Interrogé au sujet de la loi immigration, qui sera étudiée lundi 18 décembre en commission mixte paritaire, le ministre de l’Intérieur a insisté sur la nécessité à trouver un accord et réussir à faire voter un texte, sous peine, selon lui, de voir arriver Marine Le Pen au pouvoir en 2027.
Le texte ne sera pas "parfait", mais Gérald Darmanin espère trouver un compromis avec Les Républicains sur le projet de loi immigration. C’est en substance ce qu’a expliqué le ministre de l’Intérieur, dimanche 17 septembre dans une interview diffusée sur BFMTV, quelques heures avant une réunion "de la dernière chance". Comme le détaille Le Figaro, celle-ci aura lieu à Matignon lundi 18 décembre avant la commission mixte paritaire (CMP). Elle interviendra quelques jours après le vote de la motion de rejet à l’Assemblée, supprimant de facto de potentiels débats sur le texte dans l’hémicycle.
Majorité relative
Invoquant "le principe de la majorité relative" dans lequel se trouve l’Assemblée depuis les élections législatives de 2022, Gérald Darmanin, s’il veut que le texte sorte de la CMP, est conscient que celui-ci devra être modifié. Il a estimé que "chacun doit faire un pas". Du côté de LR, on envisage le retrait de l’Aide médicale d’État (AME) du projet de loi, si un débat sur ce sujet précis est organisé rapidement.
Le ministre de l’Intérieur a promis que ce sera chose faite dès début 2024. Il a également laissé entrevoir un fléchissement de sa position sur le conditionnement des versements de prestations sociales entre "ceux qui travaillent et ceux qui ne travaillent pas", tout en émettant ses doutes sur le fait de modifier certaines aides comme l’allocation adulte handicapé (AAH).
Sur la régularisation des travailleurs sans papiers dans les secteurs en tension, il est toutefois moins flexible. En effet, il souhaite maintenir cette proposition alors même que les sénateurs préféreraient laisser cette décision à l’appréciation des préfets.
"Si nous ne prenons pas nos responsabilités, Mme Le Pen va être élue", a enfin prévenu le locataire de Beauvau, précisant qu’en l’absence d’accord, et donc de texte, un "signal sur l’impossibilité de battre Mme Le Pen à la présidentielle" serait envoyé aux Français.