Pour le leader de Pastef, c'st une nouvelle victoire contre le pouvoir du président de la République à mettre dans son escarcelle. Après plusieurs procédures judiciaires, l’Etat du Sénégal a signé son abdication dans le bras de fer surréaliste qui l’opposait jusqu’ici à Ousmane Sonko concernant sa présence sur les listes électorales. Dans une note remise au président de la 1ère première chambre administrative de la Cour suprême, l’Agent judiciaire de l’Etat (AJE) Yoro Moussa Diallo annonce son désistement alors que son pourvoi en cassation contre la réintégration de l’opposant emprisonné devait être examiné ce 14 mars par la juridiction.
La conséquence de ce revirement des autorités politiques sénégalaises est que Ousmane Sonko recouvre ses droits civiques et devrait pouvoir voter lors du scrutin du 24 mars 2024.
Le 12 décembre 2023, en audience spéciale, le tribunal de grande instance hors classe de Dakar avait ordonné qu’Ousmane Sonko soit remis sur les listes électorales. La juridiction dakaroise rejugeait le dossier après que la Cour suprême avait annulé une décision identique prise par le tribunal d’instance de Ziguinchor (sud) en faveur de l’opposant quelques semaines auparavant. L’AJE s’était encore pourvu en cassation contre la décision du tribunal de Dakar… L’affaire est donc close.
L’Etat avait toujours refusé ces deux ordonnances judiciaires pour Ousmane Sonko. Ainsi, la Direction générale des élections (DGE, ministre de l’Intérieur) et la Caisse des dépôts et consignations (CDC) avaient toutes deux privé Ousmane Sonko des documents requis pour constituer son dossier de candidature à l’élection présidentielle. Ce sont les fiches de parrainage délivrés par la Dge et l’Attestation de paiement de la caution financière signée par le directeur de la Cdc, un responsable du parti au pouvoir.
En fin de compte, le Conseil constitutionnel avait indirectement désavoué la Dge et la Cdc en donnant raison à Ousmane Sonko. Les juges ont en effet rejeté son dossier de candidature, non par l’absence des deux pièces susmentionnées, mais par la condamnation de l’opposant à une peine de diffamation incompatible avec le profil d’un candidat à une présidentielle selon les lois sénégalaises. [IMPACT.SN]