Premiers heurts dans les universités à Hong Kong

Mardi 12 Novembre 2019

 
Des affrontements entre des manifestants réclamant des réformes démocratiques et la police se sont déroulés mardi jusque dans la soirée dans le quartier des affaires de Hong Kong. Et, pour la première fois, sur différents campus universitaires.
 
«Battez-vous pour la liberté»
 
Lundi, un contestataire avait été blessé par balle par un policier et un homme avait été transformé en torche humaine, cependant que les transports avaient été paralysés par de multiples actions. «L'Etat de droit à Hong Kong a été poussé au bord de l'effondrement total», a déclaré mardi devant la presse le porte-parole de la police, Kong Wing-cheung.
 
Mardi midi, dans le quartier de Central qui abrite nombre de grandes entreprises étrangères et de boutiques de luxe, des milliers d'employés ont occupé des heures durant les rues, scandant :
«Battez-vous pour la liberté, soutenez Hong Kong !». Des centaines de manifestants radicaux, portant un t-shirt noir et le visage recouvert d'un masque, y ont bloqué avec un autobus la circulation sur l'une des grandes artères.
 
Ils ont ensuite jeté des pavés et divers objets avant l'intervention de la police antiémeutes. Au moment de la sortie des bureaux, la foule a à nouveau envahi les rues de ce quartier, les forces de l'ordre répliquant comme plus tôt dans la journée par des tirs de gaz lacrymogène.
 
Ces scènes illustrent la manière dont des personnes aux opinions politiques modérées continuent de soutenir le mouvement en faveur de la démocratie alors que les plus radicaux recourent à des méthodes violentes.
 
Champ de bataille
 
A l'Université chinoise de Hong Kong, l'épicentre des heurts inédits de mardi sur les campus, la police a fait usage de gaz lacrymogène et de balles en caoutchouc contre des centaines de manifestants qui ont élevé des barricades. Ces derniers ont alors lancé des pavés et des cocktails Molotov dans leur direction.
 
A la tombée de la nuit, cette zone s'est transformée en véritable champ de bataille, avec en particulier l'incendie de barricades. Des affrontements, de moindre ampleur, ont également eu lieu dans trois autres universités.
 
La circulation des bus et des rames de métro a par ailleurs été sérieusement perturbée mardi matin par les manifestants, pour la deuxième journée consécutive.
 
Les journaux d'Etat chinois ont souligné que l'Armée populaire de libération (APL), qui dispose d'une garnison à Hong Kong, était sur place afin de soutenir, si nécessaire, la police hongkongaise dont ils ont salué «la retenue».
 
Hong Kong a connu lundi une des journées les plus violentes et chaotiques en 24 semaines de mobilisation. (ats/nxp)
Nombre de lectures : 126 fois