Le député Guy Marius Sagna (à gauche) et Yolande Camara dans la fourgonnette de la police.
Le député Guy Marius Sagna, secrétaire administratif du Front pour une révolution anti-impérialiste populaire et panafricaine (FRAPP) est en garde à vue au Commissariat central de Dakar depuis ce matin. Lui et une dizaine de militants du Frapp dont Gérard Koita, le secrétaire exécutif, ont été arrêtés ce matin alors qu’ils voulaient déposer une lettre de protestation à l’ambassade de Tunisie à Dakar.
Cette initiative est une réponse aux propos racistes du président Kaïs Saïed contre les migrants subsahariens. Lors d’une réunion du conseil national de sécurité, le président tunisien avait appelé son gouvernement et son administration à prendre des « mesures urgentes » contre les « hordes de migrants clandestins » venus des pays d’Afrique Subsaharienne et responsables, selon lui, des « violences, crimes et actes inacceptables » sur le territoire tunisien.
En dénonçant cette posture du président Saïed, Guy Marius Sagna et le Frapp ont rejoint un grand nombre d’autres organisations non gouvernementales et associations qui, à travers l’Afrique et ailleurs, ont clairement condamné cette sortie « raciste » du numéro un tunisien.
Aminata Touré, ancienne première ministre, de retour de la police, a exprimé sa solidarité avec les militants arrêtés et exigé leur libération. Pour sa part, le directeur exécutif d’Amnesty International Sénégal, juge ces arrestations « totalement abusives et ridicules ».
« Quand un Etat n’a pas le courage de protester contre les déclarations racistes à l’encontre de ses ressortissants, il doit laisser les citoyens le faire », s’est indigné Seydi Gassama sur son compte Twitter.