Premier tour !

Mercredi 26 Décembre 2018


Gagner une élection présidentielle à deux tours dès le…premier tour relève d’un tour de force peu commun, surtout au Sénégal. Pour y arriver, il faut avoir été proprement irréprochable pendant un septennat dans la gouvernance publique, dans ses rapports avec les citoyens électeurs, dans la lutte contre les inégalités de toutes sortes, dans le fonctionnement des services sociaux de base, dans l’Education et l’Enseignement supérieur, dans les secteurs vitaux de l’économie nationale, etc.
 
Des investissements massifs mais souvent désordonnés ont été réalisés dans l’Agriculture – en dépit des manipulations des statistiques relevées par nombre d’experts du domaine ; l’électricité s’est améliorée en termes de distribution notamment ; des pistes rurales et semi-urbaines sortent de terre…
 
Mais cela suffit-il quand des milliers de travailleurs ont perdu leur jobs à travers la déliquescence du tissu économique des Pme/Pmi ; quand le capital étranger, impitoyable et cynique, capte des centaines de milliards de francs en marchés publics avec l’aide intéressée des gouvernants ; quand les hôpitaux peinent à s’approvisionner en produits de base faute de ressources ; quand la pauvreté envahit les rues et ruelles des centres urbains ; quand les acteurs socio-éducatifs exigent le respect de la parole donnée trop souvent bafouée de l’Etat ; quand le Prince tout-puissant – d’aucuns indexent la princesse – protège de manière grotesque des ouailles qui méritent de faire face à la justice pendant que d’autres sont victimes d’harcèlement sans fin…  
 
Résumer une élection présidentielle à deux tours en une seule manche dans le contexte d’un mécontentement populaire audible et visible jusque chez les morts n’est alors possible que par la technique. Comme aux législatives de juillet 2017…
 
 
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