Retrait de la France au Mali - "Je me serais désengagé plus tôt", affirme François Hollande

Vendredi 18 Février 2022

L'ancien président François Hollande lors de visite triomphale au Mali, aux côtés de Dioncounda Traoré
L'ancien président a toutefois justifié sa décision d'intervenir au Mali en 2013. 

L'ancien président François Hollande a défendu jeudi 17 février, dans un entretien avec l'AFP, sa décision d'envoyer en 2013 des troupes françaises au Mali pour combattre les jihadistes. Il aurait toutefois décidé d'un "retrait plus précoce", dès le coup d'Etat de 2020, s'il avait encore été au pouvoir. Il s'exprimait quelques heures après que la France et ses partenaires européens ont officialisé leur retrait militaire du Mali, poussés dehors par les "obstructions" de la junte au pouvoir à Bamako, au terme de neuf ans de lutte antijihadiste menée par Paris.
 
"L'intervention de la France en janvier 2013 était à la demande des autorités maliennes et des chefs d'Etats ouest-africains.
 
Sans elle, Bamako aurait été conquise par les jihadistes et l'ensemble des pays de la région aurait été déstabilisée", a justifié François Hollande. "Si c'était à refaire, je prendrais la même décision" car elle était "conforme à nos valeurs et capable de porter un coup d'arrêt au terrorisme", a souligné l'ancien président. "Si cette opération n'avait pas réussi, le jihadisme se serait installé durablement", a insisté le prédécesseur d'Emmanuel Macron. "Le sacrifice des soldats n'aura pas été vain", a-t-il relevé. "Je veux les saluer". 

"Est-ce qu'il fallait rester aussi longtemps ? Sûrement pas !"

Mais "le double coup d'Etat, en 2020 et 2021, a provoqué un éloignement, une distance, une rupture" et "dès lors que la junte (actuellement au pouvoir à Bamako) ne veut plus travailler avec la France, la France ne peut pas rester", a-t-il noté. Le retrait militaire français, annoncé par le président Emmanuel Macron, ne signifie pas que la France va "s'effacer" mais elle va "s'organiser différemment" dans la région, a-t-il poursuivi.
 
"J'aurais sans doute fait un retrait plus précoce, au moins dès le coup d'Etat de 2020. Je serais parti plus tôt, dès lors qu'il y avait une rupture, dès lors qu'il n'y avait plus d'institutions ni de dialogue politique", a-t-il ajouté, tout en insistant sur la nécessité de rester présent au Sahel.

Au micro de BFMTV, il développe : "Est-ce qu'il fallait rester aussi longtemps ? Sûrement pas. Il y a eu une défaillance du côté du Mali, qui n'a pas fait l'accord qu'il fallait avec le Nord. Les institutions n'étaient pas suffisamment solides, la preuve c'est qu'il y a eu un coup d'état militaire et il y a eu la corruption. La France devait de toute façon se désengager. Si j'avais encore été président, je me serais désengagé plus tôt. (actu.orange)
 
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