L'opposant congolais Félix Tshisekedi, proclamé provisoirement vainqueur de la présidentielle du 30 décembre en République démocratique du Congo, a rendu hommage au président sortant Joseph Kabila, "partenaire de l'alternance démocratique", dans sa première prise de parole.
Selon les résultats publiés par la Commission électorale nationale indépendante (Céni), Félix Tshisekedi est arrivé en tête avec 38,57% des voix, suivi de Martin Fayulu avec 34,8%, puis par Emmanuel Ramazani Shadary (23,8%).
"Je rends hommage au président Joseph Kabila. Aujourd'hui, nous ne devons plus le considérer comme un adversaire mais plutôt comme un partenaire de l'alternance démocratique dans notre pays", a déclaré M. Tshisekedi devant une foule de ses partisans réunis au siège de son parti, l'UDPS.
Des propos longuement salués par les "combattants" de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS, parti historique de l'opposition).
"Aujourd'hui est un grand jour, un jour historique pour la République démocratique du Congo mais également un jour historique pour l'opposition traditionnelle de ce pays", a encore dit M. Tshisekedi.
"Je suis heureux pour vous peuple congolais. Ce processus tout le monde pensait qu'il allait déboucher sur les affrontements et les violences, à l'effusion de sang", a estimé M. Tshisekedi.
"Personne ne pouvait imaginer un tel scenario au cours du quel un candidat d'opposition allait sortir victorieux", a-t-il ajouté, saluant le travail abattu avec son "ticket" Vital Kamerhe.
M. Tshisekedi a également rendu "hommage à la Céni (Commission électorale) et à son président Corneille Nangaa qui, malgré les critiques, malgré les menaces est resté imperturbable et est allé jusqu'au bout de sa logique. Et aujourd'hui nous pouvons dire que la vérité des urnes a triomphé".
Le leader de l'UDPS a aussi salué ses compétiteurs: l'autre candidat d'opposition Martin Fayulu et le "dauphin du président Kabila, Emmanuel Ramazani Shadary.
En revanche, Martin Fayulu a dénoncé dans une interview à Radio France Internationale un "putsch électoral".
"Ces résultats n'ont rien à voir avec la vérité des urnes", a déclaré M. Fayulu, arrivé deuxième à l'élection présidentielle selon les résultats provisoires proclamés par la Céni. "C'est un véritable putsch électoral, c'est incompréhensible", a-t-il dit. (AFP)