Connectez-vous

Pour la Cédéao, la transition de 3 ans proposée par le général Tiani est "une plaisanterie"

Lundi 21 Août 2023

Abdel-Fatau Musah, commissaire aux Affaires politiques, Paix et Sécurité de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao)
Abdel-Fatau Musah, commissaire aux Affaires politiques, Paix et Sécurité de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao)
 
Les pays ouest-africains opposés au coup d’État au Niger ont rejeté l’idée d’une transition de trois ans maximum lancée ce week-end par les militaires qui ont pris le pouvoir, signe qu’une sortie de crise par la voie diplomatique semble encore lointaine.

« Une période de transition de trois ans est une plaisanterie. La CEDEAO (Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest) ne l’acceptera jamais », a affirmé Abdel-Fatau Musah, commissaire aux Affaires politiques, à la Paix et à la Sécurité de l’organisation régionale.
 
« Nous voulons que l’ordre constitutionnel soit restauré le plus rapidement possible », a-t-il ajouté dans une interview à Al-Jazeera, réaffirmant la position inflexible de la CEDEAO depuis le coup d’État du 26 juillet.
 
Selon lui, la période de transition doit être « très courte ». « Nous ne parlons même pas d’un an. Elle devra être beaucoup plus courte que ça », a-t-il indiqué, rappelant que l’option d’une « action militaire » n’était « pas écartée ».
 
Samedi soir, au moment où une délégation de la CEDEAO était à Niamey pour trouver une solution pacifique à la crise, le nouvel homme fort du Niger, le général Abdourahamane Tiani, avait annoncé envisager une transition de « trois ans » maximum, avant de rendre le pouvoir aux civils.
 
Positions crispées
 
Et si l’organisation ouest-africaine explore la voie diplomatique pour atteindre cet objectif, elle agite toujours la menace de l’usage de la force.
 
Vendredi, après une réunion de ses chefs d’état-major à Accra, M. Musah avait indiqué que « le jour de l’intervention » était fixé tout comme « les objectifs stratégiques, l’équipement nécessaire et l’engagement des États membres ».
 
« Si une agression devait être entreprise contre nous, elle ne sera pas la promenade de santé à laquelle certains croient », a répondu le général Tiani.
 
Les positions des deux camps semblent donc crispées, malgré la médiation du week-end qui a permis aux émissaires de la CEDEAO de s’entretenir avec le général Tiani, puis le président déchu Mohamed Bazoum.  
 
Dimanche, des manifestations de soutien aux militaires ont eu lieu dans la capitale Niamey et dans la grande ville du nord, Agadez.
 
Comme souvent lors de ces mouvements de soutien, des slogans hostiles à la CEDEAO et aux puissances occidentales — en particulier la France — ont été scandés.
 
« Halte à l’intervention militaire », pouvait-on également lire sur des pancartes brandies par les milliers de manifestants rassemblés sur la place de la Concertation à Niamey.  
 
À Agadez, plusieurs centaines de manifestants ont « demandé le départ de toutes les bases militaires étrangères », notamment la base américaine installée à l’aéroport de la ville. (AFP)
Nombre de lectures : 210 fois











Inscription à la newsletter