait trop bien où il mettait les pieds.
 
En prétextant des positions de sa « famille politique » pour justifier sa « démission », Aliou Sall tente de donner le changer. En vérité, les pressions les plus substantielles pour le pousser à se sortir du guêpier Timis sont venues de sa famille biologique, comme nous l’écrivions ici-même (http://www.impact.sn/PETRO-TIM-C-est-la-crise-de-confiance-dans-la-galaxie-Faye-Sall_a588.html), inquiète de voir le président de la république et son pouvoir s’enliser dangereusement dans cette affaire.
 
Tout le monde a vu que le maire de Guédiawaye est dans une posture de saupoudrage destinée à éteindre un gigantesque incendie contre lequel les « pompiers » mobilisés manquent cruellement de matériel adapté. Sa démission annoncée ressemble plutôt à un redéploiement de ses activités dans d’autres pays africains où le groupe qu’il sert développe ses intérêts économiques et financiers. La méthode est grossière mais quand la fin justifie les moyens, il n’y a plus de limites.
 
En réalité, le fait que le frangin du président de la république reste dans le groupe de l’homme d’affaires australo-roumain accréditerait la thèse qui en fait l’otage possible de ses partenaires en business. Leur garantie politique. Leur assurance-risque face aux revirements susceptibles d’être entrepris par l’Etat et le gouvernement du Sénégal. En même temps, l’élan de fidélité qu’il semble manifester à Timis en acceptant de nouvelles responsabilités qui dépassent le cadre sénégalais inquiète. Est-ce un défi et/ou un message codé adressé au président de la république, à un donneur d’ordre ?


 
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