La proclamation définitive par le Conseil Constitutionnel des résultats de l’élection présidentielle du 24 février 2019 est intervenue quelque deux jours avant l’anniversaire du sacrifice collectif sublime des femmes de Ndeer qui, le Mardi 07 Mars 1820 (Talaaay Ndeer), après une résistance héroïque sous la conduite de Linguère Faatim Yamar Khouryaye Mbodj, avaient choisi de « mourir en femmes libres » en s’immolant par le feu, , plutôt que d’être capturées et réduites en esclaves par les troupes maures alliées aux Toucouleurs.
Comment, sur le même registre, ne pas magnifier la geste de la prêtresse Alin Sitooy Jaata, née en 1920 à Kabrousse en Casamance, et morte en 1944 à Tombouctou, au Mali, en résistante exilée et emprisonnée par le colon français ? Comment ne pa rappeler la signification profonde de la célébration du 08 Mars, Journée internationale des femmes, proposée pour la première fois en 1910 par la journaliste Clara ZETKIN, membre dirigeante de la 1ère Internationale Socialiste, puis consacrée en 1917 après la grève des ouvrières de Saint Pétersbourg / Russie, sous l’impulsion de Lénine et des révolutionnaires russes de l’époque, dans une perspective de transformation sociale pour la suppression de l’exploitation de l’homme par l’homme et de toute forme d’oppression ?
Comment, dans un tel contexte, par delà le bruit et les promesses mirobolantes des prédateurs de la République, ne pas souligner à nouveau que l’enjeu véritable de cette présidentielle résidait dans le choix entre deux camps : le camp de la continuité du système néocolonial à travers ses différents avatars, y compris sous la forme d’une « troisième alternance » dans le changement des visages des tenants de la dépendance et de l’oppression, d’une part, d’autre part le camp de la rupture, de l’antisystème, de l’alternative souveraine pour la libération nationale, la liberté et la dignité humaine, la souveraineté populaire et l’émancipation sociale, problématiques au cœur du symbolisme des 07 et 08 Mars esquissé ci-dessus ?
Il faut certes se féliciter de la quasi absence de violence sanglante ainsi que du déroulement paisible qui ont marqué le scrutin du 24 février, malgré les divers et multiples impairs notés, favorisés par l’absence surprenante de l’opposition dans de nombreux bureaux de vote, y compris en milieu urbain ! Mais il faut en vérité relever que le manque de perspicacité, de combativité et d’unité de lutte au sein de l’opposition, ainsi que le déficit de crédibilité et d’attractivité de ses principaux ténors, ont favorisé, d’une part la faible adhésion populaire à ses mots d’ordre et d’autre part, la mise en œuvre presque tranquille du plan cynique de hold up, déroulé en amont par Macky Sall et son clan tout au long de ces dernières années, et ayant abouti au résultat méthodiquement préfabriqué et réalisé le jour du scrutin.
En effet, l’ensemble du processus de l’élection présidentielle est caractérisé par un forcing tous azimuts du pouvoir et une totale absence de consensus, sur les règles essentielles du jeu, entre les parties prenantes concernées. De la reconstitution du fichier des électeurs aux modalités du vote- modifiées même le jour du scrutin, en passant par le système de parrainage piégé et nébuleux des candidats, le transfert massif d’électeurs, l’inscription de faux électeurs et la modification in extremis de la carte électorale, sans oublier la corruption et les achats de SUFFRAGES à coups de milliards, une administration ouvertement partisane,, une justice aux ordres et une CENA volontairement impuissante dans sa mission de supervision et de contrôle, rien n’aura été laissé au hasard pour assurer « un coup KO » au Président sortant, faisant peser ainsi une suspicion légitime sur la sincérité des résultats proclamés. Même le taux de participation élevé à ce scrutin mériterait d’être sérieusement questionné.
Macky Sall a donc réussi à s’octroyer une « victoire écrasante », mais nul doute que nos compatriotes de l’intérieur et de la diaspora continueront à souffrir des méfaits de la dépendance, de la spoliation et du pillage de nos ressources naturelles, du chômage massif, de la pauvreté, des injustices sociales, de la mal-gouvernance autocratique et prédatrice, et même plus encore, du fait du rétrécissement de la marge de manœuvre du pouvoir, coincé entre le marteau des exigences de ses « partenaires techniques et financiers » et l’enclume des revendications des larges masses populaires des villes et des campagnes.
Il convient de féliciter l’ensemble de nos concitoyens pour avoir su faire preuve d’esprit de responsabilité. Cependant, il importe encore plus de remercier et de féliciter nos compatriotes, la jeunesse en particulier, sans oublier la diaspora, les femmes, les adultes et personnes du 3ème âge, ceux et celles qui ont témoigné d’une lucidité politique certaine en sachant bien distinguer et porter de façon significative à un niveau jamais atteint jusqu’ici dans notre pays, la voie de la rupture et de l’alternative souveraine, représentée par la « Coalition Sonko Président ». Une option désormais impossible à nier ou négliger, en dépit des multiples distorsions introduites par la fraude et la corruption dans la libre expression du suffrage universel, en plus des campagnes frénétiques de désinformation, d’intoxication et d’intimidation.
