Présidentielle au Cameroun: le "penalty" de l'opposant Kamto n'entraîne pas sa victoire (ministre de l'Intérieur)

Mardi 9 Octobre 2018

Yaoundé - Le ministre camerounais de l'Intérieur, Paul Atanga Nji, a déclaré mardi à l'AFP que "marquer un penalty", ce n'est pas "gagner le match", en référence à cette métaphore sportive employée par l'opposant Maurice Kamto (photo) pour clamer sa victoire à la présidentielle de dimanche.

"Quand bien même vous marquez un penalty, vous ne gagnez pas forcément le match à la fin", a déclaré M. Atanga Nji dans un entretien accordé à l'AFP à Yaoundé, estimant que la proclamation de sa victoire par Maurice Kamto était un "non-événement".

Lundi, Maurice Kamto, l'un des principaux candidats de l'opposition à l'élection présidentielle camerounaise de dimanche, avait revendiqué la victoire en déclarant : "J'ai reçu mission de tirer le penalty, je l'ai tiré et je l'ai marqué".

Il n'a cependant pas donné de chiffre ni de pourcentage, pas plus qu'il n'a indiqué sur quoi il basait ses affirmations.

Dans la foulée, les autorités ont indiqué que M. Kamto se plaçait "hors-la-loi" par de telles déclarations, le Conseil constitutionnel étant le seul organe habilité à proclamer les résultats au Cameroun, au plus tard 15 jours après le vote.

Lundi soir, Joshua Osih, candidat du Social Democratic Front (SDF, principal parti d'opposition à la dernière présidentielle), a indiqué que "donner des résultats aujourd'hui (lundi) est un peu prématuré" et ajouté vouloir "respecter la loi", dans une déclaration à la CRTV, média d'Etat.

Un autre petit candidat d'opposition, Garga Haman Adji, de l'Alliance pour la démocratie et le développement (ADD), a également rejeté la proclamation de M. Kamto sur les antennes de la télévision d'Etat.

"Si notre victoire est établie, je ne laisserai en aucun cas celle-ci être volée par quiconque", a quant à lui déclaré mardi soir devant la presse le jeune opposant Cabral Libii.

"Nous continuons à collecter les informations et les procès verbaux", a indiqué Cabral Libii, de l'Union nationale pour l'intégration vers la solidarité (Univers), qui a fustigé les "graves irrégularités" lors des élections.

Ancien ministre de la Justice (2004-2001), Maurice Kamto a bénéficié du ralliement juste avant le scrutin d'un autre candidat de poids, Akere Muna.

M. Kamto faisait partie des sept candidats opposés au favori Paul Biya, 85 ans, dont près de 36 au pouvoir, qui briguait un 7e mandat consécutif.
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