RDC: La commission électorale dénonce l'attitude de l'Eglise

Vendredi 4 Janvier 2019

KINSHASA (Reuters) - La commission électorale de République démocratique du Congo a accusé vendredi l'Eglise catholique de "préparer une insurrection" dans le pays en disant connaître le vainqueur de l'élection présidentielle du 30 décembre.

La mission d'observation électorale de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), qui a déployé plus de 40.000 observateurs pour surveiller le scrutin, a dit jeudi que les résultats en sa possession consacraient "le choix d'un candidat comme président" et appelé le gouvernement à "publier les résultats dans le respect de la vérité et de la justice".

Cette annonce, a estimé le président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) Corneille Nangaa dans une lettre au président de la Cenco Marcel Utembi, est de nature à "laver le cerveau de la population tout en préparant une insurrection".

Il a également jugé que la déclaration du secrétaire général de la Cenco Donatien Nshole violait la loi électorale et un code de conduite signé par les observateurs du scrutin et qui donne uniquement à la Ceni l'autorité de proclamer les résultats.

La coalition gouvernementale a de son côté dénoncé l'attitude "partisane, irresponsable et anarchique" de la Cenco.

La Ceni devait diffuser ce dimanche des résultats provisoires, mais a annoncé qu'elle ne pourrait peut-être pas tenir les délais en invoquant des retards dans la compilation des procès-verbaux des bureaux de vote.

L'élection présidentielle du 30 décembre doit ouvrir la voie au premier transfert démocratique du pouvoir dans l'histoire de la RDC, Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, ayant décidé de ne pas se représenter en application des dispositions sur la limitation des mandats présidentiels.

Le gouvernement congolais a fermé cette semaine l'accès à internet et bloqué plusieurs médias, dont Radio France Internationale (RFI) afin d'éviter, selon un conseiller de Kabila, la diffusion et la propagation de faux résultats.

Le Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme a estimé vendredi que cette décision risquait de provoquer un violent contrecoup lors de la publication des résultats du scrutin.

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