Ainsi donc, la bulle Trump refuse obstinément de se dégonfler, après avoir été promise au laminoir. Vainqueur de plusieurs primaires qui l’ont propulsé en tête pour ce qui est du nombre de délégués, le milliardaire loufoque croit encore à son investiture en dépit des velléités du Parti républicain pour lui trouver un substitut politiquement plus correct.
Comment un individu complètement débridé dans ses pensées et si peu civilisé dans ses propos a pu déstabiliser avec une brutalité sentie une partie de l’establishment américain et faire voler en éclat des codes rarement violés ? A en croire l’expert en communication Marc Fauconnier, «du point de vue du marketing politique, Trump se comporte comme un éléphant dans un magasin de porcelaine… L’objectif marketing qui consiste à plaire au plus grand nombre possible d’électeurs se retourne aujourd’hui contre la classe politique. La grogne fait le lit de personnages qui dissimulent des idées répréhensibles derrière des oripeaux de bouffons. Le marketing politique devient ainsi une menace pour la démocratie.»
Ce que révèlent les succès de Trump
Cependant, note Romain Huret, historien des Etats-Unis, le succès de ce tribun détesté ne relève pas du hasard. «Trump n’est pas le fruit d’une Amérique paranoïaque ou d’un complot de milliardaires ; il est la conséquence du militantisme acharné d’une Amérique conservatrice… Il est important de ne pas céder aux explications simplistes et de regarder en face l’Amérique dont Trump est le nom.»
Pour le journaliste Gianni Riotta, du quotidien italien «La Stampa» écrit : «ce que tendent à ignorer les analystes de salon, c’est le principe enseigné par Milan Kundera, à savoir que le kitsch est une arme formidable de pouvoir : nombreux sont ceux qui détestent la ‘vulgarité’ de Trump, alors que pour les Américains moyens, privés d’emploi et de statut en raison de la crise, c’est un mirage de luxe, de bien-être et de célébrité.»
Aujourd’hui âgé de 70 ans, Donald John Trump Sr., imprécateur impénitent contre les immigrés mexicains et musulmans, est un descendant de grands-parents allemands qui a fait fortune dans le secteur lucratif de l’immobilier de luxe. Adeptes des polémiques dont il espère tirer profit, il goûte à toutes les sauces qui ont le don d’irriter le commun des mortels. Il se dit favorable à la torture contre les «islamistes radicaux» en détention comme ceux de Guantanamo, ainsi qu’à la consommation libre de drogues.
Apaisement en politique étrangère
Pourfendeur de l’Obamacare (réforme partielle du système de santé arrachée aux républicains) qu’il promet de supprimer très vite, ses options en la matière sont jugées globalement crédibles, de même que ses propositions de réforme fiscale.
En politique étrangère, l’éventuel adversaire d’Hillary Clinton serait d’une originalité particulière, selon Caroline Galactéros, journaliste et docteur en sciences politiques. «La multipolarité du monde est pour Trump une évidence. Il faut s’en accommoder et baser les relations internationales sur des convergences d’intérêt pragmatiques», explique-t-elle dans l’hebdomadaire français «Le Point» en février dernier.
Au-delà du «populisme naïf et va-t-en-guerre» qui lui colle à la peau, Donald Trump «a mieux compris que d’autres les conditions d’un apaisement de la conflictualité mondiale, et l’ordre des priorités souhaitable pour un Occident en déroute : acceptation de la multipolarité du monde, lucidité, réciprocité, recherche de compromis équilibrés, non –ingérence dans les affaires des Etats, respect de la légalité internationale», ajoute l’ancienne auditrice à l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN) de Paris.
Comment un individu complètement débridé dans ses pensées et si peu civilisé dans ses propos a pu déstabiliser avec une brutalité sentie une partie de l’establishment américain et faire voler en éclat des codes rarement violés ? A en croire l’expert en communication Marc Fauconnier, «du point de vue du marketing politique, Trump se comporte comme un éléphant dans un magasin de porcelaine… L’objectif marketing qui consiste à plaire au plus grand nombre possible d’électeurs se retourne aujourd’hui contre la classe politique. La grogne fait le lit de personnages qui dissimulent des idées répréhensibles derrière des oripeaux de bouffons. Le marketing politique devient ainsi une menace pour la démocratie.»
Ce que révèlent les succès de Trump
Cependant, note Romain Huret, historien des Etats-Unis, le succès de ce tribun détesté ne relève pas du hasard. «Trump n’est pas le fruit d’une Amérique paranoïaque ou d’un complot de milliardaires ; il est la conséquence du militantisme acharné d’une Amérique conservatrice… Il est important de ne pas céder aux explications simplistes et de regarder en face l’Amérique dont Trump est le nom.»
Pour le journaliste Gianni Riotta, du quotidien italien «La Stampa» écrit : «ce que tendent à ignorer les analystes de salon, c’est le principe enseigné par Milan Kundera, à savoir que le kitsch est une arme formidable de pouvoir : nombreux sont ceux qui détestent la ‘vulgarité’ de Trump, alors que pour les Américains moyens, privés d’emploi et de statut en raison de la crise, c’est un mirage de luxe, de bien-être et de célébrité.»
Aujourd’hui âgé de 70 ans, Donald John Trump Sr., imprécateur impénitent contre les immigrés mexicains et musulmans, est un descendant de grands-parents allemands qui a fait fortune dans le secteur lucratif de l’immobilier de luxe. Adeptes des polémiques dont il espère tirer profit, il goûte à toutes les sauces qui ont le don d’irriter le commun des mortels. Il se dit favorable à la torture contre les «islamistes radicaux» en détention comme ceux de Guantanamo, ainsi qu’à la consommation libre de drogues.
Apaisement en politique étrangère
Pourfendeur de l’Obamacare (réforme partielle du système de santé arrachée aux républicains) qu’il promet de supprimer très vite, ses options en la matière sont jugées globalement crédibles, de même que ses propositions de réforme fiscale.
En politique étrangère, l’éventuel adversaire d’Hillary Clinton serait d’une originalité particulière, selon Caroline Galactéros, journaliste et docteur en sciences politiques. «La multipolarité du monde est pour Trump une évidence. Il faut s’en accommoder et baser les relations internationales sur des convergences d’intérêt pragmatiques», explique-t-elle dans l’hebdomadaire français «Le Point» en février dernier.
Au-delà du «populisme naïf et va-t-en-guerre» qui lui colle à la peau, Donald Trump «a mieux compris que d’autres les conditions d’un apaisement de la conflictualité mondiale, et l’ordre des priorités souhaitable pour un Occident en déroute : acceptation de la multipolarité du monde, lucidité, réciprocité, recherche de compromis équilibrés, non –ingérence dans les affaires des Etats, respect de la légalité internationale», ajoute l’ancienne auditrice à l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN) de Paris.