Pénurie de beurre: actions d'agriculteurs devant des grandes surfaces

Vendredi 3 Novembre 2017

Des agriculteurs ont mené vendredi des actions dans des grandes surfaces pour expliquer aux consommateurs qu'il n'y avait pas de pénurie de beurre, dénonçant une "communication mensongère" les distributeurs.

"Voir un rayon laitier vide dans un supermarché, c'est inadmissible. Il n'y a pas de pénurie mais une +intox+ selon laquelle on ne produirait pas assez de lait. C'est une communication mensongère des distributeurs. Ainsi, en septembre 2017, on a produit plus de lait qu'en septembre 2016", assure Yannick Girin, responsable de la filière laitière des Jeunes Agriculteurs (JA) du Rhône, devant l'hypermarché Leclerc de Civrieux d'Azergues, près de Lyon.

Les JA et la FDSEA du Rhône souhaitaient expliquer aux consommateurs la "cause réelle du non-approvisionnement" en beurre des rayons de la grande distribution notamment en proposant symboliquement des plaquettes de beurre doux "au juste prix" (3 euros les 250 g) aux clients qui sortent de l'hypermarché.

"Aujourd'hui, les grandes surfaces ne veulent pas payer aux transformateurs --à qui on vend notre lait-- le juste prix. On est en panne de négociation. Et le beurre, au lieu d'être orienté sur le marché intérieur va sur les marchés plus rémunérateurs", explique M. Girin, exploitant à Grandris (Rhône).

Le manque de beurre dans les supermarchés en France "découle, certes, d’un déséquilibre offre-demande sur l'ensemble du marché du beurre, mais ces problèmes d'approvisionnement en supermarchés témoignent surtout de relations commerciales extrêmement difficiles entre la distribution française et ses fournisseurs", explique pour sa part le Centre national interprofessionnel de l'économie laitière.

Dans l'Oise, la FDSEA s'est mobilisée devant plusieurs grandes enseignes à travers le département, à Beauvais et Noyon notamment.

"On se mobilise pour dire aux consommateurs qu'il n'y a pas de pénurie de beurre, et que simplement les grandes surfaces ne veulent pas mettre le juste prix", a expliqué la secrétaire générale de la FDSEA Oise et productrice de lait Bernadette Bréhon.

"C'est aussi un moyen de faire pression sur les grandes surfaces pour les prochaines négociations tarifaires. On ne peut pas continuer à vendre le lait à perte, ça fait trois ans que ça dure. Ce n'est plus tenable pour nous", a-t-elle insisté.

Des actions conjointes FDSEA et Jeunes Agriculteurs sont également prévues dans le Nord et le Pas-de-Calais samedi, a-t-on appris auprès des JA 62.


 
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