Révélations sur les cadeaux d'un milliardaire - Le juge Clarence Thomas fustige les « gens horribles » de Washington

Lundi 13 Mai 2024

Le juge Clarence Thomas

Figure du tournant conservateur de la Cour suprême des États-Unis, le juge Clarence Thomas a fulminé contre les « gens horribles » à Washington après une série de révélations selon lesquelles il aurait bénéficié des largesses d’un milliardaire de droite, ont rapporté des médias américains.

 

Ces révélations embarrassantes avaient provoqué une polémique l’an dernier sur les potentiels conflits d’intérêts de la plus haute juridiction américaine, au moment où cette dernière enchaînait les décisions choc sur le droit à l’avortement ou encore le port des armes.

 

« Ce que vous allez trouver, en particulier à Washington, ce sont des gens fiers d’être horribles », a déclaré vendredi Clarence Thomas lors d’une conférence dans l’Alabama, dans le sud des États-Unis, selon le Washington Post et le New York Times.

 

Le juge a dénoncé la « méchanceté » et les « mensonges » dont sa famille a été selon lui la cible dans cet « endroit ignoble », en référence à la capitale des États-Unis, souvent associée par les conservateurs à ce qu’ils décrivent comme l’« establishment » libéral et bourgeois américain.

 

La Cour suprême des États-Unis est particulièrement scrutée depuis que, remaniée par l’ancien président républicain Donald Trump, elle a annulé en juin 2022 la garantie fédérale du droit à l’avortement.

 

Ce thème est l’un de ceux qui dominent la campagne présidentielle actuelle opposant le même Donald Trump au président démocrate Joe Biden.

 

Au printemps 2023, Clarence Thomas s’était retrouvé dans la tempête lorsqu’un média américain avait révélé qu’il avait accepté, sans les déclarer, des cadeaux somptueux de la part du milliardaire Harlan Crow, dont des vols en jet privé, des croisières sur un méga-yacht ou encore les frais d’une école privée à plus de 6000 dollars par mois.

 

Magnat de l’immobilier, Harlan Crow est l’un des plus importants donateurs du Parti républicain. À la Cour suprême depuis 1991, le juge Thomas avait admis avoir voyagé gratuitement à bord du jet privé de l’homme d’affaires.

 

À l’époque, son avocat Elliot Berke avait toutefois évoqué des erreurs dans les déclarations commises « par inadvertance » par son client qui s’était toujours efforcé « de respecter la loi ». L’avocat avait alors qualifié de « ridicules » les critiques visant Clarence Thomas, critiques qui, disait-il, provenaient « d’organisations de gauche ».

 

Face au scandale, la Cour suprême avait adopté en novembre un code de conduite, mais la plupart des commentateurs juridiques avaient d’emblée relevé que ce texte ne prévoyait aucun mécanisme de sanction ni d’application. [AFP]

 
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