Pouvaient-ils croire à l’éternité du régime de Macky SALL ?

Jeudi 28 Novembre 2024

On comprend pourquoi pour certains dans notre pays, l’acharnement à tout pris à perpétuer les régimes en place est une question de vie ou de mort. Abdoulaye WADE et après lui, Macky SALL, avaient tenté de tordre le coup à la constitution dans une interprétation fallacieuse du nombre de mandats auxquels un Président de la République peut prétendre.

 

S’il n’y avait que les « petits avantages » qu’on perd suite à la chute du régime auquel on est scotché, on pleurerait toujours, mais pas en si chaudes larmes. De même le fait d’être éjecté d’une direction générale juteuse d’une société d’Etat avec tout ce que cela comporte de perte d’avantages, aussi douloureux soit-il ne constitue pas le summum des souffrances consécutives aux conséquences d’une séparation d’avec un régime si « nourricier » soit-il pour soi.

 

Rien n’équivaut aux risques de se voir devenu sans protection face aux risques de faire face à des poursuites sans espoir de moyens de se défendre ni légalement, ni par des « interventions » autrefois plus efficaces que des références à des textes, fussent-ils les plus légaux.

 

C’est la situation que vivent ceux qui, du temps où ils se croyaient à l’abri de toutes mesures coercitives se comportaient comme si le régime qui les protégeait était définitif, mon œil ! 

 

Pouvaient-ils, un seul instant, perdre de vue que, quel que soit pour qui ils se prenaient en se trompant évidemment, leurs pouvoirs avaient d’authentiques limites.

 

C’est ce qui justifie que depuis la chute du tout dernier régime, ne sachant sur quel pied danser, et n’ignorant pas ce qui peut leur arriver, aucun de ceux qui ont eu à souffrir de leur traitement inhumain ne souhaiteraient se trouver dans la même « salle d’attente » où ils sont en ce moment. Toutes les religions monothéistes, toutes les autres croyances ont eu à un moment donné, recommandé la meilleure attention au voisin. Que ceux qui foulent leurs recommandations religieuses aux pieds et qui trainent dans les rues avec des chapelets, croyant qu’ils seront absous sachent qu’ils sont dans l’erreur. Ce qui est souhaité par tous est que Justice soit appliquée à tous ceux qui en ont fait voir, de près ou de loin, à ceux qui ont connu les plus atroces souffrances de leur vie sous le dernier régime. Qu’on se comprenne bien. On ne peut pas vouloir une chose et son contraire. Les Sénégalais aiment pardonner, c’est une bonne chose mais haïssent ceux qui aiment contribuer à la souffrance des autres.

 

Pardonner ceux qui ont gratuitement fait mal, c’est ne pas rendre Justice à ceux qui ont subi ce mal.  

 

Tout le monde a dû apprendre par la presse que subjectivement apprécier les milliards que certains ont pu accumuler en si peu de temps, et de manière non justifiable, les hectares de terrains dont certains sont dessaisis au profit de certains autres sans justification, ne doivent pas rester sans une suite sévèrement punitive d’une manière ou d’une autre.

 

Dakar, le 28/11/2024

Maître Wagane FAYE

 
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