Le président russe nouvellement réélu a mis en garde la France contre une aggravation du conflit en Ukraine, lundi.
Poutine s'exprimait en conférence de presse, lundi matin, suite à l'annonce de sa réélection à la présidentielle, tenue la veille, avec 87,29% des suffrages, selon les résultat préliminaires. Une vidéo traduisant des extraits en français a été largement diffusée par les médias de l'Hexagone.
"Si quelqu'un veut couvrir les problèmes internes de son pays avec une rhétorique externe agressive, eh bien c'est une astuce connue et largement utilisée. J'aimerai que la France ne joue pas ce rôle", a-t-il indiqué.
Ainsi faisant, la France "ne fait qu'aggraver le conflit", a-t-il souligné, appelant Paris à faire "plutôt quelque chose pour trouver des solution pacifiques".
"La France pourrait jouer ce rôle et tout n'est pas perdu", a-t-il soutenu.
Concernant l'envoi de troupes militaires en Ukraine, une thèse largement défendue par le président français Emmanuel Macron, Poutine a indiqué que des combattants français et anglais étaient déjà sur place.
"Les militaires de l'Otan sont présents en Ukraine, nous le savons, on entend parler français et anglais sur place, (...) ils se font tuer et en grand nombre", a-t-il encore affirmé.
Ces propos de Poutine concernant la France interviennent quelques jours après ceux de Macron qualifiant la Russie d"'adversaire".
A l'occasion d'une interview télévisée, jeudi dernier, Emmanuel Macron a, en effet, réitéré sa volonté d'empêcher la Russie de gagner.
"La Russie ne peut pas et ne doit pas gagner cette guerre", avait-il souligné.
Le président français n'a pas exclu la possibilité d’envoyer des troupes au sol en Ukraine, tout en tenant à tempérer cette hypothèse en rappelant que la France "n’est pas dans cette situation aujourd’hui".
"Si nous décidons d’être faibles face à quelqu’un qui n’a pas de limites, nous décidons la défaite (…). Mais jamais nous ne mènerons d'offensive, jamais nous ne prendrons l'initiative", a déclaré le chef de l'Elysée.
Pour rappel, le 24 février 2022, la Russie a lancé une opération militaire en Ukraine provoquant de multiples réactions à l’échelle internationale notamment de l'Union européenne et des Etats-Unis, ainsi que des sanctions financières et économiques inédites et des plus sévères à l'endroit de Moscou.
La Russie affirme être intervenue pour protéger les populations russophones majoritaires dans les régions séparatistes du Donbass, notamment celles de Donetsk et de Lougansk qui souhaitaient obtenir leur indépendance de l'Ukraine et qui ont fini par être annexées par la Russie suite à deux référendums tenus en septembre 2022 dans ces territoires.
La Russie pose, par ailleurs, comme préalable, pour mettre un terme à son opération, le renoncement de l'Ukraine à ses plans d'adhésion à des entités et alliances militaires, dont l'Otan, et l’adoption d’un statut de ‘’neutralité totale’’, ce que Kiev considère comme étant une ‘’ingérence dans sa souveraineté’’. [AA]