Pourquoi l'opération Barkhane n'a pas réussi à endiguer l’insécurité au Sahel

Lundi 7 Février 2022

Acclamée en 2013 pour avoir repoussé l’avancée jihadiste vers Bamako, la France est devenue, neuf ans plus tard, le bouc émissaire de l’insécurité au Sahel. Cette perception de plus en plus répandue dans la région est-elle fondée ? Comment expliquer l’insécurité croissante malgré la présence française ? …
 
Si les opérations antiterroristes françaises de l’opération Barkhane demeurent pour la plupart secrètes, la France a revendiqué deux victoires militaires majeures ces dernières années au Sahel : la mort du fondateur d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Abdelmalek Droukdal, en juin 2020, puis celle du fondateur de l'État islamique au Grand Sahara, Adnan Abou Walid al-Sahraoui, en septembre 2021.
 
Pourtant, ces opérations semblent avoir peu d'impact sur la vie des communautés locales. Un récent rapport de l'ONU fait état d'une forte augmentation des "attaques par des groupes extrémistes violents", notamment dans le centre, sur l'année 2021. "Il y a des réussites militaires, mais in fine, il n’y a pas de stratégie, pas d’objectif final", analyse Wassim Nasr, spécialiste à France 24 des mouvements jihadistes.
 
"Tuer des chefs ne résout pas le problème car les raisons objectives qui ont fait que ces groupes existent sont toujours là et elles sont antérieures aux groupes jihadistes eux-mêmes", précise-t-il, citant le manque d’opportunités économiques, les comportements prédateurs de certains États et de leurs armées ainsi que l’impunité judiciaire. (France24)
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