Pour Canal+, il est "hors de question" de remettre le signal de TF1 sans accord

Lundi 5 Mars 2018

Paris - Pour Canal+, il est "hors de question" de remettre le signal de TF1 tant qu'un accord n'a pas été trouvé, a indiqué lundi sur Europe 1 son directeur général Maxime Saada, alors que les deux groupes sont en plein conflit commercial.

Après des mois de négociations infructueuses entre les deux groupes, Canal+ a décidé de couper le signal de TF1 et des autres chaînes du groupe (TMC, TFX, TF1 Séries Films, LCI) dans la nuit de jeudi à vendredi.

"C'est une décision grave et réfléchie" prise "face à un TF1 qui était totalement intransigeant, qui nous a expliqué que ce qui était gratuit allait devenir payant", a expliqué le dirigeant de Canal+, estimant que "si on se met à payer les chaines gratuites ça aura un impact direct pour le consommateur, d'une manière ou une autre".

Selon lui, les sommes demandées par TF1 sont "l'équivalent d'un Baron Noir ou d'un Bureau des légendes, des séries très appréciées des abonnés", de l'ordre de "20, 30, 40 millions d'euros" donc "autant d'investissements en moins pour Canal+ ou ça se traduirait par une hausse des abonnements".
 

Côté TF1, l'impact sur les audiences s'est ressenti dès le "JT" du vendredi, (22,4% de part d'audience) doublé par celui de France 2 (26,1%). Un phénomène qui s'est répété samedi mais pas dimanche soir. Et si la Une est restée leader des soirées ce week-end, ses performances étaient moins fortes que d'habitude : "The Voice" a notamment perdu 4,4 points de part d'audience (26%).

"TF1, c'est environ 20% d'audience sur nos décodeurs", a estimé Maxime Saada, qui a discuté avec le patron de TF1 Gilles Pélisson dès le lendemain de la coupure: "on ne veut pas que cette situation soit durable".

Toutefois, "il est hors de question qu'on remette le signal tant qu'on n'a pas un accord avec TF1", a-t-il ajouté, disant avoir "bon espoir de trouver un accord dans les jours prochains".

Regrettant "le sentiment pour TF1 d'une toute puissance", Maxime Saada a estimé que le groupe voulait "un peu le beurre et l'argent du beurre" car dans les pays où les chaînes sont rémunérées par les opérateurs, les revenus publicitaires sont partagés.

Dans un entretien au Figaro lundi, la ministre de la Culture Françoise Nyssen a appelé les acteurs "au sens de la responsabilité" et indiqué que la question pouvait être abordée "à la faveur de la future loi audiovisuelle", tout en rappelant que "le renouvellement des contrats relève des relations commerciales dans lesquelles nous n'avons pas à intervenir".
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