L'Union européenne (UE) s'est inquiétée lundi de "violences post-électorales" au Tchad et déploré la mise à l'écart de nombreux observateurs de la présidentielle quatre jours après l'annonce de la victoire du chef de la junte Mahamat Déby, contestée par l'opposition.
Le général Mahamat Idriss Déby Itno, proclamé il y a trois ans par l'armée chef de l'Etat à la mort de son père Président depuis plus de 30 ans, a recueilli 61,03% des suffrages dès le premier tour au scrutin du 6 mai, selon les résultats officiels provisoires. Succès Masra, le Premier ministre nommé en janvier par Déby, crédité de 18,53% des voix officiellement, a affirmé, lui, qu'il avait au contraire remporté l'élection et demandé au Conseil constitutionnel d'annuler un scrutin aux résultats "falsifiés" selon son parti...
Des médias tchadiens ont invoqué des "morts" et de nombreux "blessés" par des "tirs de joie" des militaires à l'annonce des résultats jeudi soir mais le gouvernement a refusé d'en livrer le nombre et interdit aux hôpitaux de le faire, invoquant "le respect du secret médical".
L'armée avait été déployée très massivement dans la capitale N'Djamena à l'annonce des résultats...Des ONG internationales avaient dénoncé la répression de toute opposition et émis des doutes sur la "crédibilité" d'une élection qu'elles jugeaient jouées d'avance en faveur de Déby, proclamé Président de transition le 20 avril 2021 par une junte de 15 généraux à la mort de son père, Idriss Déby Itno. [AFP]