Rapport sur le «Partygate» - Boris Johnson se dit «désolé» devant les députés

Lundi 31 Janvier 2022

Des «erreurs de leadership» et des leçons doivent être «tirées», selon les résultats de l’enquête sur les scandales liés aux fêtes du premier ministre britannique en plein confinement.
 
Il y a eu des «erreurs de leadership» et des leçons doivent être «tirées»: un rapport administratif très attendu sur le scandale des fêtes à Downing Street durant le confinement a rappelé sèchement à l’ordre lundi le premier ministre britannique Boris Johnson.
 
Dans l’après-midi, Boris Johnson s’est exprimé à la Chambre des communes à ce sujet. Il s’est dit «désolé», promettant de tirer les leçons après la publication du rapport.
 
«Je suis désolé pour les choses que nous n’avions tout simplement pas faites correctement, et aussi désolé pour la manière dont le sujet a été traité», a déclaré le dirigeant conservateur devant les députés. «Je comprends, et je vais y remédier», a-t-il ajouté, promettant des changements administratifs dans la gestion de Downing Street.
 
Il a assuré que son gouvernement restait «digne de confiance», insistant sur ses réalisations post-Brexit, la réussite de la campagne de vaccination contre le coronavirus ou encore sa réponse face à la crise ukrainienne.
 
«Je suis désolé pour les choses que nous n’avions tout simplement pas faites correctement, et aussi désolé pour la manière dont le sujet a été traité», a déclaré le dirigeant conservateur devant les députés.
 
«Je vais m’atteler à la tâche», a-t-il lancé, alors qu’il se trouve dans une position délicate, les appels à la démission s’étant multipliés jusque dans les rangs de la majorité.
 
Popularité ébranlée
 
La publication de ce rapport, rédigé par la haute fonctionnaire Sue Gray, sur les pots de départ, garden parties et fêtes de Noël ou d’anniversaire organisés en 2020 et 2021 à la résidence du premier ministre, ébranle Boris Johnson, dont la popularité a déjà souffert du scandale.
 
«Il y a eu des échecs de leadership et de jugement de la part de différentes parties de Downing Street et du Cabinet Office à des moments différents», a souligné Sue Gray, dans ce rapport qui a été remis au premier ministre dans la matinée et publié en début d’après-midi.
 
À une période où les Britanniques étaient contraints de limiter drastiquement leurs interactions sociales en pleine pandémie de Covid-19, «certains des comportements liés à ces rassemblements sont difficiles à justifier», a-t-elle pointé du doigt.
 
Elle dénonce notamment une «consommation excessive d’alcool» qui «n’est pas appropriée dans un cadre professionnel» et souligne que le jardin de la résidence du premier ministre a été utilisé pour «des rassemblements sans autorisation claire ou surveillance», ce qui «n’était pas approprié».
 
«Enseignement à tirer»
 
Elle conclut qu’«un certain nombre de ces rassemblements n’auraient pas dû être autorisés à avoir lieu ou à se dérouler comme ils l’ont fait. Il y a un enseignement important à tirer de ces événements qui doit être abordé immédiatement dans l’ensemble du gouvernement», ajoute-t-elle, soulignant que «cela n’a pas besoin d’attendre les conclusions de l’enquête de police».
 
Sur Gray s’est penchée sur 16 événements, dont 12 font l’objet d’une enquête de police, parmi lesquels un rassemblement dans l’appartement de Downing Street et un autre à l’occasion de l’anniversaire de Boris Johnson en juin 2020.
 
En raison de l’enquête de police en cours, la haute fonctionnaire a expliqué qu’elle ne peut faire qu' «une référence minimale» aux rassemblements sur lesquels enquête la police dans son rapport de 12 pages.
 
La police britannique avait provoqué l’indignation vendredi en demandant que ce rapport interne soit expurgé d’éléments clés afin de ne pas nuire à ses propres investigations sur plusieurs de ces fêtes, potentiellement les plus dommageables pour Boris Johnson.
 
Britanniques choqués
 
La révélation de ces fêtes a choqué les Britanniques, qui étaient alors soumis à de stricts confinements, et plongé Boris Johnson dans une grave crise menaçant son maintien à son poste. Beaucoup de députés de son camp attendaient la publication du rapport de Sue Gray pour décider de tenter de l’évincer ou non par le biais d’un vote de défiance.
 
Disant comprendre la colère du public, Boris Johnson avait présenté des excuses pour ses «mauvais jugements», mais il s’est défendu d’avoir enfreint les règles, affirmant notamment avoir pensé qu’une fête où il s’était brièvement rendu en mai 2020 était un «événement de travail».
 
«Nous allons devoir attendre et voir le résultat des investigations, mais bien sûr, je maintiens absolument ce que j’ai dit dans le passé, a-t-il déclaré lundi, interrogé à la télévision en marge d’une visite dans le sud-est de l’Angleterre.
 
Pour faire oublier les scandales, le premier ministre a lancé une contre-offensive, annonçant lundi un projet de loi «libertés du Brexit» qui vise à faciliter le processus déjà en cours pour modifier ou abandonner et remplacer les lois héritées de l’Union européenne. (AFP)
 
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