Poutine satisfait de l’avancée de ses troupes dans la deuxième ville d'Ukraine

Mercredi 15 Mai 2024

Vladimir Poutine s’est félicité mercredi des avancées en Ukraine de l’armée russe qui a revendiqué la prise de plusieurs localités dans la région de Kharkiv (nord-est) où elle mène une offensive depuis une semaine.

 

Cette attaque à travers la frontière, par le nord, a pris de court des forces ukrainiennes affaiblies par le manque d’armements et d’hommes après plus de deux ans de guerre et des mois de retard de l’aide occidentale.

 

Au cours d’une réunion diffusée à la télévision russe avec des officiers de haut rang et le nouveau ministre de la Défense, Andreï Belooussov, le président russe a donc fait part de sa satisfaction.

 

« Depuis le début de l’année, nos troupes améliorent constamment, chaque jour, leurs positions dans toutes les directions. Elles remplissent tous les objectifs fixés par le ministère de la Défense », a-t-il déclaré.

 

« La rapidité avec laquelle nous réagissons aux exigences du moment nous apporte la confiance dans le fait que nous remplirons tous les objectifs », a ajouté le chef du Kremlin.

 

Le ministère russe de la Défense a annoncé la conquête des localités de Glyboké et Loukiantsi dans la région de Kharkiv, quelques heures après que les Ukrainiens eurent admis avoir cédé du terrain dans cette région.  

 

Dans le sud, les militaires russes ont affirmé avoir repris le village détruit de Robotyné, une localité symbolique, car elle a été l’une des rares conquêtes ukrainiennes au cours de la contre-offensive de l’été 2023.  

 

Deux milliards de dollars pour la défense

 

En visite au même moment à Kyiv, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a quant à lui fait état du déblocage d’une aide d’un montant de deux milliards de dollars pour renforcer les capacités de défense ukrainiennes.

 

Celle-ci provient de l’enveloppe de 60 milliards de dollars récemment approuvée aux États-Unis par le Congrès après des mois d’obstruction de la part des républicains.

 

Il a en outre jugé que c’était aux Ukrainiens de décider s’ils frappent le territoire russe, alors que la Russie a mis en garde les Occidentaux contre toute attaque sur son territoire à l’aide d’armes de leur fabrication.

 

Au moins deux personnes ont par ailleurs péri mercredi à la suite d’un tir de missile russe sur Dnipro, une grande ville du centre-est de l’Ukraine, a déploré le gouverneur de la région de Dnipropetrovsk, faisant état d’« infrastructures endommagées ».  

 

Repli

 

Dans le nord-est, l’armée russe s’est rapidement emparée de plusieurs villages ces derniers jours, après une longue campagne de bombardements massive.

 

« Environ 8000 personnes », pour la plupart « des femmes, des personnes âgées, des personnes à mobilité réduite, des personnes handicapées et des enfants », selon les secours, ont été évacuées des localités touchées par les combats qui se déroulent à une trentaine de kilomètres de Kharkiv, la capitale éponyme de la région et deuxième plus grande ville d’Ukraine.

 

Avant l’annonce russe de la prise de nouveaux villages, l’armée ukrainienne avait dit avoir procédé à un repli dans « certains endroits des zones de Loukiantsi et de Vovtchansk, en raison des tirs et des actions d’assaut de l’ennemi ».

 

« Des manœuvres ont été effectuées pour sauver la vie de nos soldats, les unités ont été déplacées vers des positions plus avantageuses », a insisté le porte-parole des troupes ukrainiennes dans la région, Nazar Volochine.

 

Pour contrer les assauts russes, « des forces supplémentaires sont déployées », a expliqué Serguiï Nykyforov, le porte-parole de Volodymyr Zelensky.

 

Dans ce contexte, le président a annulé tous ses déplacements à l’étranger « des prochains jours », a-t-il confié.

 

« L’ennemi est dans les rues »

 

Selon la chaîne Telegram DeepState, proche des militaires ukrainiens, les Russes sont parvenus à occuper une bande d’environ 80 km2 autour de Loukiantsi et une autre de 53 km2 vers Vovtchansk.

 

Dans cette dernière ville, qui comptait 18 000 habitants avant la guerre, « la situation est extrêmement difficile » et « l’ennemi prend position dans les rues », a reconnu Oleksiï Kharkivsky, le chef de la police locale.

 

Certains analystes militaires estiment que Moscou pourrait forcer l’Ukraine à détourner ses troupes d’autres zones, notamment de l’est, comme autour de la cité stratégique de Tchassiv Iar, dans la région de Donetsk, où les Russes progressent aussi.

 

Le chef de la diplomatie américaine a pour sa part assuré mardi que l’aide militaire américaine était « en route », promettant qu’elle « fera une réelle différence sur le champ de bataille ».

 

La lenteur de l’aide européenne et l’arrêt quasi-total pendant des mois de celle des États-Unis, ont mis l’Ukraine en grande difficulté au moment même où la Russie, forte d’une économie de guerre, reprenait fin 2023 l’initiative sur le terrain. [AFP]

 
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