Le 20 décembre 2021, la police a tiré sur des manifestants à Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo, tuant trois personnes dont un bébé de 6 mois, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Au moins 12 autres personnes ont été blessées, dont 3 enfants. La police a signalé qu'un policier avait été tué et 5 autres blessés.
La répression par le gouvernement contre les manifestations dans toute la RD Congo s’est intensifiée au cours de l'année écoulée. Le 18 décembre, une coalition d’organisations citoyennes a appelé à une journée « ville morte » (ou grève générale) à Goma, pour dénoncer une recrudescence de l'insécurité dans l'est du pays depuis que le gouvernement a imposé la loi martiale en mai. Des témoins ont déclaré qu'après que certains manifestants sont descendus dans les rues et ont bloqué les voies publiques le 20 décembre, la police a ouvert le feu sur les manifestants sans avertissement préalable. La police a arrêté au moins 17 manifestants, qui restent en détention à ce jour.
« Une enquête impartiale est nécessaire pour déterminer si la police a recouru illégalement à une force meurtrière contre les manifestants à Goma », a déclaré Lewis Mudge, directeur pour l’Afrique centrale chez Human Rights Watch. « Les gens devraient pouvoir protester contre la politique du gouvernement sans se faire tirer dessus. »
Des membres des familles des victimes ont laissé entendre que des policiers avaient peut-être utilisé leurs armes sans discernement. Un proche d'une victime qui était le père de trois enfants a expliqué : « Mon beau-frère ne participait pas aux manifestations. Il allait travailler vers 8 heures du matin lorsqu'il a été abattu par la police, alors qu'il discutait du prix du transport avec un chauffeur de taxi-moto. »
Human Rights Watch a reçu des témoignages selon lesquels certains manifestants ont jeté des pierres sur la police, mais n'a trouvé aucune preuve que les manifestants portaient des armes à feu.
Le gouvernement congolais est tenu au regard de la constitution et du droit international des droits humains de respecter et de défendre le droit de manifester pacifiquement. Les partenaires régionaux et internationaux de la RD Congo devraient faire pression sur le gouvernement pour qu'il protège les droits d'expression et de réunion pacifiques.
Les autorités congolaises devraient mener une enquête rapide, impartiale et indépendante pour établir ce qui s'est passé et si le recours à la force par la police était licite, a déclaré Human Rights Watch. Une enquête devrait également être menée pour déterminer comment le policier a été tué, et les responsables devraient être tenus de répondre de leurs actes.
Les autorités congolaises devraient ordonner publiquement aux forces de sécurité de se conformer aux Principes de base sur le recours à la force et l’utilisation des armes à feu par les responsables de l’application des lois des Nations Unies, selon Human Rights Watch. Les Principes de base stipulent que les forces de sécurité auront « recours à des moyens non violents avant de faire usage de la force ou d'armes à feu ».
Chaque fois que le recours licite à la force et aux armes à feu est inévitable, les responsables de l'application des lois devraient faire preuve de retenue dans cet usage, et agir en proportion de la gravité de l'infraction et de l'objectif légitime à atteindre, réduire les dommages et les blessures, et respecter et préserver la vie humaine. L’usage meurtrier intentionnel d’armes à feu ne peut être fait « que si cela est absolument inévitable pour protéger des vies humaines ».
Les Principes de base prévoient également qu’en cas de décès ou de blessure grave, « un rapport détaillé sera envoyé immédiatement aux autorités compétentes ».
« Les autorités congolaises devraient veiller à ce que tous les policiers reconnus coupables d'usage illégal de la force soient dûment sanctionnés ou poursuivis », a conclu Lewis Mudge. « Il est essentiel de demander des comptes aux policiers, quel que soit leur grade, pour garantir que la force n'est utilisée qu'en dernier recours. » (APO)
La répression par le gouvernement contre les manifestations dans toute la RD Congo s’est intensifiée au cours de l'année écoulée. Le 18 décembre, une coalition d’organisations citoyennes a appelé à une journée « ville morte » (ou grève générale) à Goma, pour dénoncer une recrudescence de l'insécurité dans l'est du pays depuis que le gouvernement a imposé la loi martiale en mai. Des témoins ont déclaré qu'après que certains manifestants sont descendus dans les rues et ont bloqué les voies publiques le 20 décembre, la police a ouvert le feu sur les manifestants sans avertissement préalable. La police a arrêté au moins 17 manifestants, qui restent en détention à ce jour.
« Une enquête impartiale est nécessaire pour déterminer si la police a recouru illégalement à une force meurtrière contre les manifestants à Goma », a déclaré Lewis Mudge, directeur pour l’Afrique centrale chez Human Rights Watch. « Les gens devraient pouvoir protester contre la politique du gouvernement sans se faire tirer dessus. »
Des membres des familles des victimes ont laissé entendre que des policiers avaient peut-être utilisé leurs armes sans discernement. Un proche d'une victime qui était le père de trois enfants a expliqué : « Mon beau-frère ne participait pas aux manifestations. Il allait travailler vers 8 heures du matin lorsqu'il a été abattu par la police, alors qu'il discutait du prix du transport avec un chauffeur de taxi-moto. »
Human Rights Watch a reçu des témoignages selon lesquels certains manifestants ont jeté des pierres sur la police, mais n'a trouvé aucune preuve que les manifestants portaient des armes à feu.
Le gouvernement congolais est tenu au regard de la constitution et du droit international des droits humains de respecter et de défendre le droit de manifester pacifiquement. Les partenaires régionaux et internationaux de la RD Congo devraient faire pression sur le gouvernement pour qu'il protège les droits d'expression et de réunion pacifiques.
Les autorités congolaises devraient mener une enquête rapide, impartiale et indépendante pour établir ce qui s'est passé et si le recours à la force par la police était licite, a déclaré Human Rights Watch. Une enquête devrait également être menée pour déterminer comment le policier a été tué, et les responsables devraient être tenus de répondre de leurs actes.
Les autorités congolaises devraient ordonner publiquement aux forces de sécurité de se conformer aux Principes de base sur le recours à la force et l’utilisation des armes à feu par les responsables de l’application des lois des Nations Unies, selon Human Rights Watch. Les Principes de base stipulent que les forces de sécurité auront « recours à des moyens non violents avant de faire usage de la force ou d'armes à feu ».
Chaque fois que le recours licite à la force et aux armes à feu est inévitable, les responsables de l'application des lois devraient faire preuve de retenue dans cet usage, et agir en proportion de la gravité de l'infraction et de l'objectif légitime à atteindre, réduire les dommages et les blessures, et respecter et préserver la vie humaine. L’usage meurtrier intentionnel d’armes à feu ne peut être fait « que si cela est absolument inévitable pour protéger des vies humaines ».
Les Principes de base prévoient également qu’en cas de décès ou de blessure grave, « un rapport détaillé sera envoyé immédiatement aux autorités compétentes ».
« Les autorités congolaises devraient veiller à ce que tous les policiers reconnus coupables d'usage illégal de la force soient dûment sanctionnés ou poursuivis », a conclu Lewis Mudge. « Il est essentiel de demander des comptes aux policiers, quel que soit leur grade, pour garantir que la force n'est utilisée qu'en dernier recours. » (APO)