Quand Leuz Diwane G nous sort du business politico-musical en vogue !

Vendredi 15 Février 2019

Pour le philosophe, Alassane Kitane, l’art en général et la musique en particulier ont une fonction de conscientisation. Il rejoint par là l’un de nos meilleurs paroliers en l’occurrence, Thione Seck qui rappelait ; que dis-je ?- qui enseignait-dans une belle chanson ces vérités taillées sur du roc : «  woy bu yétéwul, yédatéwul : ay naxatéla ! » ;autrement dit un chant qui n’éveille pas les consciences, qui ne critique pas les mœurs, qui n’éduque pas par les messages qu’il véhicule est enfin de compte un pseudo-art » .
 
Cela, Leuz Diwane G (LDG) l’ a compris. Et bien compris ! C’est pourquoi en artiste talentueux sachant capter les pulsions les plus intimes de son peuple, il n’a pu se taire face aux drames et misères  qui accablent celui-ci . C’est là me diriez –vous ce qu’on attend d’un artiste, porteur de voix de surcroit ? S’engager encore et pour toujours aux côtés de son peuple pour se faire l’interprète de ses préoccupations les plus fondamentales.
 
 D’accord mais choisir cette  voie de refus, de  contestation, de  parti pris résolu et engagé aux côtés des populations, c’est s’exposer dans des pays comme les nôtres à des mesures de rétorsions terribles. Ici les pouvoirs en place usent et abusent de représailles pour tous ceux ou celles qui ne pensent pas comme eux. Le cas de Sidy Lamine Niasse en est une preuve éclatante. Et qui d’autres encore ? Le rappeur Nitt Doff s’est vu refuser la location d’un stade pour son concert. On le lui refuse ! Et on l’accorde à un autre !
 
C’est dire ! Et tout cela renseigne sur le mérite de LDG qui par son geste de haute portée patriotique et citoyenne, nous enseigne à tous que dans la vie d’une nation, il devient un impératif pour chaque enfant de ce pays de se déterminer par rapport à la chose politique , qui en dernière instance , détermine et influence la vie des populations.
 
Avec ce titre « Wallu », porté par une voix sublime, LDG en appelle au secours des populations meurtries par une gouvernance tape à l’œil émaillée de scandales de toutes natures. Cet appel au secours dans des termes émouvants pour sauver son peuple victime de l’incurie d’une classe politique UNIQUEMENT intéressée par son destin.
 
Il fallait le faire ! Et LDG l’a fait avec le brio et le talent propre aux professionnels qui maîtrisent leur art. Au fait, l’artiste dans une société a le choix de faire du  «  business musical et politique » ou choisir de défendre son peuple. Le dernier choix est le plus difficile parce que porteur de risques énormes dans nos contrées mais c’est lui seul qui confère l’éternité. Bob Marley, Féla et tous les autres qui ont su mettre leur art au service du Bien, de la Justice, de la Solidarité ne mourront jamais. Les peuples savent être reconnaissants !
 
Vouloir changer fondamentalement le destin d’un peuple en s’engageant à ses côtés peut vous valoir à jamais de gagner le cœur des populations, qui cinquante neuf ans après les indépendances, vivent une situation sociale, culturelle, économique des plus difficiles et cela par la faute de politiques qui n’ont pour seul dessein que se servir et servir les leurs. La preuve concrète par la configuration de l’Etat avec la multiplication des entités politiques qui n’ont aucune valeur ajoutée dans la vie des populations. Je me suis toujours posé cette question : à quoi servent des institutions-machins comme le Conseil économique, social et environnemental, le Haut conseil des collectivités territoriales, le Haut conseil du dialogue social pour un pays où tout est URGENCES? Elles ne servent absolument à rien sinon à caser des politicards professionnels.
 
Et pendant ce temps, les conditions de vie des populations ne cessent  de se dégrader. C’est ce que révèlent quelque part les résultats de cette enquête signée ANSD : « 35,5% de la population dakaroise ont des difficultés pour manger suffisamment ; ce chiffre est porté à 56% dans le monde rural ». Face à une situation aussi difficile pour la majorité des populations, n’y a-t-il pas lieu de substituer à l’Etat des politiciens, un Etat des citoyens ? Excellente question au regard du contexte que nous vivons présentement ! Faut-il laisser les populations trinquer et les politiciens professionnels de tous bords vivre en permanence  dans la bamboula ? Je ne le pense pas ! D’où la nécessité de changer totalement de paradigme ! Et c’est possible surtout que le Sénégal se trouve à un carrefour d’une importance capitale voire stratégique pour son devenir en tant que nation pouvant et devant rivaliser avec les meilleurs dans le concert des nations.
 
 Et Dieu merci, le Sénégal n’est pas si mal loti en termes de ressources naturelles et de ressources humaines. Le seul hic à son décollage, c’est cette  classe politique aux affaires  et qui jusqu’à présent, n’a pas su se hisser à la hauteur des exigences de l’heure. DE L’HISTOIRE !
 
Ceci m’amène à cette question cruciale. L’équipe sortante et qui rempile pour un second mandat a-t-elle les compétences managériales et le sens moral qui s’imposent à elle  pour faire face à tous les défis qui se posent à elle?
 
La réponse se trouve dans ces slogans déclamés sur tous les tons et hélas abâtardie par des pratiques qui jurent d’avec toute « gestion sobre et vertueuse ; la patrie avant le parti ». Des formules – chocs bien pensées par les officines de communication et qui ont  fait rêver tout un peuple mais qui, à l’épreuve des faits, se sont révélés une grosse farce.
 
tmadi70@yahoo.fr
Conseiller en Travail Social
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