La pression monte lundi sur le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour obtenir la libération des captifs israéliens retenus à Gaza, après la mort de six d'entre eux, le président américain Joe Biden l'accusant de ne pas faire assez pour conclure un accord en ce sens.
Les captifs ont été enlevés et emmenés à Gaza lors d'une attaque sans précédent du mouvement islamiste Hamas le 7 octobre dans le sud d'Israël, qui a déclenché la guerre dans le territoire palestinien dévasté et assiégé, cible de nouvelles frappes meurtrières israéliennes.
Manifestations quasi-quotidiennes dans des villes israéliennes avec blocage de routes, grève dans plusieurs villes lundi après un appel de la centrale syndicale Histadrout avec perturbations à l'aéroport de Ben Gourion, multiplication des déclarations appelant au départ de M. Netanyahu.
La mobilisation s'intensifie en Israël surtout après l'annonce dimanche par l'armée de la découverte des corps de six prisonniers israéliens dans un tunnel du sud de Gaza. Israël affirme que le Hamas les a tués à "bout portant", le mouvement palestinien affirme qu'ils ont "été tués par des tirs israéliens".
"Nous voulons que le gouvernement (Netanyahu) cesse d'exister, nous voulons des élections, et avant tout nous voulons qu'il signe un accord pour libérer les prisonniers et mettre fin à cette guerre qui est terrible pour les deux camps", a dit à l'AFP Barak Hadurian, un manifestant de 56 ans à Tel-Aviv.
Après la mort des six captifs, M. Netanyahu a menacé de "régler son compte" au Hamas, alors qu'il ne cesse de répéter qu'il poursuivrait la guerre jusqu'à la destruction du Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 et est considéré comme terroriste par les Etats-Unis et l'Union européenne.
Malgré les pressions internationales et les craintes d'une escalade militaire régionale liée à la guerre à Gaza, des mois de négociations pour aboutir à un accord sur une trêve et une libération de prisonniers n'ont pas abouti, les belligérants s'accusant de les bloquer.
"Je regrette que nous n'ayons pas protégé Hersh en ce jour sombre. Combien je suis désolé que nous n'ayons pas réussi à le ramener à la maison", a déclaré le président israélien Isaac Herzog lors des funérailles de l'Israélo-américain Goldberg-Polin, 23 ans, l'un des six captifs retrouvés morts.
"Hersh, j'ai besoin que tu nous aides à rester forts, que tu nous aide à survivre", a déclaré sa mère, Rachel, devant la foule.
- "Non" -
En arrivant à la Maison Blanche pour rencontrer les négociateurs américains ayant pris part aux discussions infructueuses des derniers mois, Joe Biden a répondu "non" à une question de la presse qui lui demandait si M. Netanyahu en "faisait assez" pour obtenir un accord sur la libération des prisonniers.
De son côté, le Royaume-Uni a annoncé suspendre une trentaine de licences d'exportation d'armes à Israël sur un total de 350, en évoquant un "risque" que ces armes soient utilisées en violation du droit international à Gaza.
Les Etats-Unis ainsi que les médiateurs égyptien et qatari poussent depuis des mois à un cessez-le-feu à Gaza et un échange de prisonniers israéliens contre des prisonniers palestiniens.
Jusqu'ici, une seule trêve d'une semaine avait permis fin novembre la libération d'une centaine de captifs. [AFP]