Khalifa Sall, le 23 janvier au tribunal. (photo Seneweb)
Ce matin, c’est la reprise du procès du maire de Dakar. Khalifa Ababacar Sall, emprisonné depuis dix mois dans le cadre de la gestion de la caisse d’avance de sa municipalité, fera face au juge Malick Lamotte, désigné suite au remplacement de son collègue Maguette Diop. Pour la défense, c’est l’occasion de faire défiler à la barre du tribunal correctionnel de hauts dignitaires de la République et de l’Etat dont plusieurs «ont reçu notification de leur convocation par voie d’huissier», comme le renseignent des sources de Tribune.
Après deux renvois, le procès que tout le Sénégal attend reprend ce matin. Il s’agit bien évidemment de celui du maire de Dakar. Khalifa Ababacar Sall est en détention depuis mars 2017 dans le cadre de la gestion de la caisse d’avance de sa municipalité. Maintenant, il reste à savoir s’il est directement, indirectement ou pas du tout lié à cette affaire où le détournement de deniers publics pollue l’atmosphère.
Vu par certains comme une victime, coupable pour d’autres, ses conseils s’organisent du mieux qu’ils peuvent, pour le tirer d’affaires. C’est pourquoi ils ont d’ailleurs, comme qui dirait, mis les petits plats dans les grands en citant à comparaître des personnes ressources pour témoigner. Sachant qu’il leur faut mettre à profit tous les moyens pour «laver» leur client à grande eau, les conseils du maire de la capitale ont demandé la comparution de hautes personnalités de la République et de l’Etat dont une belle brochette sont en activité sous le régime du Président Macky Sall.
À cet effet et par voie d’huissier, lesdits avocats sont arrivés à «joindre» quelques gros pontes qui ont reçu notification de leur convocation au Tribunal de Dakar où se tient le procès. Et, selon des sources contactées par Tribune, Moustapha Niasse, président de l’Assemblée nationale, Ousmane Tanor Dieng, président du Haut conseil des collectivités territoriales et patron du Parti socialiste, Aminata Tall, présidente du Conseil économique, social et environnemental, «ont tous reçu la notification par voie d’huissier.» D’ailleurs, nos interlocuteurs affirment que certains ont «pu décharger le document». Dans la même lancée, Idrissa Seck, président du Conseil départemental de Thiès et président de Rewmi, accessoirement allié politique de Khalifa Sall, devrait se présenter à la barre pour témoignage.
Les deux «argentiers » de l’Etat sénégalais font partie des témoins cités par la défense. Il s’agit d’Amadou Bâ, ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, d’une part, et de Birima Mangara, ministre en charge du Budget. Selon nos informations, ils ont tous les deux été saisis par voie d’huissier à travers leurs «services officiels».
Anciens maires de Dakar durant plusieurs années sous les régimes socialiste et libéral, Mamadou Diop et Pape Diop font partie de la liste des témoins potentiels, de même que Mamadou Lamine Loum, dernier Premier ministre du Président Abdou Diouf, et Habib Sy, ancien ministre et ex-Directeur de cabinet du Président Abdoulaye Wade.
Dans les faits, il est peu probable que les ministres Amadou Bâ et Birima Mangara, Moustapha Niasse et Ousmane Tanor Dieng, tous alliés et membre du parti présidentiel, se présentent à la barre sur demande des avocats de Khalifa Sal. Ils n’y seront que si le président de la République l’accepte et si également le tribunal, dans une volonté ferme de les entendre pour éclairages liés à l’affaire en jugement, les y contraint…
(Abdoulaye Mbow, Tribune)
Après deux renvois, le procès que tout le Sénégal attend reprend ce matin. Il s’agit bien évidemment de celui du maire de Dakar. Khalifa Ababacar Sall est en détention depuis mars 2017 dans le cadre de la gestion de la caisse d’avance de sa municipalité. Maintenant, il reste à savoir s’il est directement, indirectement ou pas du tout lié à cette affaire où le détournement de deniers publics pollue l’atmosphère.
Vu par certains comme une victime, coupable pour d’autres, ses conseils s’organisent du mieux qu’ils peuvent, pour le tirer d’affaires. C’est pourquoi ils ont d’ailleurs, comme qui dirait, mis les petits plats dans les grands en citant à comparaître des personnes ressources pour témoigner. Sachant qu’il leur faut mettre à profit tous les moyens pour «laver» leur client à grande eau, les conseils du maire de la capitale ont demandé la comparution de hautes personnalités de la République et de l’Etat dont une belle brochette sont en activité sous le régime du Président Macky Sall.
À cet effet et par voie d’huissier, lesdits avocats sont arrivés à «joindre» quelques gros pontes qui ont reçu notification de leur convocation au Tribunal de Dakar où se tient le procès. Et, selon des sources contactées par Tribune, Moustapha Niasse, président de l’Assemblée nationale, Ousmane Tanor Dieng, président du Haut conseil des collectivités territoriales et patron du Parti socialiste, Aminata Tall, présidente du Conseil économique, social et environnemental, «ont tous reçu la notification par voie d’huissier.» D’ailleurs, nos interlocuteurs affirment que certains ont «pu décharger le document». Dans la même lancée, Idrissa Seck, président du Conseil départemental de Thiès et président de Rewmi, accessoirement allié politique de Khalifa Sall, devrait se présenter à la barre pour témoignage.
Les deux «argentiers » de l’Etat sénégalais font partie des témoins cités par la défense. Il s’agit d’Amadou Bâ, ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, d’une part, et de Birima Mangara, ministre en charge du Budget. Selon nos informations, ils ont tous les deux été saisis par voie d’huissier à travers leurs «services officiels».
Anciens maires de Dakar durant plusieurs années sous les régimes socialiste et libéral, Mamadou Diop et Pape Diop font partie de la liste des témoins potentiels, de même que Mamadou Lamine Loum, dernier Premier ministre du Président Abdou Diouf, et Habib Sy, ancien ministre et ex-Directeur de cabinet du Président Abdoulaye Wade.
Dans les faits, il est peu probable que les ministres Amadou Bâ et Birima Mangara, Moustapha Niasse et Ousmane Tanor Dieng, tous alliés et membre du parti présidentiel, se présentent à la barre sur demande des avocats de Khalifa Sal. Ils n’y seront que si le président de la République l’accepte et si également le tribunal, dans une volonté ferme de les entendre pour éclairages liés à l’affaire en jugement, les y contraint…
(Abdoulaye Mbow, Tribune)