Quatre collaborateurs d’une ONG française, trois Français et un Irakien, disparus lundi à Bagdad

Vendredi 24 Janvier 2020

Quatre collaborateurs d’une ONG française, trois Français et un Irakien, sont portés disparus depuis lundi à Bagdad, a annoncé vendredi l’organisation française concernée, SOS Chrétiens d’Orient.
 
Les quatre hommes ont « disparu aux alentours de l’ambassade de France », a déclaré à Paris Benjamin Blanchard, le directeur général de l’ONG, qui vient en aide aux chrétiens orientaux. « Aucune demande de rançon » n’a été faite, a-t-il ajouté au cours d’une conférence de presse.
 
« Ils ont une parfaite connaissance de crise », a-t-il ajouté. « Ce sont des personnels expérimentés qui travaillent depuis des années avec nous », a-t-il dit. Les autorités ont été « prévenues mercredi », selon le responsable, qui n’a pas communiqué les identités des quatre hommes.
 
« Ces quatre personnels ont disparu à Bagdad en centre ville dans les environs de l’ambassade de France. Ils devaient effectuer des travaux administratifs à Bagdad. Ils étaient là pour renouveler leur visa et enregistrer l’association auprès des autorités irakiennes », a poursuivi le directeur.
 
L’ONG se présente comme une association humanitaire aidant « les chrétiens orientaux à demeurer chez eux ». Elle a effectué sa première mission en Syrie en 2013, puis en Irak en avril 2014, avant d’ouvrir la même année à Bagdad une mission permanente.
 
Ses responsables, ancrés à droite, ont parfois été jugés complaisants envers le régime de Bachar al-Assad.
 
Durant les trois années du califat auto-proclamé par l’organisation Etat islamique (EI), les minorités religieuses, en particulier les Yazidis et les chrétiens chaldéens et syriaques de la plaine de Ninive - province dont Mossoul est le chef-lieu - ont été persécutées par les jihadistes, entraînant un exode massif.
 
En Irak, les chrétiens, au nombre de 1,5 million avant 2003, étaient à l’été 2019 « bien en dessous des 150.000 », selon l’organisation catholique Aide à l’Église en détresse (AED). En Syrie, ils sont actuellement moins de 500.000 contre 1,5 million en 2011, toujours selon l’AED.
 
Bagdad est en proie de manifestations depuis plusieurs mois, certaines contre le gouvernement et l’influence de l’Iran, et d’autres, plus récentes, contre la présence de troupes américaines en Irak après la mort du général iranien Qassem Soleimani, tué dans une frappe de drone à Bagdad début janvier.
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