Il y a lieu évidemment de rappeler que cette option de patriotisme africain ou de libération nationale est celle là même prônée et défendue par les générations précédentes de nos pères et mères, grands pères et grands-mères, notamment ici au Sénégal, par les regrettés Mamadou Dia, Cheikh Anta Diop et Abdoulaye Ly entre autres, et ailleurs sur le continent par les Patrice Lumumba, Kwamé Nkrumah, Sékou Touré, Amilcar Cabral, Nelson Mandela, Thomas Sankara, etc.- la liste est longue.
Tant que nous n’aurons pas mis fin à la mainmise néocoloniale sur notre pays, notre continent et les destinées de nos peuples, cette alternative restera notre seul et unique ordre du jour, à l’échelle du Sénégal aussi bien que de la sous région et de l’Afrique toute entière. Sur ce chantier, bien évidemment, les tâches des patriotes et démocrates progressistes pour inverser le rapport de forces, restent immenses devant la situation de précarité et les tendances négatives des formes de conscience dominantes qui prévalent encore largement chez nombre de nos compatriotes.
Par conséquent, de l’avis du RND et de Yoonu Askan Wi, la leçon fondamentale à tirer de ce scrutin, pour l’avenir proche et lointain, est de s’atteler sans délai à la mobilisation et à l’organisation systématiques de cette nouvelle force politique incarnée par la « Coalition Sonko Président », d’œuvrer sans relâche à son élargissement, à son implantation, à sa liaison avec les masses en lutte, à son renforcement en moyens théoriques, organisationnels, financiers et logistiques, à son unification organique, à sa structuration, à la formation et au renforcement des capacités de ses militants et militantes.
Il sera alors possible de la transformer en une force politique et électorale solide de sa cohésion et de son efficacité au combat, en tant que mouvement patriotique et démocratique à caractère de masse, unifié et capable de mener victorieusement le combat en vue de l’avènement de l’alternative souveraine, populaire et citoyenne, pour la refondation de l’Etat et de la société, dans la perspective tracée par la Charte de Gouvernance Démocratique et les Conclusions des Assises Nationales ainsi que les Recommandations pertinentes de la CNRI, expressions vivantes du consensus politique le plus large jamais obtenu dans notre pays en lutte pour l’indépendance véritable, la démocratie authentiquement républicaine, inclusive et participative.
Fait à Dakar le 09 Mars 2019
Pour YoonuAskan Wi Pour le RND
Le Délégué général Le Secrétaire général honoraire
MadieyeMbodj, Dialo Diop
Comment, sur le même registre, ne pas magnifier la geste de la prêtresse Alin Sitooy Jaata, née en 1920 à Kabrousse en Casamance, et morte en 1944 à Tombouctou, au Mali, en résistante exilée et emprisonnée par le colon français ? Comment ne pa rappeler la signification profonde de la célébration du 08 Mars, Journée internationale des femmes, proposée pour la première fois en 1910 par la journaliste Clara ZETKIN, membre dirigeante de la 1ère Internationale Socialiste, puis consacrée en 1917 après la grève des ouvrières de Saint Pétersbourg / Russie, sous l’impulsion de Lénine et des révolutionnaires russes de l’époque, dans une perspective de transformation sociale pour la suppression de l’exploitation de l’homme par l’homme et de toute forme d’oppression ?
Comment, dans un tel contexte, par delà le bruit et les promesses mirobolantes des prédateurs de la République, ne pas souligner à nouveau que l’enjeu véritable de cette présidentielle résidait dans le choix entre deux camps : le camp de la continuité du système néocolonial à travers ses différents avatars, y compris sous la forme d’une « troisième alternance » dans le changement des visages des tenants de la dépendance et de l’oppression, d’une part, d’autre part le camp de la rupture, de l’antisystème, de l’alternative souveraine pour la libération nationale, la liberté et la dignité humaine, la souveraineté populaire et l’émancipation sociale, problématiques au cœur du symbolisme des 07 et 08 Mars esquissé ci-dessus ?
Il faut certes se féliciter de la quasi absence de violence sanglante ainsi que du déroulement paisible qui ont marqué le scrutin du 24 février, malgré les divers et multiples impairs notés, favorisés par l’absence surprenante de l’opposition dans de nombreux bureaux de vote, y compris en milieu urbain ! Mais il faut en vérité relever que le manque de perspicacité, de combativité et d’unité de lutte au sein de l’opposition, ainsi que le déficit de crédibilité et d’attractivité de ses principaux ténors, ont favorisé, d’une part la faible adhésion populaire à ses mots d’ordre et d’autre part, la mise en œuvre presque tranquille du plan cynique de hold up, déroulé en amont par Macky Sall et son clan tout au long de ces dernières années, et ayant abouti au résultat méthodiquement préfabriqué et réalisé le jour du scrutin.
