Prélude à une offensive terrestre, Israël entre avec des chars à Gaza, en ressort

Jeudi 26 Octobre 2023

Israël a annoncé jeudi être entré avec des chars dans la bande de Gaza, pour « préparer le champ de bataille » d’une offensive terrestre, au 20e jour de sa guerre contre le Hamas.

 

Cette probable opération, évoquée à maintes reprises depuis l’attaque meurtrière sans précédent du mouvement palestinien sur le sol israélien le 7 octobre, inquiète une grande partie de la communauté internationale. L’après-crise et l’avenir des Palestiniens préoccupent également, notamment les États-Unis, principal allié d’Israël.

 

« Durant la nuit, l’armée a mené un raid ciblé avec des chars dans le nord de la bande de Gaza, dans le cadre de ses préparatifs pour les prochaines étapes du combat », a indiqué jeudi matin un communiqué du porte-parole militaire.  

Les soldats « ont quitté la zone » à la fin de l’opération, a-t-il assuré.  

 

Des images en noir et blanc rendues publiques par l’armée israélienne montrent des véhicules blindés et des bulldozers passant au travers d’un grillage de protection, similaire à celui séparant Israël de la bande de Gaza.

 

Selon l’armée israélienne, durant leur incursion nocturne, les soldats « ont localisé et frappé de nombreux terroristes, leurs infrastructures et des positions de lancement de roquettes antichars, et opéré pour préparer le champ de bataille ».

 

Mercredi soir, le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou avait confirmé la préparation d’une offensive terrestre contre le Hamas dans la bande de Gaza.  

 

« Quand, comment, combien, et les considérations que nous prenons en compte, je ne peux pas rentrer dans le détail », avait-il indiqué.  

 

Et en prélude à cette opération, l’armée israélienne bombarde sans relâche depuis le 7 octobre la bande de Gaza où s’entassent 2,4 millions de Palestiniens, soumis aussi à « un siège total » qui les prive d’eau, de nourriture et d’électricité.  

 

« Solution à deux États »

 

Une offensive terrestre s’annonce difficile dans ce territoire très densément peuplé, truffé de tunnels où le Hamas cache armes et combattants, et en présence de plus de 200 otages.

 

Le président français Emmanuel Macron a jugé mercredi, au Caire, qu’une offensive terrestre « massive » de l’armée israélienne à Gaza serait une « erreur ». Son homologue égyptien, Abdel Fattah al-Sissi a, lui, appelé à éviter une « invasion terrestre de Gaza ».

 

Aux États-Unis, le président Joe Biden a affirmé mercredi qu’Israël avait « le droit » et « la responsabilité » de se défendre, mais qu’il devait faire tout son possible « pour protéger les civils innocents ».  

 

Lors de sa visite en Israël le 18 octobre, M. Biden avait également averti son allié de ne pas répéter les « erreurs » commises par les États-Unis au lendemain du 11-Septembre.  

 

« Quand la crise sera derrière nous, il faut qu’il y ait une vision de ce qui vient après. Et pour nous, cela doit passer par une solution à deux États », un Palestinien et un Israélien, a affirmé mercredi le président américain. Emmanuel Macron avait lui aussi appelé à « parvenir enfin à la solution de deux États ».  

 

M. Biden a toutefois assuré ne pas avoir « exigé » auprès de M. Nétanyahou qu’il retarde son éventuelle offensive jusqu’à la libération des otages aux mains du Hamas.

 

Quelque 224 otages ont été emmenés à Gaza par les combattants du mouvement islamiste palestinien, classé terroriste par les États-Unis, Israël et l’Union européenne, selon les derniers chiffres des autorités israéliennes rendus publics jeudi. Quatre femmes ont été libérées depuis vendredi soir.  

 

« Nous sommes malades d’angoisse, malades d’angoisse », répète à Paris, en France, Moran Betzer Tayar, une femme de 54 ans dont le neveu et son épouse ont été pris en otages au kibboutz Nirim, exhortant le Hamas à « faire preuve d’humanité ». [AFP]

 

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