Quatre hommes seront jugés après une plainte de Brigitte Macron pour un cyberharcèlement sexiste

Jeudi 12 Décembre 2024

Cyberharcèlement transphobe de Brigitte Macron, acte II : après de premières condamnations en septembre, un nouveau procès se tiendra à Paris avec quatre prévenus dont le sulfureux détenteur sur des réseaux sociaux du compte "Zoé Sagan".

 

Une première audience est fixée au 10 juillet 2025 devant le tribunal correctionnel de Paris, avant une possible audience au fond sur deux jours les 27 et 28 octobre.

 

Cela concernera quatre hommes pour "de nombreux propos malveillants portant sur le genre, la sexualité de Brigitte Macron ainsi que la différence d'âge avec son conjoint (Emmanuel Macron) selon un angle l'assimilant à la pédophilie", a annoncé jeudi le parquet de Paris, sollicité par l'AFP.

 

"Le 27 août, Brigitte Macron a déposé plainte pour cyberharcèlement, un délit faisant encourir 2 ans d'emprisonnement. Une enquête confiée à la Brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP) a été ouverte" pour cyberharcèlement et provocation à commettre une infraction, a précisé le ministère public.

 

L'avocat de Brigitte Macron, Me Jean Ennochi, n'a pas répondu à l'AFP.

 

Parmi les personnes citées à comparaître figure le publicitaire Aurélien Poirson-Atlan, connu et suivi sur les réseaux sociaux sous le pseudonyme de "Zoé Sagan". Régulièrement suspendu, il fait l'objet de plusieurs plaintes et est souvent présenté comme lié aux sphères complotistes.

 

Outre ses propos visant Brigitte Macron, "Zoé Sagan" est connu pour avoir diffusé sur les réseaux sociaux les vidéos à caractère sexuel de Benjamin Griveaux, macroniste qui avait renoncé en février 2020 à briguer la mairie de Paris pour le parti présidentiel à la suite du scandale.

 

Plus récemment, "Zoé Sagan" a diffusé une liste d'acteurs présentés comme des agresseurs sexuels dans le monde du cinéma, s'en est pris à un journaliste de franceinfo ou au directeur du site Conspiracy Watch, Rudy Reichstadt.

 

Cette personne dispose d'un site internet avec un abonnement payant et se présente comme une "intelligence artificielle féminine".

 

Outre M. Poirson-Atlan, trois autres personnes ont été interpellées mardi et seront jugées, d'après le parquet : Jean-Luc M. (né en 1960 et demeurant en Saône-et-Loire), Bertrand S. (né en 1969, demeurant à Paris) et Jean-Christophe D. (né en 1971.

 

Le caractère éventuellement sexiste du cyberharcèlement allégué ne constitue pas une circonstance aggravante de celui-ci.

 

- Femmes politiques cyberharcelées -

 

Mercredi, Me Juan Branco, avocat d'Aurélien Poirson-Atlan, avait dénoncé dans un message à l'AFP l'arrestation de son client et le "téléguidage politique désormais évident" du parquet de Paris.

 

"Les infractions de presse ne doivent faire l'objet de contraintes de corps", avait-il ajouté, dénonçant ainsi le placement en garde à vue de M. Poirson-Atlan.

Jeudi, il n'a pas commenté dans l'immédiat.

 

Parmi les messages objets de ce procès futur, une infox resurgissant régulièrement sur les réseaux sociaux depuis l'élection d'Emmanuel Macron en 2017, selon laquelle Brigitte Macron, née Trogneux, n'aurait jamais existé, mais que son frère Jean-Michel aurait pris cette identité après avoir changé de sexe.

 

Deux femmes avaient largement contribué à la faire connaître en 2021, via une longue "interview" de plus de quatre heures où la première, la "médium" Amandine Roy, interrogeait sur sa chaîne YouTube la seconde, Natacha Rey, "journaliste indépendante autodidacte" sur la découverte de cette "tromperie", "escroquerie", de ce "mensonge d'Etat".

 

Dans l'entretien de quatre heures diffusé sur YouTube, les deux femmes diffusaient des photos de Brigitte Macron et de sa famille, évoquaient des interventions chirurgicales qu'elle aurait subies, prétendant qu'elle ne serait pas la mère de ses trois enfants et donnaient des informations personnelles sur son frère.

 

Jugées en juin à Paris, elles ont été condamnées en septembre pour diffamation, après une plainte, déjà, de Mme Macron.

 

La fausse information avait connu un écho plus important après la vidéo YouTube, s'exportant même à l'international - notamment et encore récemment aux Etats-Unis, où elle est devenue virale à l'extrême droite, en pleine campagne présidentielle.

 

Plusieurs femmes politiques dans le monde ont déjà fait les frais d'infox à caractère transphobe, comme l'ex-Première dame des Etats-Unis Michelle Obama, l'actuelle vice-présidente américaine Kamala Harris ou l'ancienne Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern. [AFP]

 
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