Pour voir, Trump propose de désarmer les gardes de Clinton

Samedi 17 Septembre 2016

MIAMI (Reuters) - Donald Trump a proposé vendredi que les gardes du corps d'Hillary Clinton soient désarmés et d'attendre de "voir ce qui lui arrive".

Le candidat républicain à l'élection présidentielle du 8 novembre aux Etats-Unis a déjà suscité la polémique sur le même thème le 9 août. Il avait alors laissé entendre que des partisans du port des armes à feu pourraient agir pour empêcher sa rivale démocrate de nommer des juges dits libéraux à la Cour suprême des Etats-Unis si elle accédait à la Maison blanche. Les détracteurs de Donald Trump avaient interprété ces propos comme une incitation à un assassinat politique.
 
Lors d'un rassemblement électoral vendredi à Miami, l'homme d'affaires a cette fois opposé ses partisans, qui selon lui défendent la police et veulent réduire la criminalité, à Hillary Clinton, à laquelle il reproche de "vivre derrière des murs et lever de l'argent auprès de fonds spéculatifs".

"Je pense que ses gardes du corps devraient déposer toutes leurs armes. Ils devraient désarmer. Je pense qu'ils devraient désarmer immédiatement, qu'en pensez-vous, oui?", a-t-il dit.

"Prenez leurs armes, elle n'en veut pas des armes. Prenez-les, voyons ce qui lui arrive. Prenez leurs armes, ok. Ce sera très dangereux."
Donald Trump et Hillary Clinton bénéficient tous deux pendant la campagne de la protection du Secret Service, les services de sécurité de la présidence des Etats-Unis.
 
LES DÉMOCRATES OUTRÉS
Les propos du candidat républicain ont été vivement dénoncés par le camp démocrate. Robby Mook, directeur de campagne d'Hillary Clinton, a jugé que ces déclarations illustraient la propension de Donald Trump à inciter les gens à la violence.
"Que ce soit fait pour provoquer des manifestants à un rassemblement ou de manière désinvolte ou même en tant que plaisanterie, c'est un trait de caractère inacceptable chez quiconque souhaitant exercer la fonction de commandant en chef", a-t-il réagi dans un communiqué.
 
Pour Elizabeth Shappell, porte-parole de Correct The Record, un organe de surveillance des médias favorable à la candidate démocrate, "Donald Trump a une fois de plus fait une allusion à de la violence contre Hillary Clinton".
"C'est une déclaration réellement lamentable qui trahit les valeurs démocratiques les plus fondamentales de notre pays", a-t-elle affirmé dans un communiqué.

Stuart Stevens, un consultant qui a travaillé au sein de l'équipe de campagne du républicain Mitt Romney en 2012, a pour sa part écrit sur Twitter: "Le Secret Service devrait enquêter sur cette menace."
 
Avant même ses déclarations du mois dernier, Donald Trump avait déjà tenu des propos similaires en mai en recevant le soutien officiel du lobby des armes à feu aux Etats-Unis, la National Rifle Association (NRA). Il avait alors affirmé qu'Hillary Clinton supprimerait le deuxième amendement de la Constitution américaine, qui garantit le droit de porter une arme.
"Voyons un peu comment ils se sentent à se balader sans leurs armes et leurs gardes du corps", avait alors déclaré Donald Trump au sujet de son adversaire et de son équipe de protection.
Hillary Clinton n'a jamais dit qu'elle envisageait de supprimer le deuxième amendement.
 
 
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