En effet, l’ensemble du processus de l’élection présidentielle est caractérisé par un forcing tous azimuts du pouvoir et une totale absence de consensus, sur les règles essentielles du jeu, entre les parties prenantes concernées. De la reconstitution du fichier des électeurs aux modalités du vote- modifiées même le jour du scrutin, en passant par le système de parrainage piégé et nébuleux des candidats, le transfert massif d’électeurs, l’inscription de faux électeurs et la modification in extremis de la carte électorale, sans oublier la corruption et les achats de SUFFRAGES à coups de milliards, une administration ouvertement partisane,, une justice aux ordres et une CENA volontairement impuissante dans sa mission de supervision et de contrôle, rien n’aura été laissé au hasard pour assurer « un coup KO » au Président sortant, faisant peser ainsi une suspicion légitime sur la sincérité des résultats proclamés. Même le taux de participation élevé à ce scrutin mériterait d’être sérieusement questionné.
Macky Sall a donc réussi à s’octroyer une « victoire écrasante », mais nul doute que nos compatriotes de l’intérieur et de la diaspora continueront à souffrir des méfaits de la dépendance, de la spoliation et du pillage de nos ressources naturelles, du chômage massif, de la pauvreté, des injustices sociales, de la mal-gouvernance autocratique et prédatrice, et même plus encore, du fait du rétrécissement de la marge de manœuvre du pouvoir, coincé entre le marteau des exigences de ses « partenaires techniques et financiers » et l’enclume des revendications des larges masses populaires des villes et des campagnes.
Il convient de féliciter l’ensemble de nos concitoyens pour avoir su faire preuve d’esprit de responsabilité. Cependant, il importe encore plus de remercier et de féliciter nos compatriotes, la jeunesse en particulier, sans oublier la diaspora, les femmes, les adultes et personnes du 3ème âge, ceux et celles qui ont témoigné d’une lucidité politique certaine en sachant bien distinguer et porter de façon significative à un niveau jamais atteint jusqu’ici dans notre pays, la voie de la rupture et de l’alternative souveraine, représentée par la « Coalition Sonko Président ». Une option désormais impossible à nier ou négliger, en dépit des multiples distorsions introduites par la fraude et la corruption dans la libre expression du suffrage universel, en plus des campagnes frénétiques de désinformation, d’intoxication et d’intimidation.
Il y a lieu évidemment de rappeler que cette option de patriotisme africain ou de libération nationale est celle là même prônée et défendue par les générations précédentes de nos pères et mères, grands pères et grands-mères, notamment ici au Sénégal, par les regrettés Mamadou Dia, Cheikh Anta Diop et Abdoulaye Ly entre autres, et ailleurs sur le continent par les Patrice Lumumba, Kwamé Nkrumah, Sékou Touré, Amilcar Cabral, Nelson Mandela, Thomas Sankara, etc.- la liste est longue.
Tant que nous n’aurons pas mis fin à la mainmise néocoloniale sur notre pays, notre continent et les destinées de nos peuples, cette alternative restera notre seul et unique ordre du jour, à l’échelle du Sénégal aussi bien que de la sous région et de l’Afrique toute entière. Sur ce chantier, bien évidemment, les tâches des patriotes et démocrates progressistes pour inverser le rapport de forces, restent immenses devant la situation de précarité et les tendances négatives des formes de conscience dominantes qui prévalent encore largement chez nombre de nos compatriotes.
Par conséquent, de l’avis du RND et de Yoonu Askan Wi, la leçon fondamentale à tirer de ce scrutin, pour l’avenir proche et lointain, est de s’atteler sans délai à la mobilisation et à l’organisation systématiques de cette nouvelle force politique incarnée par la « Coalition Sonko Président », d’œuvrer sans relâche à son élargissement, à son implantation, à sa liaison avec les masses en lutte, à son renforcement en moyens théoriques, organisationnels, financiers et logistiques, à son unification organique, à sa structuration, à la formation et au renforcement des capacités de ses militants et militantes.
Il sera alors possible de la transformer en une force politique et électorale solide de sa cohésion et de son efficacité au combat, en tant que mouvement patriotique et démocratique à caractère de masse, unifié et capable de mener victorieusement le combat en vue de l’avènement de l’alternative souveraine, populaire et citoyenne, pour la refondation de l’Etat et de la société, dans la perspective tracée par la Charte de Gouvernance Démocratique et les Conclusions des Assises Nationales ainsi que les Recommandations pertinentes de la CNRI, expressions vivantes du consensus politique le plus large jamais obtenu dans notre pays en lutte pour l’indépendance véritable, la démocratie authentiquement républicaine, inclusive et participative.
Fait à Dakar le 09 Mars 2019
Pour YoonuAskan Wi Pour le RND
Le Délégué général Le Secrétaire général honoraire
MadieyeMbodj, Dialo Diop