Premier discours attendu du tandem Biden-Harris

Mercredi 12 Aout 2020

Joe Biden et sa nouvelle colistière Kamala Harris donnent leur premier discours ensemble à Wilmington, dans le Delaware où le démocrate vit.


Le démocrate Joe Biden et sa nouvelle colistière Kamala Harris font mercredi leur première apparition ensemble, très attendue après le choix historique de placer la sénatrice noire en lice pour devenir la première femme vice-présidente des Etats-Unis s’ils battent Donald Trump en novembre.
 
«Si Kamala Harris et moi sommes élus, nous allons hériter de multiples crises, d’une nation divisée et d’un monde en déroute», a tweeté le candidat à la Maison-Blanche mercredi.
 
«C’est exactement pour cela que je l’ai choisie: elle est prête à diriger dès le premier jour» (de la présidence).
 
Levée de fonds
 
Après des mois d’une campagne Biden qui s’est largement jouée sur internet à cause de la pandémie de Covid-19, tous deux donneront leur premier discours ensemble à Wilmington, dans le Delaware où il vit, vers 15 h 50 (20 h 50).
Puis ils participeront à une levée de fonds en fin de journée.
 
«L’Amérique est en crise et je sais que Joe Biden nous en sortira», a déclaré la sénatrice de Californie, 55 ans, dans une vidéo de campagne.
 
La nouvelle équipe part avec un avantage: Joe Biden, 77 ans, devance Donald Trump, 74 ans, d’une marge confortable dans la moyenne des sondages nationaux (+6,9 points de pourcentage selon la moyenne du site RealClearPolitics) mais aussi dans plusieurs Etats clé, qui font les élections en basculant d’un parti à l’autre aux Etats-Unis.
 
Positions jugées trop dures
 
Les attaques de Donald Trump visant Kamala Harris n’avaient pas tardé mardi: «La plus méchante, la plus horrible, la plus méprisante de tout le Sénat américain». Et l’équipe Trump continuait d’attaquer mercredi «Kamala l’imposture», malgré un silence notable du tempétueux milliardaire, pourtant peu avare de tweets.
 
«Ce choix montre que Biden et le parti démocrate ont été pris d’assaut par la gauche radicale», a estimé le vice-président Mike Pence, qui affrontera Kamala Harris lors d’un débat à l’automne.
 
«Compte tenu de leurs promesses d’impôts plus élevés, de frontières ouvertes, de santé à la socialiste et d’avortement à la demande, ce n’est pas surprenant qu’il ait choisi la sénatrice Harris, elle est laxiste sur la criminalité et refuse de placer l’Amérique en premier», a-t-il écrit.
 
Elue deux fois procureure à San Francisco (2004-2011) puis à deux reprises procureure générale de Californie (2011-2017), Kamala Harris est au contraire critiquée par certains progressistes pour avoir eu des positions trop dures à cette époque.
 
Elle fut la première femme, mais aussi la première personne noire, à diriger les services judiciaires de l’Etat le plus peuplé du pays. En janvier 2017, elle avait prêté serment au Sénat à Washington, s’inscrivant comme la première femme originaire d’Asie du Sud et seulement la seconde sénatrice noire dans l’histoire américaine.
 
«Elevée pour agir»
 
«Bonjour, bonjour, bonjour, bonjour, désolée de vous avoir fait attendre»: c’est d’une voix dynamique que Kamala Harris a reçu mardi l’appel en visioconférence de Joe Biden, filmé par son équipe de campagne.
 
«Ce n’est pas grave. Prête à travailler?», lui répond Joe Biden, en lui annonçant à qu’il l’a choisie pour l’accompagner dans les urnes contre le président républicain le 3 novembre.
 
«Oh mon Dieu, je suis absolument prête à travailler», répond, après un bref silence, cette fille d’immigrés jamaïcain et indienne.
 
«J’ai été élevée pour agir. Ma mère savait qu’elle élevait deux filles noires qui seraient traitées différemment à cause de leur apparence», raconte alors la sénatrice sur la vidéo tweetée par les deux démocrates
 
Alors qu’il avait promis dès mars de choisir une femme pour colistière, Joe Biden faisait face à une pression accrue pour choisir une candidate noire depuis la mort de George Floyd, fin mai.
 
D’autant que l’ancien vice-président doit en partie sa nomination aux électeurs noirs qui lui avaient offert une victoire éclatante en Caroline du Sud lors de la primaire.
 
Reste que le candidat et sa colistière ont connu des moments tendus pendant la primaire, lorsque cette dernière l’avait attaqué sur ses positions passées face à la ségrégation.
 
Mais le fait qu’il l’ait justement choisie en dépit de cet accrochage était salué mercredi chez les démocrates, qui y voyaient un bon signe sur sa capacité à diriger en aplanissant aussi les désaccords.
 
En la choisissant, a estimé Barack Obama, «il a fait preuve de son bon sens de jugement et de son caractère». (AFP/NXP)
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