Putsch au Mali : le Président Macky Sall raisonne la Cedeao et se démarque de Ouattara

Jeudi 20 Aout 2020

Après avoir « fermement condamné » un « coup de force contre un Président démocratiquement élu (qui) constitue une violation du protocole de la Cedeao sur la démocratie et la bonne gouvernance », le chef de l’Etat sénégalais a semblé couper la poire en deux.
 
Au sommet extraordinaire de la Cedeao sur la crise malienne qui se tient par visioconférence, le Président Macky a appelé ses pairs « à réapprécier les sanctions annoncées, pour tenir compte des impératifs humanitaires », a-t-il rapporté par un tweet.
 
Selon le Président Sall, « les denrées de première nécessité, les produits pharmaceutiques et pétroliers ne seront pas concernés par l’embargo. »
 
Cette position du Sénégal est une claire démarcation de celle globale annoncée par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest après l’annonce du putsch. Mais elle contraste surtout avec le communiqué du gouvernement ivoirien publié hier 19 août et qui annonce « la fermeture de ses frontières aériennes et terrestres avec le Mali jusqu’à nouvel ordre. »
 
Le Sénégal entretient de fortes relations commerciales avec le Mali. La quasi-totalité des approvisionnements de ce pays en produits divers passent par le Port de Dakar avant d’y être acheminés par le « corridor Dakar-Bamako ».
 
En rappelant à la Cedeao la nécessité de tenir compte de certaines raisons humanitaires, le Président sénégalais se pose en interlocuteur politique potentiel avec la junte malienne et privilégie ainsi des rapports non heurtés avec des militaires dont personne ne sait jusqu’à quand ils resteront au pouvoir.
 
 
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