Pétrole: le Brent dépasse 80 dollars, une première depuis novembre 2014

Jeudi 17 Mai 2018

Londres (awp/afp) - Le baril de pétrole Brent a dépassé jeudi le seuil des 80 dollars, une première depuis fin novembre 2014, dans un marché tendu du fait des incertitudes autour de la production de l'Iran et du Venezuela.

Le cours du baril a dépassé ce seuil vers 09H50 GMT et est monté jusqu'à 80,18 dollars, en hausse de 90 cents par rapport à la clôture de mercredi, avant de retomber un peu en dessous des 80 dollars.

Pour sa part, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour échéance en juin s'échangeait vers 10H15 GMT à 72,07 dollars en hausse de 58 cents par rapport à la clôture de la veille.

La hausse a été alimentée depuis la veille par l'annonce d'un recul des stocks de brut aux Etats-Unis de 1,4 million de barils et d'une très forte baisse des réserves d'essence de 3,8 millions de barils.

Pour Jasper Lawler, analyste pour London Capital Group, la progression des cours est "impressionnante", d'autant que "l'EIA (Agence américaine d'information sur l'énergie) a rapporté une hausse des exportations de pétrole américain et l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a averti d'un ralentissement de la demande mondiale de pétrole", deux annonces qui devraient en théorie peser sur les prix.

Les cours sont par ailleurs soutenus ces derniers jours par les inquiétudes quant à la production iranienne et vénézuélienne, alors que les Etats-Unis ont décidé de sortir de l'accord sur le nucléaire iranien.

"La baisse continue de la production de pétrole au Venezuela est simultanément en train de tirer vers le bas la production de l'Opec (Organisation des pays exportateurs de pétrole)", ont souligné les analystes de Commerzbank.

L'incertitude sur la production iranienne, après la sortie des Etats-Unis de l'accord sur le nucléaire et le retour des sanctions, a également contribué à la hausse des cours ces dernières semaines, alors que Total a indiqué qu'il ne mènera pas à terme un grand projet gazier entamé en juillet 2017 à moins d'obtenir une dérogation de la part des autorités américaines.

"C'est un revers pour l'Union européenne qui souhaite maintenir l'accord" avec les autres signataires, a commenté M. Lawler.

La société chinoise CNPC pourrait néanmoins remplacer le géant français, a indiqué le ministre iranien du Pétrole.
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